Regolamento Di Conti [Max Decker]

 :: FONTAINE DE TREVI
Regolamento Di Conti [Max Decker] - Sam 3 Fév - 0:27
Vittorio Sedara
humains
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Vittorio Sedara
EFFIGIE : Luca Argentero
BAFOUILLES : 1410
PACTE : 19/05/2017
OSSATURE : 35 ans
CONTRAT : Célibataire
BESOGNE : Gérant d'un restaurant
FABLE : La vie n'est pas suffisamment compliquée comme ça, il faut maintenant qu'on nous invente des problèmes aux allures de créatures fantastiques ? Allons bon, ce ne sont que des conneries ! Du moins, c'était ce que je croyais...avant qu'elle n'entre dans ma vie et ne foute tout en l'air.
ÉCHINE : Plus humain, tu meurs.
PRESTIGE : J'ai un sens inné pour...rien en fait ! M'attirer des emmerdes ?
GANG : Je me suffis à moi tout seul, en tant que Roi Suprême de la Maladresse et des Autruches
CREDIT : SHADOW DANCER
    " Nous avons passé une excellente soirée, merci.
    - Merci à vous, d'avoir choisi le Forno pour y dîner. Passez une bonne fin de soirée, Messieurs-Dames ! ", répondis-je en les raccompagnant jusque dehors.

    Mes derniers clients. La pancarte indiquant la fermeture du restaurant est déjà visible de l'extérieur depuis une heure, mais on ne chasse pas son gagne-pain. Ce serait anti commercial, impoli et la meilleure façon d'entacher une réputation. De les pousser chez les concurrents, surtout. Il y a plus d'un millier de Trattoria dans le cœur historique de Rome. Un millier : ça en fait des options ! Et je ne parle que de la cuisine italienne ! Même ici, on peut manger russe, sénégalais ou argentin. Moi qui ne connais pas grand chose du reste du monde, c'est une bonne alternative pour voyager.

    Les serveurs finissent de débarrasser quand les plongeurs essuient les dernières assiettes. Je me retrousse les manches et file leur donner un coup de main, le sourire aux lèvres. L'initiative ne passe pas inaperçu, mais personne n'ose dire quoique ce soit. De peur que je ne m'arrête, sans doute. Personne ?

    " Hey, Vitto ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Une envie soudaine de se rapprocher du petit personnel ? A moins que tu ne sois nostalgique de tes débuts, c'est ça ? " J'éclate d'un rire franc, les mains dans l'eau." Faut-il une raison particulière pour aider son prochain ? ", demandai-je avant de me mettre à siffler. Gino interpelle les autres comme si je n'étais pas là, précisant qu'il pouvait m'arriver de délirer parfois. Je crois qu'il a compris qu'il se passait quelque chose. Que ma vie était différente depuis la foire. Malgré mes changements d'attitude, ce fameux week-end prolongé, il n'a jamais posé de questions. Et je l'en remercie pour ça. Ce serait...trop long, trop compliqué à expliquer. Une partie de moi voulait conserver cette relation secrète, inexistante aux yeux des autres. Pas par crainte d’un jugement ou du qu’en dira-t-on, mais parce que dès qu’il s’agissait de Dumitru, j’avais du mal à partager. Bien sûr que je voulais parler de lui à mon entourage ! J’avais beau être quelqu’un d’avenant et de naturellement sociable, cette constante bonne humeur était inhabituelle. Si je m’employais à faire du zèle ce soir, c’était avant tout parce que j’avais une idée derrière la tête : il n’était pas prévu que je passe au domaine Vulpesco, mais j’espérais que ce genre de surprise serait bienvenue…

    J’incitai mes collègues à rentrer une fois leurs tâches terminées : personne ne se fit prier. Un dernier contrôle dans les cuisines, lumières éteintes et j’étais dehors. Je venais de fermer la porte principale et abaissais le rideau de fer quand quelque chose attira mon attention. Une odeur de cigarettes. Quelqu’un patientait. Depuis combien de temps ? Pourquoi ? Etait-il déjà là lorsque j’avais raccompagné mes derniers clients ? Je ne m’en souvenais plus. Je me redressai pour lui faire face.

    " Je peux vous aider ?", demandai-je, sans réelle intention de faire preuve de civisme.
Vittorio Sedara
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Sam 3 Fév - 23:25
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 Regolamento Di Conti Vittorio et Max C’est pratiquement réglé comme du papier à musique. Les derniers clients. La mise à neuf de la salle pour le lendemain. Les employés qui se cassent à tour de rôle puis le proprio. Sedara Vittorio, impliqué gentiment par Sedara Tiziano. Faut croire que les liens du sang ne sont pas si profonds dans toutes les familles. Bah moi je m’en tape qu’ils se blairent ou pas. C’est un nom tombé sur une liste, le reste ce n’est pas mon problème. Ça fait déjà quelques nuits que je viens observer les allers et venus de ce type.

Le rideau de fer entame sa chute en grinçant mais ne la termine pas. Je n’ai rien fait pour rester discret. Il fallait qu’il se sente observer, que sa nuque lui lance des picotements. La cigarette s’envole pour atterrir à ses pieds avant que je fasse mon entrée dans la lumière.

– Et bien c’est fort aimable à vous, Monsieur Sedara, en effet vous pouvez. Je m’approche de lui, une demi-tête de plus, ça en impose un peu. Pourrions-nous discuter à l’intérieur ? Je tends le bras en direction du restau. Ce n’est pas vraiment une question mais pour motiver sa réaction, j’ajoute : Vous n’aimeriez pas que nous étalions vos affaires de famille en pleine rue, n’est-ce pas ?

De toute manière je ne lui laisse même pas le temps de réfléchir, je relève le rideau de fer et pénètre dans son restau. C’est pas un quatre étoile mais ça sent que l’affaire tourne plutôt pas mal. Les quelques nuits d’observations m’ont confirmé que le fric rentrait suffisamment et régulièrement. Je fais comme chez moi. C’est un  peu le cas si on se refait le film à l’envers. Mes doigts glissent sur le mobilier qu’ils trouvent, je vais m’adosser contre le mur du fond, croise les bras sur mon torse en fixant Sedara.

– Il est où ? Tiziano. D’habitude je frappe avant de poser mes questions. Un peu de changement ne fait pas de mal. Bien entendu la réponse tant attendue ne vient pas. C’est tout à fait normal. La routine, quoi. Je ne quitte pas Sedara des yeux même quand je le contourne pour aller fermer derrière lui le rideau puis sa porte. Oui ça pue pour sa tronche, là. Je pose mon cul sur un coin d’une des tables, m’allume une cigarette. Alors il est où ton frangin ?

Je ne sais pas s’il en a conscience mais je vais preuve d’une patience d’ange, là. Comme ça n’a pas l’air de faire tilt au plafond, je l’éclaire.

– Tu vois ton frère il a déconné. On lui a tendu la main…trouvé des petits boulots…tout ça et il n’a pas trouvé mieux à faire que de nous voler. Alors il est où ton connard de frère ?  


©️ Justayne
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Dim 4 Fév - 15:32
Vittorio Sedara
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Vittorio Sedara
EFFIGIE : Luca Argentero
BAFOUILLES : 1410
PACTE : 19/05/2017
OSSATURE : 35 ans
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BESOGNE : Gérant d'un restaurant
FABLE : La vie n'est pas suffisamment compliquée comme ça, il faut maintenant qu'on nous invente des problèmes aux allures de créatures fantastiques ? Allons bon, ce ne sont que des conneries ! Du moins, c'était ce que je croyais...avant qu'elle n'entre dans ma vie et ne foute tout en l'air.
ÉCHINE : Plus humain, tu meurs.
PRESTIGE : J'ai un sens inné pour...rien en fait ! M'attirer des emmerdes ?
GANG : Je me suffis à moi tout seul, en tant que Roi Suprême de la Maladresse et des Autruches
CREDIT : SHADOW DANCER
    Plus qu’intrigué, je suis inquiet. Je ne comprends pas de quoi il s’agit. Le fait qu’il sache comment je m’appelle alors que c’est la première fois que je le vois, ce n’est pas le problème. N’importe qui dans le quartier sait qui je suis. N’importe qui aurait pu le renseigner à ce sujet. Ce qui est, en revanche, plus troublant, c’est le rapport avec ma famille car jusqu’à preuve du contraire, je suis le seul Sedara qui vit à Rome. Toutes ces questions fusent dans mon esprit, mais pas assez vite à son goût. Sans attendre, il relève le rideau de fer et entre dans le restaurant. Je m’empresse de le suivre.

    " Vous êtes qui, au juste ? Et quel est le rapport avec ma famille ? Ne touchez à rien ! ", le sommai-je, me dirigeant vers le bar pour allumer l’éclairage principal. Il me fait face et me demande où se trouve Tiziano. J’en écarquille les yeux de surprise à l’évocation de ce prénom. Mes sourcils se froncent ensuite et je secoue la tête. " Quoi ? Mais qu’est-ce que vous lui voulez ? C’est quoi ce cirque ?! ", ajoutai-je alors qu’il me contournait pour fermer la porte derrière nous. Mon rythme cardiaque s’accélère en comprenant ce qui était sous-entendu : il obtiendrait des réponses, d’une manière ou d’une autre. Je serre des dents en le voyant s’allumer une cigarette, parfaitement calme. Il réitère sa question et me gratifie de quelques informations, visiblement pressé. Paumes ouvertes en geste défensif, je réponds.

    " Il n’y a personne d’autre ici et je n’ai pas la moindre idée d’où il se trouve. " Même moi, je me rends compte que ces réponses sonnent comme des phrases toutes faites tirées d’un mauvais film. Des phrases qu’il doit probablement entendre à longueur de journée. " Des accusations de ce genre nécessitent des preuves, Monsieur. Et à part la parole d’un type qui manque de savoir-vivre, je n’ai rien. " Et le passif, on en parle ? J’avais déjà été approché par des collecteurs pour les mêmes raisons. J’y avais laissé des dents, à l’époque, et une bonne partie de mes économies. Mais Tiziano me promettait que c’était la dernière fois. Qu’il finirait pas trouver sa voie et se ranger. Je voulais le croire, parce qu’on a tous le droit à l’erreur. Le droit de déconner. Tant qu’on essaye par tous les moyens de s’en sortir. De ne plus replonger. Tu parles d’un changement !

    " Qu’est-ce qu’il a volé ? Des marchandises tombées du camion ? De la drogue ? Sûrement pas quelque chose qui se retrouve au supermarché du coin, je me trompe ? "

    Je détestais cet individu. Tout ce qu’il représentait. Et même si je n’approuvais pas ce qu’avait pu faire mon frère, il était hors de question que je lui donne ce qu’il était venu chercher. Par principe. Parce que menacer les autres pour avoir ce qu’il voulait, ce n’était tout simplement pas une façon de vivre.
Vittorio Sedara
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Sam 10 Fév - 19:16
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 Regolamento Di Conti Vittorio et Max Les sempiternelles réponses reviennent comme un leitmotiv. C’est usant à force d’écouter toujours les mêmes rengainent. Et pourquoi ? Qui êtes-vous ? Blablabla ha non tiens y a un peu de nouveauté chez ce mec. Ya du répondant mais c’est qu’on a plus de couilles que son fréro. Je tire toujours tranquillement sur ma tige, le laissant dans son bouillon d’interrogations, posant ses petites questions qui n’obtiendront pas toutes de réponses parce que je l’emmerde et que c’est moi qui les pose.


– C’est un trait de famille, vous êtes tous très cons comme ça ? Vu ta situation plutôt prospère, j’aurais supposé que t’étais un peu plus intelligent que ton frangin. Pour préciser le fond de ma pensée. Si je te pose la question, c’est que je sais DEJA qu’il n’est pas planqué dans un de tes frigos. Alors il est où le petit frère ?

Va pas falloir qu’il me gonfle longtemps parce que ça va partir en couille sous peu. Bah j’ai ma clope à finir, alors je vais lui accorder le temps de la consommer avant de passer au stade supérieur. De la salle de service, je passe en cuisine juste pour le faire chier parce qu’il ne veut pas que je touche. Nan mais quel branleur, il ne sait même pas à qui il parle et ce qu’il risque. Doit s’en passer de belle dans une cuisine pareille, je parle de bouffe bien entendu, un truc surréaliste auquel je ne prends plus de plaisir.

