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hell bells - Dim 3 Déc - 20:36
Basile Chaplin
lycans
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Basile Chaplin
EFFIGIE : cate blanchett
BAFOUILLES : 1667
PACTE : 21/12/2016
hell bells  Tumblr_nm5q364r321rtvfd4o1_250

OSSATURE : 46, demi hégire, fallacieuse caducité, machiavéliques stigmates
CONTRAT : fantasque, volage, tango de chairs, l'empreinte de sanglantes noces, frémit le coeur, tremble l'échine, vomissure aux sacro-liens
BESOGNE : boucherie des carcasses, litanie des morts, opère docteur baba dans l'ombre d'un vieux cabinet, soldat à la retraite, loin des barouds rutilants, ça s'rappelle des jeunots imprudents, des crachats de canons, écho meurtrier pour la rescapée de l'unité 21
ÉCHINE : chérubin de l'opale, hurle fenrir, omega en disgrâce, vestige d'une épouse, promise à l'alpha, foisonne le fiel des siens, hargne d'une hiérarchie despote
PRESTIGE : wolverine gronde au bout des babines
CREDIT : CARNAVAGE


Soupir étale. Monarque ataraxie dans l’ouillère obombrée où n’enlumine que faiblement un candélabre niché contre l’enseigne du Poney Fringuant. Le balustre crache avortons lumineux, pâmant fièrement sa musculature archaïque,  résistant aux décades et  à la modernisation. Un détail qui fut péremptoire quant au choix de s’établir ici, dans l’un des faubourgs les plus infamants. Ce bouge, Basile l’affectionne. Depuis trois ans. Un hospice pour tous les marmiteux brisés par le cahot des fiascos politiques et des plafonds salariaux cacochymes.  Un oasis populeux, surtout turbulent, où s’égosillent sanglots entre deux éclats de rires.

Or, à une heure où tonitrue joyeusement le repaire des vagabonds, il y règne un flegme atypique. Inhabituel. Presque inquiétant. Ni les glaviots radiophoniques, ni les épithètes vulgaires, ne rebondissent jusqu'au tympan du quidam égaré au seuil du chenil. Juste un acouphène lointain. Un bourdonnement presque bellot, cavalant entre les murs et se mêlant aux borborygmes du bâtard canin aux prises avec un vieil os mâché. Baloo veille sur son maître. Et quel maître ! Assoupie à une heure où dégringolent les patients, Basile ronfle d’un cœur léger sur la table d’auscultation. Sous le tablier noirci d’hémoglobine, les muscles sont souffreteux, échinés par un marathon d’opérations chirurgicales. Après avoir salué les rescapés et emballés les morts, elle a chuté, courbatue, sur le premier socle pouvant servir de berceau inopiné. Crasseuse de cruor et de suée, embabouinée par le craquement de la désuète ampoule, la quarantenaire affiche grandiloquente mine.

D’ordinaire vigilante au moindre écho, le lycaon demeure aux prises avec Morphée lorsque s’annonce le tintement de pas au seuil du cabinet. Pourtant, Baloo ne bronche pas, rongeant son os, feignant un regard nonchalant à l’intrus s’engageant à l’intérieur. Un parfum familier, une trogne entraperçue jadis. Mirant calots sur la silhouette en mouvement, le croisé malinois berger se redresse pour rejoindre le cabinet où somnole la belle au bois dormant. Grognant un aboi pour éveiller sa maîtresse, le ronflement continu annonce l'échec d'une honorable tentative. Basile roupille et profondément.



(c) oxymort

Basile Chaplin
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hell bells - Lun 4 Déc - 18:20
Varri Bjurman
sorciers
sorciers


Varri Bjurman
EFFIGIE : Charlize Theron
BAFOUILLES : 10946
PACTE : 04/01/2017
hell bells  53-53d0036

OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
CREDIT : Carnavage
BASILE
&
VARRI
HELL BELLS
Grognement de gorge lorsque la blondine tourne et retourne son portable dans sa pogne dans l’espoir de le voir s’allumer en malmenant les touches. Mais rien. L’écran noir est là pour lui rappeler que les dures lois de la physique sont impénétrables.
Le smatrphone n’a pas aimé son petit plongeon dans le Tibre.
Elle non plus.
La paume s’appose sur la panse. Pétrit un peu sournoisement l’origine du mal. Quelque chose déraille là-dedans. Ça la prend du fond du bide jusqu’au museau. Et comme elle y pense, Varri essuie la suggestion involontaire qu’elle se fait en se penchant sur le côté pour gerber sa bile dans le caniveau. Bordel de merde. Elle ne peut pas joindre Lars. Elle a froid. Elle est allée trop loin sur les docks. Trop loin dans les choses déplaisantes, les souvenirs douloureux. Parce que les sirènes ne font jamais de cadeau. Particulièrement celle qui lui gâché sa vie.
T’es en état de choc Varri. Elle tente de se maîtriser, la blonde. Se dit qu’elle peut trouver la force de rentrer. De se noyer sous une douche brûlante avant de se rouler dans le lit. Attendre que ça passe. Attendre qu’il revienne.
Mais l’urgence palpite dans sa poitrine. Elle se sent presque vaciller. Et elle ne peut résolument pas aller à l’hosto. Parce qu’elle est une morte en cavale et qu’elle n’a pas de papier. Pas de mutuelle. Elle est Jane Doe. Elle est personne.
 
A la lumière du lampadaire, Varri interrompt son hasardage. Fouille dans les poches de son manteau humide pour en sortir le dessous de verre cartonné du bar de la semaine dernière. Elle y a rencontré cette grande blonde, Basile – qui a feint être sa compagne pour faire fuir un homme un peu trop insistant. Varri voulait juste boire un verre – tromper l’ennui quand le mâle est au travail et qu’elle, n’a rien – et elle s’est retrouvée à jouer au billard et à rire de bon cœur avec ce docteur. Un peu atypique – cette femme à la dégaine d’homme. Talonnée par son chien. Comment s’appelait-il déjà ? Baloo. Oui c’est ça, Baloo.

Varri retourne le carton pour y lorgner les instructions - une sorte de carte de visite griffonnée à la va-vite et glissée dans sa poche quand elle avait le dos tourné. Elle s’en est rendue compte le lendemain en voulant mettre la main sur un stylo et elle n’en a pas fait mention à Lars. Peut-être par peur qu’il se montre protecteur – trop protecteur et qu’elle n’avait pas envie de se battre avec lui à ce moment là pour lui expliquer qu’elle avait besoin de ça. Parler à quelqu’un d’autre. Une femme qui plus est.

Y a ce plan griffonné là-dessus – indiquant à peu de choses près où trouver le cabinet de Basile – perdu entre les façades dans les quartiers délaissés de Rome. Là où elle se trouve, évidemment, parce qu’il a fallu qu’elle abandonne les pavés pour le bitume dans sa rêverie névrotique, le regard porté au loin. Yeux plissés sous l’effort de concentration auquel elle se livre, Varri redresse le portrait pour tenter de se repérer. Elle n’est pas bien douée pour ce genre d’exercice mais heureusement, le plan d’arrêt de bus à quelques mètres de là lui arrache une épine du pied – tout en lui collant un mal de crâne carabiné.
Trois foulées. Une nausée.
A ce compte là, elle n’est pas arrivée avant demain.

