QUÊTE #.4 : THE SHAPE OF WATER

the shape of water

quatrième quête

« Touch me I'm golden and wild as the wind blows and tumbling tumbling, don't go fascination. »

Ils demeurent les bandits, lorgnant encore sur l'or et les pépites tapies au fond de l'ondée. Obsession et fièvre collective, le mal se fait contagieux. Fretin grommelant dans son trou face à l'échec cuisant, alors que la menace devient secondaire, relégué au rang de détail face à l'avarice. Peur panique, le palpitant s'emballe à l'idée même que leurs doigts n'effleurent ne serait-ce qu'un pauvre centime. Horreur. Il faut agir. Iris sanguines qui cherchent de leur trou, calculent, récoltent l'information de la rondeur d'un estomac abritant très certainement un mioche. Parfait. Tactique à l'esprit, les geste se doivent d'être furtifs.

Maigre piranha qui file, évite les mollets, cherche le dos de la brune, la presque mère. Bête qui grossit, gonfle, s'impose, monstruosité qui s'expose à nu, encoure le risque. Forme plus avantageuse que sur deux pauvres guibole maladroites servant d'échasse. Crocs béants et nageoire dorsale dressée, le mécontentement se fait sentir en un feulement offensif qui en dit long. Les bras s'agrippent à l'échine, griffes effleurant le derme d'albâtre de la gorge Calliope qui fut à peine reconnue sous le fourbe maléfice. Elle devint otage parfait, l'entrainant d'avantage à l'eau, les écailles pernicieuses de la queue s'enroulant autour de ses jambes. Fragilité humaine au myocarde tambourinant, les mirettes se lèvent pour affronter les trois autres avec fermeté. « Pas un geste ou j'la saigne comme un goret. » L'ordre est donné, sifflé entre les babines qui prirent soin d'attendre que l'auditoire fut attentif avant de reprendre. Traits à peine enregistrés, percutés, délicieuse obsession perdurant à l'esprit, l'embrouille. « Bien. Maintenant que les choses sont claires et que j'ai votre attention, vous allez foutre le camp d'ici sans même vous retourner. Et par pitié m'forcez pas à fredonner pour vous y contraindre. » Demande qui fut presque suave, masque de neutralité enfilé de manière à les encourager à oublier le doux chant étincelant qui murmure sous la cristalline et filer la queue entre les jambes, bredouille.

(c) DΛNDELION

HJ:

Il y a des instants qu'on voudrait revivre pour tout recommencer. Pour agir différemment. Pour capter quelque chose qui nous a échappé. Qui nous apparaissait insignifiant quand il était question d'une clé, d'une pièce maîtresse de la scène que nous n'aurions jamais dû laisser au second plan. Mon regard s'était trop longtemps porté sur la nouvelle venue : une ombre animale s'approchant du trésor, aussi intéressée que nous autres par cet amas d'or. J'étais partagé entre l'envie d'interrompre sa course et celle de venir en aide à Calliope. Le temps d'y penser, de peser le pour et le contre, il était trop tard. Le destin avait décidé pour moi. Destin...sous des traits que je n'avais encore jamais vus. Jamais imaginés. Des écailles. Un corps divisé, comme deux entités reliées en une pour former un tout unique. Irréel. Je n'en croyais pas mes yeux. J'avais beau savoir que de telles créatures existaient, être confronté à l'une d'entre elles était complètement dément.

Avant même qu'il ne prenne la parole, j'avais exécuté une partie de sa demande. J'étais figé, incapable de faire autre chose que de respirer. Vite. Mal. L'expression faciale à la fois stupéfaite et angoissée. Absorbé par ce monstre marin presqu'autant que par le trésor qu'il défendait. Ce sont ses griffes et les écorchures visibles sur la gorge de Calliope qui m'ont permis de garder un semblant d'activité cérébrale. De ne pas totalement sombrer dans l'hypnose...quoiqu'il suggérait d'y faire usage, au cas où nous refuserions de coopérer. Déglutition douloureuse par manque de salive, j'aurais volontiers piqué une tête dans cette fontaine si cela pouvait me rafraîchir les neurones ! Je regardais la jeune captive et la crainte sur son visage. Ce n'était pas pour elle qu'elle avait peur. Et moi, je m'en voulais de penser encore à ces foutues pièces !

Lentement, je levais mes paumes ouvertes face à l'agresseur.

" Hey...il ne s'est rien passé, d'accord ? On n'a pas...on n'aurait pas dû satisfaire notre curiosité alors...on va sortir d'ici. Tous. Y compris celle que vous détenez. "

HJ: