Abyssus abyssum invocat

◈ 1476  ‹ Progéniture non désirée. Accident accouché à la lune. « Bâtard » le surnommeraient les hommes. Père jouissant d'un élitisme quant à son affiliation éloignée à la famille de la Reine. Mère énamourée de promesses non tenues. Enfant de la perfidie et de la lubricité. Il naît sans connaître d'autorité paternelle, sous la coupe d'une femme à la vie roturière.

◈ 1488  ‹ Renaissance ambiante. Florence baigne sous les arts et les lettres. Mère aux projets grandioses pour son chérubin. L'offre aux grands lettrés, la marmaille grandit sous les préceptes humanistes, engendre chez lui l'amour des lettres et de la redécouvertes des textes antiques.

◈ 1494  ‹ Alcibiade bicéphale. Le monstre happe tant par son éloquence que par sa génétique bien faite.  La connaissance d'un tel pouvoir sur la gente féminine lui ouvre les portes d'une société mondaine où liberté débridée prend place. Société putride dans laquelle il se baigne avec joie et profite de la faiblesse de ces dames afin de se repaître de sa soif de sang.

◈ 1496 - 1504  ‹ Une opulente quadragénaire s'éprend de lui. Veuve et faible. Proie des plus facile. Elle l'engage comme précepteur de sa marmaille de deux ans sa cadette. Sangsue perfide. Le monstre profite de ses faiblesses. L'épousailles pour sa fortune tout en séduisant la jeune fleur. Abreuvoir perpétuel. Perversité au sein même de l'antre devenue sienne. Usage d'hypnose. Puis finalement, lassitude de ces jeux. Il lape leur sang jusqu'à la dernière goutte, se délectant de la mort s'immergeant dans leur épiderme. Un dernier bain d'épine qu'il leur offrait. Comédien se fit-il devant les autorités où il feint le sombre deuil et le chagrin. Rentier qu'il devient. Soif de pouvoir aussi grande que sa soif de sang.

◈ 1504 – 1920 ‹ Jouissance de son statut auprès des hommes. Le monstre ouvre sa propre entreprise d'import-export maritime. Nom reconnu à Florence. Il feindra le veuvage afin de ne plus prendre d'épouse. Alors que les années se figent sur sa peau et les marques de vieillesses ne l'atteignent plus, il se voit dans l'obligation d'abandonner ses activités et s'engage dans l'armée où il se fera passer pour mort. Il fuit vers la France où il erera. Regrettant sa douce Florence, Ovide exilé, il y remettra les pieds de façon brève. Ses pieds s'installeront à nouveau en Italie en 1920 à Rome.

◈ 1930  ‹ Soif de pouvoir aberrante. La Cuore Nero lui ouvre ses portes, toutefois au bas de son échelle sociale. Frustration. Nettoyeur le nomment-ils. Vulgaire soubrette nettoyant les vestiges d'une vie échancrée. Il ouvre dans la même année un restaurant dans les quartiers touristiques de la capitale. 

◈ 2014 - 2018  ‹ 2014 - 2018 – Vendetta d'une autre forme de monstre sur la mafia. Massacre. Tension naissante. Le monstre se doit de nettoyer les dégâts parmi leurs concubines. Survivante. Enfant du diable de sa chevelure de feu. Hétaïre métamorphosée. Prostituée carnassière. Il voit en elle un moyen simple de faire disparaître les corps. Volonté de zèle auprès de sa Reine. L'ébauche d'une ascension au sein de la mafia se dessine. Chienne qu'il tient en laisse, cloître dans sa demeure, appâte grâce à l'attrait pour la chair humaine. Domination qu'il exerce. Adoption d'une de ses marmailles, Iago, qui lui seul connaît la douceur du paternel.