♦️♦️♦️♦️♦️♦️
     

Varri reluque l’enseigne en bois du Poney Fringuant dans une mûre hésitation. On dirait un bar à la devanture étroite ce machin, pas un cabinet de docteur. Ça ressemble à un de ces bâtiments de charme fait tout de briques rouges et de bois que l’on peut trouver dans des villes au goût de l’ancien telles que Paris ou Londres. Mais peu importe – elle a fini par trouver l’impasse dans ce quartier de miséreux et même si la solution lui semble être douteuse, là, dès à présent – Varri n’a pas vraiment le choix. Elle pousse la lourde porte, fait tinter la clochette annonciatrice d’une visite et balaie d’un regard quelque peu éberlué le hall d’entrée. Elle émiette un sourire fatigué en voyant Baloo, le chien aux oreilles dressées lâchant son os le temps de l’apercevoir. Puis continue à balayer l’endroit du regard. Un escalier en bois massif s’envole vers les étages – face à elle – tandis que deux portes habillent les murs de l’entrée. Elle se redresse légèrement pour se donner un peu plus de contenance puis avance d’un pas pour lorgner vers la première pièce se présentant à sa gauche. Les odeurs lui sautent au visage dans un froncement de minois entre écoeurement et surprise. Un savant mélange de tabac, d’alcool fort et de café flotte dans la pièce présentant un comptoir en bois, un vieux canap’ et un poste de télé. Elle a le réflexe de vouloir parler en suédois, Varri. Secoue brièvement la tête avant de reprendre en italien. « Y a quelqu’un ? » Nulle réponse.
Blondie se retourne alors vers l’autre pièce et y passe le buste, constatant la présence d’un bureau, de bouquins – des tas de bouquins – et elle lève le nez en direction des innombrables maquettes d’avion suspendues au plafond. « Basile ? » Répète-t-elle en passant un revers de main contre son front. Elle a chaud Varri. Délaisse son manteau et décolle le tissu de ses frusques trempées dans une pression du bout des doigts tout en esquissant quelques pas vers la pièce suivante – là où le chien l’a précédé. Il jappe. Tente de réveiller la maîtresse endormie sur la table d’auscultation mais en vain. Elle ne bronche pas, Basile. C’est donc vraiment un cabinet.

« Basile ? » Varri se répète, pliant l’échine pour secouer avec hésitation l’épaule de la blonde. « C’est Varri. J’ai vraiment besoin de toi. » Et qu’elle se sent venir l’envolée d’un nouveau malaise – ballotant sa caboche dans de plus sombres ailleurs. Elle se laisse glisser sur le pauvre siège esseulé dans un angle de la pièce. Sent lui monter les nausées de ces nouvelles odeurs qui se mêlent. Formol. Sang. Elle crache une insulte en Sami, la blonde. Niche son visage entre ses paumes dans l’espoir de reprendre le dessus sur ce corps qui divague.

Dialogues:
CODAGE PAR AMIANTE
Varri Bjurman
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hell bells - Mer 13 Déc - 20:23
Basile Chaplin
lycans
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Basile Chaplin
EFFIGIE : cate blanchett
BAFOUILLES : 1667
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OSSATURE : 46, demi hégire, fallacieuse caducité, machiavéliques stigmates
CONTRAT : fantasque, volage, tango de chairs, l'empreinte de sanglantes noces, frémit le coeur, tremble l'échine, vomissure aux sacro-liens
BESOGNE : boucherie des carcasses, litanie des morts, opère docteur baba dans l'ombre d'un vieux cabinet, soldat à la retraite, loin des barouds rutilants, ça s'rappelle des jeunots imprudents, des crachats de canons, écho meurtrier pour la rescapée de l'unité 21
ÉCHINE : chérubin de l'opale, hurle fenrir, omega en disgrâce, vestige d'une épouse, promise à l'alpha, foisonne le fiel des siens, hargne d'une hiérarchie despote
PRESTIGE : wolverine gronde au bout des babines
CREDIT : CARNAVAGE


Bénigne cantilène.
Les échos prolifèrent depuis le vestibule. Foisonnant jusqu’à l’enclume léthargique, ils titillent le bout de la truffe comme une malicieuse poussière. Alors, la statue de chair s’ébranle au contact velléitaire. Fenrir bougonne, mollardant babils nébuleux, gesticulant sous la galeuse cuirasse, jadis parure blanche éthiquement exigée pour chaque professionnel de métier. Mais Basile n’en a cure. Un génocide de bactéries après un bon décantage à 60 degrés et la personne se satisfait du bouquet de lavande sécrété de la blouse médicale. Qu’importe les macules douteuses et immuables dont s’est gavé le tissu au fil des cuvées. Le colosse chevrote aux résonances mitoyennes, faisant crisser mollement la table en inox sous ses bras avachis. Ça bredouille à côté, mâchonne confusion et doléance entropique. Émoustille suffisamment la ronfleuse pour l’extorquer à sa caverneuse torpeur.

Le réveil est ascendant, éclaboussé d’un écrin nouveau. Un aubain parfum s’acoquinant aux relents putrides imbibant le cabinet au quotidien. Une nouveauté incommode lorsqu’on sait de quoi retourne l’humeur du canin au réveil. Nerveuse, dubitative. S’en est assez pour hérisser le fauve et le déloger de son atonie. Pour glisser une subtile paluche dans une poche bien précise et en sarcler un bistouri. Le monstre est exhumé. Déchaumé des bras de Morphée. Le museau palpitant et babines entrouvertes, Basile fait volte-face pour empoigner le faquin, crever l’imprudent. Un glapissement éberlué décampe pourtant des pantoises babines au regard du prisonnier. Rectification, prisonnière. Gueule familière. Les calots s’émoustillent, l’étau se dénoue et la dextre délivre le pauvre gosier.

« Désolé »

Tonalité baudelairienne. Marasme empoté surgissant des lippes tordues. Mimique penaude. Basile s’étire sans ardeurs du tabouret, tapote le blondin ciboulot d’une cajole maternelle et range le scalpel dans sa poche.

« J’suis un vieux dragon au réveil, faut faire gaffe »

Les vairons dardent l’oiselle avec une curiosité flegmatique. Cette odeur ? Un geste nonchalant invite l’hôte dans la pièce voisine. D'une allure boiteuse, pestiférant contre sa gambette infirme, elle fend le bureau aux mille curiosités, le hall, puis s’empresse jusqu’au berceau des augustes bibines. Deux verres, une bouteille et un paquet de clopes bon marché, elle dépose son arsenal sur l’unique table de l’étroite pièce. Bistrot aux allures de l’entre-guerre, la trentaine d’incertitudes et de vieux jazz rappelant la nouvelle Orléans. Qu’il fait bon d’y vivre!

Inspirée, elle branche le vieux post radio et s’installe sur l’une des chaises boiteuses, aux vibrations d’Amstrong. Craquant une allumette, embrasant l’embout logée entre ses lèvres, elle verse quelques généreux centilitres de bourbon dans les deux verres. Ça hésite pourtant, louche pupilles sur l’étrangère, chevrote d'attention pour l'égarée.

« Quoique…vu ta situation, tu préfères du coca p’tête ? De l’eau ? Je n’ai que ça. Du jus d’orange aussi… » Soyons professionnel l’espace d’un instant. Tisane au gingembre qu’elle ramène finalement. Soupçon. « Vu ta gueule nauséeuse, vaut mieux ça. J’devais être trop bourrée l’autre soir, l’odorat en compote, j’n’ai rien senti » Pestilences d’hormones qu’elle reconnaît pourtant aujourd’hui. Le museau est agressé, réclame bout d’ouates. Une goulée de gnôle va temporiser tout ça. Ce qu’elle fait, pictonnant l’eau bénite, s’humectant la bouche d’un gourmand canon de langue, s’essuyant d’un coup de manche. « Varri c’est ça ? En quoi puis-je t'être utile? » Outre l'utérus en tumulte d'un mioche futur? Instinctivement, Basile analyse, couve la carcasse d’un regard médical. « Bigre, t'as une sale mine. » Foyer qu'elle s'en va tisonner, cheminée centrale, âtre en pierre façonnée deux siècles plus tôt, au temps des chaumières, à l'aube de l'épopée industrielle. Elle mâche un cigare en guettant réponse de la maussade égérie.



(c) oxymort

Basile Chaplin
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hell bells - Mer 13 Déc - 21:05
Varri Bjurman
sorciers
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Varri Bjurman
EFFIGIE : Charlize Theron
BAFOUILLES : 10946
PACTE : 04/01/2017
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OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
CREDIT : Carnavage
BASILE
&
VARRI
HELL BELLS
Qu’est ce que tu fous là, Varri ? Qu’elle se demande alors, Blondie, museau niché entre ses doigts quand la lucidité fend sa caboche tourmentée. La drôlesse médecin, elle la connaît bien peu. Ne peut expliquer le pourquoi du risque qu’elle encourt à venir lui conter ses mésaventures. Sûrement parce que le personnage lui semble hors norme et que tout – dans sa vie actuelle – l’est profondément. Que de toute manière, elle n’a pas d’autre choix que de venir se vautrer à ses pieds pour lui demander son aide. Médecin pour miséreux – les spectres d’un quartier reculé n’intéressent personne et elle en fait partie, malgré la tenue mensongère et les cheveux de blé. Dans une pointe d’agacement, Varri se redresse de sa chaise – se mord les lippes jusqu’au sang avant d’étreindre plus fermement l’épaule de Basile. Elle va presque jusqu’à la secouer avant que celle-ci ne daigne remuer avec la dextérité surprenante d’un félin feulant face à l’inconnu. De quoi remettre en route les palpitations désordonnées du myocarde de la lapone qui écarquille littéralement les yeux lorsque son interlocutrice l’empoigne et la menace de son bistouri. Dans cette dangereuse proximité, Varri cesse de respirer – contemplant le faciès du médecin tordu d’une grimace farouche tout en lui montrant ses paumes pour désamorcer la tension.

Elles se regardent et le silence semble s’étirer. Interminable.

Blondie a la bouche sèche et se maudit de ne pas trouver à articuler un seul mot. Elle pourrait très bien faire une syncope à ce moment là que ce serait exactement pareil. En seule réponse au dénouement musculaire de Basile qui finit par réaliser son erreur, le cœur tambourine un peu plus fort et un voile blanc entrave sa vision. L’esprit hagard papillonne quand le médecin semble s’excuser. Ne tombe pas dans les pommes. Ne vomis pas. Varri se raisonne - parvient à se fendre d’un sourire soulagé sans pour autant se précipiter dans les explications. Et de toute manière, Basile ne lui laisse guère de temps. La silhouette longiligne s’anime – s’arrache à leur conciliabule douteux pour entraîner Blondie vers le comptoir de l’autre côté du hall. Cette dernière se traîne d’un air fantomatique dans son sillage puis reste plantée à la regarder faire quand elle exhibe alcool et cigarettes tout en prenant place à la table esseulée près de l’âtre.

En fait, je crois que je suis tombée. Qu’elle se dit, Blondie, en entendant les notes de jazz qui s’échappent du poste radio. Tout, dans l’atmosphère de l’endroit, la dépayse. Ce n’est même pas l’Italie mais autre chose. Comme un rêve nébuleux d’une autre époque. D’un autre endroit. Peut-être un souvenir ? Elle s’y serait égarée en lorgnant la tête blonde endormie sur sa table d’examen. Mais bon, Varri a beau se pincer – discrètement – rien ne change. Rien ne bouge.

Une fois assise à la table, Basile leur sert deux verres, coince une clope entre ses lèvres et craque une allumette. Et perplexe, la lapone la toise, comme elle l’examine en retour. « Vu ma situation… ? » Qu’elle répète, la scandinave – trouvant la formulation étrange. Puis laissant de côté les incompréhensions mutuelles, Blondie laisse Basile s’éloigner pour lui revenir avec une tisane. Se contente d’hausser les épaules quand elle lui dit ne rien avoir senti la dernière fois qu’elles se sont vues. Puis elle bat des cils, se laisse choir sur sa chaise et émet un long soupir qui trahit ses inquiétudes. « Oui Varri, c’est ça. Désolée de te déranger. Mais je ne savais pas où aller… Et j’ai repensé au dessous de verre que t’as planqué dans ma poche, ce soir là, au bar. » Quant au commentaire sur sa mine, Blondie ne peut s’empêcher d’acquiescer d’un air trouble. « Ça se voit tant que ça ? » Un petit rire se coince dans sa gorge. Basile s’éloigne pour réveiller les flammes de la cheminée qui ronronne d’un réconfort chaleureux et la lapone saisit l’occasion pour amener le sujet de sa venue. Son regard est troublant, au médecin. Elle semble la disséquer. L’autopsier de ses billes cristallines.

L'anglais revient au galop quand le désarroi se fait ressentir. « J’ai passé une soirée difficile. Je suis tombée dans le Tibre. Je me sens mal. J’ai des nausées. Pas la force de mettre un pied devant l’autre sans vomir. Mon téléphone marche plus à cause de la flotte. Et j’ai pas mes papiers… Ce qui m’handicape pour espérer me faire soigner à l’hôpital public, tu te doutes. » Varri baisse les yeux. Les égare sous la table le temps d’y planter un coude pour s’y appuyer dans un malaise suffoquant. « Est-ce que tu peux m’aider ? Je te paierai, évidemment. C’est peut-être un coup de fièvre. A cette période de l’année, les bains nocturnes ne sont pas recommandés. Au pire, je t'emprunterai juste ton téléphone pour appeler quelqu'un. » Cherche-t-elle à plaisanter vainement. Elle s’arrache à l’assise, Varri. Même si ça lui demande de fournir un effort surhumain. Vient se placer devant la cheminée pour tenter de s’y réchauffer dans un regard contemplatif pour les flammes qui y dansent. « Est-ce que tu crois que je pourrais faire sécher mes fringues ? » Les yeux cherchent ceux du médecin dans l’appréhension d’une réponse négative tandis que la carrure affaiblie repose contre la pierre massive qui encadre l’âtre. « J’crois que… » Elle n’a même pas le temps de finir sa phrase, Varri. Chavire dans l’inconscience – une nouvelle faiblesse lui irradiant les muscles.

Dialogues:
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Varri Bjurman
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hell bells - Ven 15 Déc - 21:40
Basile Chaplin
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CONTRAT : fantasque, volage, tango de chairs, l'empreinte de sanglantes noces, frémit le coeur, tremble l'échine, vomissure aux sacro-liens
BESOGNE : boucherie des carcasses, litanie des morts, opère docteur baba dans l'ombre d'un vieux cabinet, soldat à la retraite, loin des barouds rutilants, ça s'rappelle des jeunots imprudents, des crachats de canons, écho meurtrier pour la rescapée de l'unité 21
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Naïve. Ou intrépide désaveu ?
Basile soupèse, boit l’écho dévalant des lèvres trémulant ces maladives homélies.  La malheureuse ne semble saisir la situation. Bain de minuit qu’elle incrimine des symptômes l’affligeant. Certes, une trempette dans les flots septiques du Tibre soulève quelques questions. Faut-il être fou, ou parfaitement inconscient, pour mariner dans cette niche bacillaire où foisonne méphitique vermine depuis l’aube des premiers procaryotes ? Un bilan statistique sur la nomenclature de la blondine offre pourtant le luxe de l’incertitude. Sur l’éthologie des nausées, pas sur le bilan utérin dont ne semble soupçonner la principale concernée. Cet heureux événement dans le commun des mortels, se nuance souvent de honte et d’ignominie ici-bas, où les bâtards orphelins pullulent comme des champignons. Les misérables s’acclament alors magnats de la moindre artère, à défaut de trouver une honorable place dans la bonne société d’aujourd’hui. Basile les voit défiler. Chétives, affolées. De tout âge. Des oiselles engrossées. Par le premier venu, par un amour désavoué, sous la contrainte. Les trames sont illimitées.  Hélas, le viol est monnaie courante. Berceau où les bonnes mœurs sont joyau rare. Où les âmes s’abandonnent aux instincts bestiaux, loin des lucarnes policières, loin des œillades réprobatrices. Chacun vaque à son affaire. Seulement la sienne, au risque de déclencher son lot de représailles. Question de bon sens. Ainsi s’accumulent les égéries sur son pallier. Maudissant le coût des contraceptifs, stigmatisant la disette de pécule au quotidien.  L’inéluctable conséquence les amène ainsi à son cabinet, désappointées, ayant cru pouvoir outrepasser leur ancestral biologie. Éberluées lorsque, nonchalamment, Basile leur annonce qu'elle procure gratis pilules et stérilet. Avisées à l'avenir, lorsqu'elles auront décidé d'épargner le petiot dans le bide ou, au contraire, et souvent, prié pour se décharger de cet apanage de responsabilités.

De quel moule sera fait Varri?
Le sait-elle seulement? Basile n'a pas le luxe d'y réfléchir que l'oiselle tourne de l'œil et vacille. Vive, la louve se précipite, tendant bras pour la cueillir avant qu'elle ne heurte le plancher. La bosse du lendemain est éludée.  Molle et inanimée, la blondine ne cille pas lorsque son aînée la soulève contre son épigastre. Comme une simple haltère. Elle est ce prince sans charme, rustaud et peu maniéré, qui transporte l'éplorée comme sa vulnérable princesse. La gueule se tort pourtant d'un grime. Poids suppléant que doit encaisser sa boiteuse gambette. Séquelles d'une grenade ayant fait dégâts trois cuvées plus tôt. Fâcheux incident, stigmates douloureuses. Pas assez pour se priver du membre, mais suffisant pour l'handicaper jusqu'à en perdre ses dents.  Mordant sur sa chique, Basile claudique, amenant la belle au bois dormant  à l'étage, au calme, à l'abri des quinquets malavisés. La déposant sur un vieux lit baldaquin, le sien. Mise à nue, lavée, vaccinée, soignée. La carcasse passe par tous les états avant de finir en robe de nuit sous une épaisse couette aux motifs d'avant guerre. La besogne échue et sans conviction d'un réveil imminent, Basile avive le poêle logé dans un coin de la chambre. Rapidement, une douce chaleur inonde la pièce. Après un dernier regard pour la blanche colombe, la doc' emporte la pile de linge sale et sa trousse médicamenteuse au rez-de-chaussée. Ne laissant qu'un bruit de fond pour bercer la malade. Un mariage de vieux jazz et de feu crépitant, rebondissant dans un souffle fugace jusqu'aux oreilles engourdies de la dormeuse.

Le temps s'étiole, les heures s'étirent. Pourtant, l'aube est encore loin de pointer sa quintessence lumineuse.  Après avoir fait trempage des vêtements fouettant les eaux sales du Tibre, ceux-ci sèchent à l'étage, près du poêle, étirés sur quelques cintres. Depuis, Basile a reçu deux patients. Un vieillard à la mâchoire fracturée et un moutard enrhumé. Au départ du second, elle s'est remise à la peinture de son Junker. Gabarit construit au cœur  d'une première guerre mondiale. Elle en profite pour incendier un cigare entre ses lippes et se servir une lampée de bourbon. Fredonnant au rythme de Nina Simone. A l'affût du moindre écho de l'étage. Engourdie par les excès de nuisibles bagatelles.



(c) oxymort

Basile Chaplin
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hell bells - Sam 16 Déc - 18:14
Varri Bjurman
sorciers
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CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
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VARRI
HELL BELLS
Blackout.

Varri se bat un peu frénétiquement au départ avec elle-même, tentant désespérément de retrouver l’énergie. Ouvrir les yeux, rester vigilante, placer un mot devant l’autre qui ne ressemble pas à l’idiome sami. A travers ses cils, elle rêve que c’est efficace – qu’elle y parvient comme la femme forte et indépendante qu’elle a toujours désiré être. Mais l’effigie fantasmée se brouille lentement dans le désordre de ses pensées. Les mots perdent de leur sens et tout tourne au ridicule, fanfaronnant dans sa caboche comme une gigantesque mascarade. C’est que les avions en carton se mettent à voler de long en large de la pièce tandis que Baloo, les oreilles dressées dans une mine circonspecte, étale une rangée de verres sur le comptoir pour les remplir de gnôle. Et tout ça sur une musique entraînante qui rappellerait à quiconque l’enthousiasme des chats jazzmen d’un disney bien connu.

Alors elle se sent flotter Varri. Et elle lâche prise parce que ça ne sert à rien. Elle est trop crevée, trop rincée par ses hauts le cœur et la tension nerveuse de ses muscles. Et l’attrait de l’obscurité ne lui a jamais semblé aussi vive que maintenant.

Tu peux dormir, Varri. Au moins quelques minutes.


hell bells  Bordure-538d702


Lovée en boule sous l’édredon, les paupières de la dormeuse frémissent à peine. L’odeur du poêle s’insinue malgré tout jusqu’à ses naseaux dans une réminiscence nostalgique des soirées de blizzard en terres lapones, ce qui lui arrache un fugace papillonnement de pensées. Un soupir s’étire à ses lèvres. Elle s’enfouit plus encore pour pouvoir étirer sa silhouette dans le duvet confortable avant de jouer des orteils à l’air libre. Elle ouvre un œil, puis l’autre – s’attend à redécouvrir les murs froids de la chambre de motel et glisse une main sur le matelas dans l’espoir d’y trouver la charpente alanguie d’un mâle roupillant. Mais non. Rien.

Derechef, le râble se redresse. Les yeux fouillent la pièce entre panique et incompréhension. Pas de fringues aux alentours, du vieux mobilier, un feu crépitant. Et une musique venant d’en bas – saveur de blues qui parvient tout de même à apaiser son esprit embrumé. Les mirettes de la blondine contemplent un instant le pardessus du lit baldaquin aux couleurs fanées avant qu’elle ne s’inquiète vaguement de ce qu’elle porte. Soulevant la couette, Varri arque un sourcil en constatant le charme de la chemise de nuit antique qu’elle a sur le dos. Ses pensées se bousculent, le temps qu’elle redessine le cheminement des récents évènements dans sa tête. Doigts plantés contre son front, elle se fait violence pour se rappeler. Le passé chevauchant le présent, le bain dans le Tibre, la mine patibulaire de Basile. Une… Petite… Sieste. Son sang ne fait qu’un tour dans ses veines. « MERDE ! » Elle s’arrache aux draps dans une démarche maladroite, cherche des yeux un réveil, une pendule qui puisse lui indiquer le temps. Lars… Lars… Va la tuer. Qu’elle se dit bêtement en grognant, confrontée à l’ignorance. Elle redoute vraiment de voir la ville à feu et à sang par le simple fait qu’elle ait disparu pour une nuit. Silence radio. Pas un mot. Il va péter un plomb.

Blondie tente de se reprendre pour ne pas retourner la baraque entière dans son empressement. Elle se force au calme pour musarder en direction du couloir de l’étage et descend les escaliers à pas de loups pour chercher la silhouette familière d’un doc en pleine concentration. Elle la voit, penchée sur son bureau – un pinceau à la main et un cigare pincé en bouche – enlacé de son flegme habituel. Redoutable.    
   
« Basile ? » Ose-t-elle un peu timidement, ne sachant quelle posture adopter – se sentant comme une gamine prise en flagrant délit dans une robe trop grande pour elle. « Je me sens mieux. Beaucoup mieux. Ça devait être un coup d’froid ou… » Quand la médecin lève les yeux vers elle, Varri ne peut s’empêcher de froncer le museau avec appréhension. « J’ai dormi combien de temps… ? » Un coup d’œil vers l’horloge suspendue au mur et le teint de Blondie vire au blanc. Elle porte une main à son front, tourne sur elle-même en sentant grandir l’appréhension. « Cinq heures trente ?! MERDE. » Le suédois revient à la charge. Varri se tord les mains avant de plonger son regard dans celui de son interlocutrice. « Il faut que… Est-ce que tu aurais un téléphone ? Il faut que je prévienne quelqu’un. Où sont mes vêtements… ? Je… Merci. Merci beaucoup. Pour ce que tu as fait. » Elle s’avance, Varri. Se penche légèrement vers le bureau pour darder ses mirettes dans celles de Basile. « Combien je te dois ? »

Qu’est ce qu’elle va lui dire, à Lars ?
L’idée cloque dans sa tête et son regard transpire l’inquiétude. Ne pas lui dire pour Marius lui semble être une évidence. Elle n’a pas besoin de déchaîner un ouragan sur Rome.

Dialogues:
CODAGE PAR AMIANTE
Varri Bjurman
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hell bells - Jeu 28 Déc - 13:29
Basile Chaplin
lycans
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Basile Chaplin
EFFIGIE : cate blanchett
BAFOUILLES : 1667
PACTE : 21/12/2016
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OSSATURE : 46, demi hégire, fallacieuse caducité, machiavéliques stigmates
CONTRAT : fantasque, volage, tango de chairs, l'empreinte de sanglantes noces, frémit le coeur, tremble l'échine, vomissure aux sacro-liens
BESOGNE : boucherie des carcasses, litanie des morts, opère docteur baba dans l'ombre d'un vieux cabinet, soldat à la retraite, loin des barouds rutilants, ça s'rappelle des jeunots imprudents, des crachats de canons, écho meurtrier pour la rescapée de l'unité 21
ÉCHINE : chérubin de l'opale, hurle fenrir, omega en disgrâce, vestige d'une épouse, promise à l'alpha, foisonne le fiel des siens, hargne d'une hiérarchie despote
PRESTIGE : wolverine gronde au bout des babines
CREDIT : CARNAVAGE



Cabane hurlante.
Au moindre zéphyr, la bâtisse craque, mugissant homériques phonèmes de sa vétuste charpente. Comme les articulations de mémé, le sommier importuné par quelques ébats ou la vieille berline 50’ n’ayant plus été huilée depuis mathusalem. Cette soupente grince et menace de s’écrouler. Souhaite-t-elle le faire croire. Une mascarade, un mirage patibulaire. Faisant branler sa belle ossature à qui tenterait de se l’approprier. Agitant la moindre poutre dès qu’un intrus ose l’incursion. Longtemps, elle savoura la prospérité d’avoir pu mettre en échec quelques oiseaux de mauvais augure. Repoussant les convoiteux à coups de soupirs discordants. Pour sûr qu’un sortilège y a été oublié ! Sans doute qu’une sorcière hantait ses lieux jadis. Y laissant quelques mémoires ensorcelées à l’aube de son trépas, s’assurant que nul ne viendrait dévaliser sa pyramidale cahutte. Pourtant, un jour, a débarqué cette chienne… Cigare au bec, clopinant sur son duramen de sa boiteuse gambette, le museau feignant intérêt. Humblement insensible à ses sylvains glapissements. Que du contraire, Basile fut charmée. Par l’énergie farouche et le cœur plein de vie que cette bauge déferla sur elle lorsqu’elle se faufila pour en admirer ses entrailles. Diable que t’es belle ! Avait-elle craché d’un murmure ébaudi. Appréciant l’imbroglio élaboré de l’infrastructure que la vétusté s’évertuait à farder depuis quelques décades. Architecte de génie pour avoir imbriquer pareille fondation parmi les classiques bicoques serrées en rang d’estafettes. Trois ans plus tard, les deux ont appris à s’apprivoiser. Les frictions sont devenues moindres, berçant le tympan du nouveau propriétaire, s’accoutumant aux potins et au jazz historique. Craquant cependant au moindre mouvement. Pour ça qu’elle bouge peu Basile. Laissant choir son séant sur sa rocking chair jusqu’au prochain patient.

Aussi, sursaute-t-elle lorsque la masure se met à chevroter comme une oiselle sur le point d’accoucher. Le cœur s’affole un instant, cherche le fautif. Tintamarre dérivant de l’étage et proliférant jusqu'au rez-de-chaussée. Ah, la belle au bois dormant est réveillée. Un peu trop bien d’ailleurs. Vacarme festival. Que passa ? Basile roule des yeux. Elle va en prendre pour son grade les prochains soirs. Sûr que ça va craquer avec athlétisme ! La maisonnée méprise d’être secouée comme une vieille chèvre. Pas grave, elle fera cracher la radio pour escamoter les humeurs de la baraque versatile.  Elle reprend la finition du drapeau anglais le long de la cuirasse de son Junker, toussant quelques boulettes de pétun, négligeant sa posture. Les lombaires renâclent, tout comme les cervicales. Quelques étirements avant la balade du soleil levant sauront réconforter ses muscles bien trop souvent mis à mal. Le comble pour un médecin ! Sûrement se démontre-t-elle comme le toubib le plus effronté avec sa santé. A boire avec excès, fumer comme un pompier et se tenir comme un singe. Elle considère la vie avec surprise. Tantôt capricieuse, parfois indulgente, rarement mirifique. Elle est pourtant là, presque en un seul morceau. Le cœur bat, le poumon respire, les babines jurent. Tout va bien. Presque. Si on écarte les petits accrocs de la vie. Les séquelles dans l’échine. La jambe qui boîte et les articulations qui partent en vrille. Tout va bien. Outre l’âme qui appartient à une autre. Contrat sorcier. Harpie méprisée. Oui non vraiment, y a pire.

Ca soubresaute d’un fil quand résonne les timides balbutiements. Varri, là, à côté, qu’elle n’a pas sentie, noyée dans la nébuleuse de ses pensées. Elle dépose le pinceau dans le verre d’eau trouble, glaviote nouvelle bouffée irritante et darde ses quinquets sur la jolie ébouriffée. Coup de froid ? Les babines s’enroulent d’un rictus. Qu’elle est mignonne. Petit chaperon se croyant sorti de l’auberge. Basile boit ses paroles, patiente jusqu’à la péroraison. Pointe d’un index les piles de bouquins près de la fenêtre entre lesquels se dissimule un vieux Dunyach de 1924, antiquité acquise dans un vide-grenier trois ans plus tôt. Un peu dépassé lui reproche-t-on. Tant que ça capte, Basile préfère s’en accommoder plutôt qu’un de ces gadgets en vogue. Portable qu’elle délaisse, perd toujours quelques jours après l’avoir acquis. 17. C’est le nombre de cellulaires naufragés dans un coin de l’auguste capitale. Au moins ne pourra-t-on pas la blâmer de ne pas avoir essayé.

« La première séance est offerte » Elle précise, alors que Varri rejoint les monticules de livres. Ecrasant sa clope dans le cendrier en fer, s’extirpant de son siège. Elle abandonne la blondine le temps d’un appel. « Quand t’auras fini, tu poseras mimiche, faut qu’on cause » Le timbre est neutre, sans couleurs. Bureau qu’elle délaisse pour le saloon. Et la bouteille de bourbon oubliée dans un coin de la pièce. Faire le plein et biberonner cul sec un verre. La gorge brûlante, Basile fait quelques acrobaties sur un douteux tabouret afin d’accrocher son Junker. Le miniature est terminé, beau comme un sou neuf et prêt à rejoindre l’escouade plafonnant les vieilles poutres. Mais elle manque de tomber, peste entre ses dents, se mord la langue, jure à nouveau, et finit d’accrocher le monstre du ciel lorsque le tabouret vacille sous ses pattes. Plancher qu’elle embrasse d’un fougueux bécot. Putain est engloutit dans un murmure injurieux. Au loin, l’écho d’un téléphone qu’on raccroche. Mademoiselle a bouclé son potin. Fort bien. Le molosse roule sur lui-même pour retrouver stature. Son dos fulmine. Basile mord sur sa chique et fait signe à Varri d’amener ses miches. Saloon où elles se retrouvent à nouveau. Même table.

« Ok pour l’histoire de la trempette insolente que tu as osée. Je n’essaie pas de comprendre pourquoi. » Ce n’est pas la fable la plus rocambolesque à laquelle elle a été confrontée. Elle s’allume la petite sœur. Ca ne sera jamais que la troisième en une heure. « Mais évite à l’avenir. Sauf si t’essaies de te débarrasser du mioche par une farfelue méthode » La vérité se faufile, sans subtilité. Illusion fugace, Basile ne laisse le répit au doute. « Si t’assumes pas le gosse, je peux te l’enlever. Ce sera plus propre que d’aller tenter de stresser ton utérus dans nid à microbes » Tétanos ou autre plaies, l’affaire sera vite réglée dans les eaux qui sillonnent la cité depuis plusieurs millésimes. « Au cas où t’aurais pas capté que t’es enceinte… » De but en blanc. Des nombreuses idiotes qu’elle a côtoyées, la précision est parfois de rigueur.




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Basile Chaplin
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hell bells - Ven 29 Déc - 22:04
Varri Bjurman
sorciers
sorciers


Varri Bjurman
EFFIGIE : Charlize Theron
BAFOUILLES : 10946
PACTE : 04/01/2017
hell bells  53-53d0036

OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
CREDIT : Carnavage
BASILE
&
VARRI
HELL BELLS
La flegmatique et patibulaire Basile frémit à peine devant l'agitation contraire de la blondine. A un moment donné, Varri pense même que la médecin a peut-être pris quelques substances de trop pour se détendre. Mais quand elle lui indique une direction en travers du capharnaüm antique, Blondie s'exécute dans l'espoir de trouver ce qu'elle cherche. Un téléphone.
Un téléphone ?
Varri reste un peu perplexe devant la pièce de collection coincée derrière quelques livres poussiéreux. Elle hausse les sourcils, frappée d'un mélange d'admiration et de nervosité. Comment est-ce que ça marche, ce machin ? Blondie demeure immobile durant quelques secondes avant de se gratter la caboche – ne réalisant pas de suite la teneur des propos de Basile. L'information fait quand même son chemin dans sa tête à retardement et ébrèche la mine pensive d'appréhension. « Offerte, tu es sûre ? » C'est qu'elle l'a vraiment dérangé, à Basile. Lui est tombée dans les bras – et d'ailleurs, Varri se demande brièvement comment la silhouette longiligne et un peu branlante a bien pu la porter jusqu'à l'étage. Pensée qu'elle chasse dès lors la médecin claudique en direction de la pièce voisine – lui laissant un peu d'intimité pour passer son coup de fil. Blondie prend quelques secondes pour respirer profondément et calmer l'inquiétude qui la fait flancher sur ses jambes. C'est qu'elle l'envie, la sapience de Basile. Et cette patience – elle en aurait bien besoin pour ordonner toutes les préoccupations qui se pressent dans son encéphale tourmenté. « Bon... » Qu'elle s'encourage, la blonde, décrochant le combiné d'envergure qu'elle regarde avec curiosité avant de le coller à son oreille. Elle fait tourner la roulette pour sélectionner les numéros – se plante à plusieurs reprises, entre les erreurs de sa mémoire douteuse et une mauvaise manipulation de l'appareil en question avant d'entendre une tonalité au bout du fil. Enfin ! Enfin... Elle perd vite le goût de la victoire, Varri – rattrapée par son manque de réflexion quant à ce qu'elle va dire à Lars. Ça décroche assez rapidement. Trop vite à lui arracher un sursaut à la blonde. – Allo ? « Lars ? C'est moi. Varri. Je vais bien – je me baladais et... » – T'es où ? Il est concis, Lars. En vient direct aux données utiles. Varri est un peu prise de cours, balbutie quelques hésitations avant de se rappeler la localisation du Poney Fringant. Elle essaie de lui donner quelques précisions sachant que l'endroit n'est pas simple à trouver et se heurte au ton lapidaire de son interlocuteur. – J'arrive. ça raccroche sans s'attarder davantage et Blondie met quelques secondes avant de daigner reposer le combiné sur son socle. Elle s'appuie sur le meuble, museau contre épaule dans l'angoisse du quoi dire à venir avant que la présence de Basile ne se rappelle à elle dans un bruit mat qu'elle a pu entendre durant son court échange avec Lars.

« Est-ce que ça va, Basile ? » S'inquiète-t-elle en entrant dans la seconde pièce et en louchant sur l'avion miniature sur lequel travaillait la blonde quelques minutes avant – suspendu aux poutrelles dans une oscillation régulière. La posture de la médecin est un peu contracturée mais elle ne s'appesantit pas sur sa situation en invitant Varri à la rejoindre à la table. Blondie s'exécute et prend le temps de l'observer, à Basile – dans une attention toute particulière. C'est qu'elle en a des billes cristallines. Une finesse de visage malgré la énième tige qu'elle glisse à ses lèvres. La lapone redoute un peu les questions à venir. Se montrerait-elle curieuse quant à la raison qui l'a poussée à faire le grand plongeon ? La regardant tirer sur sa cigarette dans une envie communicative, Varri patiente, mains rivées au rebord de bois. Basile lui cause alors de sa trempette mais élude bien vite pour passer à autre chose – comme si elle n'allait pas chercher à savoir. Blondie la gratifie d'un demi-sourire embarrassé avant de planter son coude sur la table et de nicher son menton dans sa paume. Elle contracte ses orteils machinalement contre le plancher et met un certain laps de temps avant de comprendre ce à quoi Basile veut en venir. Môme ? Elle fronce les sourcils, Varri. Examine l'expression de son interlocutrice dans une mûre incompréhension. Se dit même qu'à un moment donné, Basile a trop abusé du bourbon. Elle fait traîner une œillade sceptique sur le portrait de la fumeuse avant d'écarquiller les yeux en embrayant la réflexion sur ses mots. « Mioche.Mioche ? » La gymnastique de la langue a quelque peu de mal à se faire mais c'est lorsque la médecin cause de responsabilité, de recours et surtout de grossesse que Varri manque de tomber de sa chaise. Sa bobine se fend d'un sourire mi figue mi raisin – comme ceux de ces gens qui n'ont pas bien compris la teneur de la blague. « Très drôle, Basile ! Je ne pensais pas que tu avais ce genre d'humour... » Mais à la gueule placide de son interlocutrice, Varri est bien obligée de reconsidérer ses paroles. Elle se penche brusquement vers l'avant dans un raclement de chaise et plonge ses yeux dans ceux de la tenancière dans une gravité offusquée. « Non. En fait ça me fait pas rire du tout. »

Son propre corps serait d'un silence alarmant s'il n'y avait pas les battements de son cœur qui venaient à cogner dans un déferlement anarchique. Elle retient son souffle, Blondie – les yeux grands ouverts d'une surprise à la limite de la syncope.

C'est pas possible. Elle cligne des yeux et fronce les sourcils en se ramenant contre le dossier de sa chaise dans une pensée frisant l'évidence. Putain ! Bien sûr que si que ça peut l'être. Parce qu'elle ne prend plus de pilule depuis le début de son séjour à l'asile – parce qu'ils n'ont pas daigné penser au préservatif et que Blondie s'est bêtement dit que... Lars était, différent ?

Une nouvelle nausée la prend à Varri. Symptôme qui surgit comme une claque du passé venue lui rappeler qu'elle connait ça, en fin de compte. Ses hormones qui lui pètent à la gueule, ses réactions excessives et son corps qui lui dit merde. « Bordel de merde. Putain. Fait chier. » Qu'elle crache, une main sur le ventre avant d'y faire dégringoler le regard ahuri comme pour fustiger l'embryon qui s'y trouve – potentiellement. Elle se lève pour faire les cent pas, ridicule dans sa chemise de nuit. Emmêle ses doigts dans ses cheveux en secouant la tête  avant de croiser le regard imperturbable de Basile. « Comment tu sais ça ? » Elle s'arrête, comme si cette lucidité était révélatrice. « Comment tu peux savoir... ça ? Pas d'prise de sang, pas d'analyse d'urine... » Elle plaque ses mains sur son ventre pour lisser le tissu dessus et louche dessus avec un scepticisme presque enthousiaste. « Comment tu peux le certifier ?! Je n'ai même pas d'bide ! » Elle s'étrangle dans un rire sec. « Non, ce n'est pas possible... Tu dois te tromper. »

Et pourtant, elle se sent bizarre et en réfléchissant aux dernières semaines – beaucoup de choses concordent. Dernièrement, son appétit sexuel décuplé. La correspondance avec la transformation définitive du lupin qui lui cause d'odeur bizarre et lui préconise d'aller voir un médecin. Elle est sidérée. S'arrête dans cette réflexion en sentant sa gorge se nouer. Est-ce qu'il peut le sentir, Lars ? Qu'elle est enceinte.

Oh mon dieu.

Comment elle va lui annoncer ça ? Est-ce que ce môme sera aussi viable que celui qu'elle a perdu la première fois ? A cause des gênes surnaturels qui entrent en jeu. Et il fallait qu'elle tombe sur Marius, cette satanée sirène responsable de tous ses maux de début de vie – là, ce soir. En même temps que la révélation d'une autre grossesse probablement foutue en l'air par la nature ambiguë du paternel. Elle se frappe le front de consternation. Pourquoi tu ne lui as pas demandé de foutre une capote, Varri. Pourquoi ?! Blondie se prend la tête entre les mains et étouffe un sanglot entre ses paumes. S'en est trop. Trop d'un coup.

Elle se laisse glisser jusqu'au sol – princesse éplorée dans sa robe antique et reste à réfréner ses larmes durant une poignée de secondes avant de sentir une langue râpeuse venir lui lécher le coude. Baloo. Le chien est juste à ses côtés et pose son séant comme pour veiller sur elle tout en louchant vers sa maîtresse dans un regard déchirant.

« Je ne suis pas sûre que ce bébé puisse survivre, Basile. » Et pourtant, dans le fond, elle en a toujours voulu un. Malgré la crainte et l'appréhension – l'idée de ne pas être assez bien pour ça. Trop égoïste, certainement. Mais elle a toujours eu ce désir un peu stupide d'enfanter – même si un père était loin d'être indispensable dans sa tête pour ce faire.


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Varri Bjurman
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hell bells - Dim 4 Mar - 18:31
Basile Chaplin
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PACTE : 21/12/2016
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OSSATURE : 46, demi hégire, fallacieuse caducité, machiavéliques stigmates
CONTRAT : fantasque, volage, tango de chairs, l'empreinte de sanglantes noces, frémit le coeur, tremble l'échine, vomissure aux sacro-liens
BESOGNE : boucherie des carcasses, litanie des morts, opère docteur baba dans l'ombre d'un vieux cabinet, soldat à la retraite, loin des barouds rutilants, ça s'rappelle des jeunots imprudents, des crachats de canons, écho meurtrier pour la rescapée de l'unité 21
ÉCHINE : chérubin de l'opale, hurle fenrir, omega en disgrâce, vestige d'une épouse, promise à l'alpha, foisonne le fiel des siens, hargne d'une hiérarchie despote
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Humour ? Elle n’en connaît l’usage. Adule le sarcasme. Préférant l’ironie depuis l’aube des candeurs brisées. Elle lègue la gausserie aux joyeux des cossus faubourgs.

Boulevard des injures. Du nordique. Suédois à l’oreille ?
Le cabot bénit la séquence d’une lorgnade pondérée. C’est que la nymphette en devint étourdissante à tournoyer ainsi sous les rois du ciel, comme un beau diable détroussé de ses flammes. Une fragrance presque irrespirable saisit son museau. Un bouquet capiteux, usuel à chaque naufragé en son seuil. Trop d’émoi. Commotion des sentiments.

Comment elle sait-ça ? Hum.
Elle mollarde un essaim nébuleux du bout de ses rosaces babines. « Je n’ai pas obtenu mon diplôme dans un kinder surprise…faut pas croire, j' suis quand même médecin… » Malgré ses manières, malgré sa langue roturière. Elle a crevé dix ans. Une décennie pour décrocher un bout de papier aujourd’hui placardé entre un poster de Johnny Cash et le calendrier playboy, certifiant ses compétences. Elle se trompe ? Parfois, elle aimerait. Entre grossesses intrusives et  cancers malséants. Elle en brûle d’envie. Mais le pouvoir divin n’est pas encore accessible.

BAM.
L’égérie chute, fessier contre plancher, de sa grandiloquente détresse. Basile ne s’étonne de voir dévaler le berger aux pieds de l’ouaille éplorée dans une léchouille lénifiante. Clebs très, peut-être trop sensible. Au murmure terminal de la blondine, elle se redresse, grimaçant un instant. Glas d'une jambe en miette. Faisant trembler sa carcasse érodée, elle délaisse son trône pour rejoindre la sublimée. Le freux plie genoux. Les phalanges se faufilent  jusqu’au minois, évincent une boucle dorée des gemmes incertains. S’entrecroisent les calots féminins aux vairons infernaux.  « Le choix serait simple, si tu ne voulais pas d’un enfant » Soupire le fauve avec douceur.  Un avortement. Une petite heure d’opération. Rien de cocasse. Nombreuses le réclament d’une impérieuse inflexion. Mais certaines s’affichent comme Varri. Troublée. Dévorée. Les tripes labourées par l’effervescence.  Les doigts effleurent le vélin de la joue dans une étreinte fugace. Basile récupère finalement sa paluche, coudes sur cuisses, affichant mine indulgente. « Quel est le vrai problème Varri… ? Une peur de fausse couche ? Une erreur d’un soir ? Un abus? Une crainte de ce que l’avenir sera ? » Curieuse ? Non. Basile aspire à la compréhension. La réponse sous la tétanie. Elle souhaite, elle veut l’aider. Cette lady. Comme les autres. Une indécrottable manie. Un instant, elle se relève. Reviens auprès de l’agnelle armée d’un plaid. Couverture échouée sur les frêles omoplates. La baroudeuse s’attable en tailleur, face à face, songeuse. Les muses flamboient sous la poudreuse astrale. Un foyer brûlant, une ampoule douteuse. De quoi discerner les contours voluptueux des deux néréides. Semi pénombre. « Je peux t’aider. Quel que soit ton choix. Si tu veux t’en défaire, si tu veux le garder…Mais j'ai besoin de comprendre... » L'empathie enfle sous l'échine. Excessivement. Plus que pour d'autres. Elle éprouve cette affreuse disette de chaperonner la panthère jaune.





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Basile Chaplin
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hell bells - Ven 9 Mar - 15:12
Varri Bjurman
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OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
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BASILE
&
VARRI
HELL BELLS
La blonde hoquette sous les assauts de sa poitrine. Les yeux troubles se perdent sur le vieux parquet et s’accrochent au détail insignifiant des gouttes d’eau qui s’infiltrent dans les rainures. Ses foutues larmes de détresse.
Ce n’est pas tant le môme, c’est toute cette soirée qui la fout en l’air. C’est la perspective d’accoucher de la mort en souvenir de ce traumatisme sanglant. C’est se dire que le monde est peuplé de créatures hypnotiques qui ne rêvent que de les dévorer. Les abuser et les relâcher pour les perdre dans les méandres d’une culpabilité sourde. C’est la peur tenace d’être rongée par cette même impuissance que la dernière fois – celle qui a tourné à l’hostilité farouche et qui lui a déglingué l’esprit et gangrené les entrailles.

Mais ce bébé-là, il n’est pas le fruit d’un rapport non consenti avec un homme dont elle se souvient à peine, l’esprit embrumé par l’emprise surnaturelle qu’il a eue sur elle.
Dans le creux de son vente, là – c’est l’enfant de l’homme qu’elle aime. A qui elle pourrait se vouer, corps et âme, malgré l’appréhension que ça représente. Et peut-être que stupidement, elle se dit que les gènes surnaturels ne viendront pas faire voler en éclat une grossesse intimement souhaitée en compagnie d’un homme avec qui elle désire vivre.
C’est peut-être ça, finalement, son erreur. Avoir accepté de vouloir donner naissance à un enfant issu d’un viol. Ce n’était pas aussi terrible à l’époque parce qu’elle n’a pas dit non et qu’elle s’est crue responsable. Elle a voulu assumer et ça l’a foutu en l’air.

En pressant les paupières, Blondie ravale ses larmes. Elle ne veut plus penser à la sirène – elle ne veut plus songer à toute cette merde qui prend racine dans ses ressentiments les plus anciens. Elle pense à Lars qui va débouler d’une minute à l’autre et de la révélation suspendue à ses lèvres. Ce n’est pas le moment, pense-t-elle dans la panique. Pas le moment de lui dire.

Ça remue en face. S’approche d’une démarche boiteuse pour venir la rejoindre et s’abaisser à son niveau. Ce n’est que lorsque Basile lui relève le minois que la scandinave reprend conscience de la solitude accablante qui l’assaille. J’ai envie de te dire. J’ai envie de te raconter mais tu ne comprendrais pas. Et tout en baignant dans les pupilles de sa vis-à-vis, Varri s’étonne encore de la rareté chromatique de ses prunelles.  
Des yeux vairons. Un œil vert et un œil noisette. Cette femme est une énigme. Après tout, Varri ne sait rien d’elle. Elle se heurte seulement à son aura marmoréenne et à l’apaisement mystique qu’elle parvient à instaurer de par sa seule présence.

Mais en premier lieu, ses mots la heurtent. Varri déglutit difficilement tout en la considérant dans le cri déchirant de ses pensées. Non. ça rauque un peu. Gesticule dans ses méandres. Je crois que je le veux vraiment cet enfant. Et elle est là, l’injustice. Etre frappée par la réalité qui ne fait jamais de cadeau.

Caresse subtile sur son minois qui lui fait couler museau. La tendresse féminine lui évoque brièvement l’affection lointaine de sa mère et Varri se sent l’envie de se nicher contre le docteur dans l’impression fugace d’avoir à nouveau cinq ans. Puis le contact se rompt et les yeux de Blondie retrouvent la singularité de ses globes à elle, rassérénant de calme. C’est que Basile lui demande franchement de quoi elle a peur et émet des hypothèses quant à la détresse qui l’étrangle. Lèvres pincées, résolument muette, la lapone la regarde s’éloigner et revenir avec un plaid dont elle lui couvre les épaules dans le souci d’une attention. « Merci. » Murmure Varri en la gratifiant d’un sourire un peu absent.
Basile échoue de nouveau face à elle dans un conciliabule sincère, lui proposant de l’aider quoique soit sa décision et la lapone croisent de nouveau ses callots, l’émotion vive au bord des cils. C’est un soutien, Basile. Un pilier. Là, à l’instant même où elle se sentait seule et démunie. A ne pas savoir quoi dire ni quoi faire.

Commençons par le début.

« Je veux le garder. » Souffle-t-elle d’un timbre plus résolu. « J’ai fait… Une fausse couche par le passé et j’ai peur de vivre ça à nouveau. » Elle baisse un instant le menton pour fuir le regard de la belle. Passe une main sur son visage pour effacer les tracés humides de ses larmes. « Merci d’être là, Basile. Vraiment. » Elle a envie de faire voler en éclat tous ses secrets Varri. Elle a envie de se dire que Basile est quelqu’un de fiable mais elle n’en sait rien - bien que cette dernière ait pris soin d’elle comme si elles se connaissaient depuis des années. « Je l’aime vraiment, le père. Il est très… Important pour moi. » Le doute la rattrape. Et s’il n’en voulait pas de cet enfant ? Et si elle était vouée à le perdre à cause de leurs gênes incompatibles ? Un frisson lui ébranle l’échine. Varri resserre les pans du plaid contre elle en tendant la colonne. « Il va venir me chercher mais j’ai besoin de temps pour lui annoncer la nouvelle. Et… » Elle réalise qu’il pourrait débarquer d’une minute à l’autre et tente de se redresser gauchement. « Il faut que je m’habille. » Mais elle ne sait pas trop par où aller, Varri. Ni où sont ses frusques.                    

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