– Ha je savais bien que t’étais pas si con…Non c’est certain que je ne serais pas là si ton idiot de frère n’avait pas chié dans les bottes des mauvaises personnes. Ton frère a confondu le porte-monnaie de mon patron avec le sien et pouf il s’est volatilisé avec ce qu’il ne devait pas prendre. Du fric….beaucoup de fric. Une somme à cinq zéros…rien que ça. Je tire une dernière fois sur la cigarette avant de l’écraser dans le fond de son éveil. ….bizarrement il nous a parfois parlé de son grand frère. Alors tu comprendras pourquoi on m’a envoyé chez toi. Elle a l’air de bien tourner ta petite entreprise…

Il n’a pas l’air comme son frère, à se chier dessus, ma soirée n’en sera que plus agréable. Je réduis nettement la distance entre lui et moi, l’acculant contre son comptoir ou je ne sais quoi. Ma main vient s’enrouler autour de sa gorge, sert ce qu’il faut pour qu’il comprenne que je ne plaisante pas. Son cœur est lancé au galop, je crispe ma mâchoire.

– Peu importe quel frère mais crois-moi tu paieras si tu ne retrouves pas Tiziano. Entre frères vous avez bien vos habitudes…ne me dis pas qu’il serait retourné chez papa et maman…Il est où ?  

Il se prend un coup de poing dans l’abdomen assez fort pour lui couper le souffle mais pas lui exploser la rate. J’attrape un de ses couteaux de cuisine, lui fais poser la main à plat sur l’inox, le menace.

– Tu crois que tu peux cuisiner encore avec des doigts en moins…une main ? Il est où tout frère ? Je découpe lentement le dessus de sa main, une jolie entaille. Je te laisse quatre jours pour le retrouver ou me filer les 200 000 sinon …je te laisse imaginer ce qui t’arrivera. Ha oublie les flics, hein, t’es pas si con…pense aux membres de ta famille…



©️ Justayne
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Mar 13 Fév - 0:53
Vittorio Sedara
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Vittorio Sedara
EFFIGIE : Luca Argentero
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PACTE : 19/05/2017
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FABLE : La vie n'est pas suffisamment compliquée comme ça, il faut maintenant qu'on nous invente des problèmes aux allures de créatures fantastiques ? Allons bon, ce ne sont que des conneries ! Du moins, c'était ce que je croyais...avant qu'elle n'entre dans ma vie et ne foute tout en l'air.
ÉCHINE : Plus humain, tu meurs.
PRESTIGE : J'ai un sens inné pour...rien en fait ! M'attirer des emmerdes ?
GANG : Je me suffis à moi tout seul, en tant que Roi Suprême de la Maladresse et des Autruches
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    Sans gêne, il se croit tout permis. Me provoque ouvertement en se rendant dans la cuisine et m'oblige à le suivre. La tension monte d'un cran quand il consent à m'expliquer la situation. De maigres informations, en réalité. Un tissu de mensonges ? Si seulement. Je le soupçonnais d'annoncer une somme qui n'était pas juste, histoire de se remplir les poches tout en satisfaisant ses supérieurs. Etant incapable de vérifier quoique ce soit le concernant, il aurait pu réclamer tout et n'importe quoi...roublard de la pire espèce.

    Il s'avance vers moi, me bloque le passage et me saisit par la gorge. Ses doigts pressent mon cou et mes mains s'y agrippent, comme si elles allaient pouvoir faire quoique ce soit. Je suffoque mais parvient toujours à respirer. Il sait y faire pour me donner l'impression que je vais manquer d'air sans pour autant que ce soit le cas. Il veut me faire peur et ça fonctionne. Surtout parce qu'il évoque d'autres membres de ma famille. Je grimace, le cœur battant, juste avant qu'il ne m'assène un coup de poing dans le ventre. Je me plie sous la douleur, tente de garder les yeux ouverts malgré les étoiles qui troublent ma vision. J'entends le bruit des lames avant de sentir l'inox sur ma peau. Mon torse se soulève rapidement parce que j'ai bien compris que ce ne sont pas des paroles en l'air. Inutile de lui préciser que je ne suis pas le cuisinier ! Mes yeux s'écarquillent d'horreur quand il transperce la chair, en plein sur la veine. Je retiens un cri alors qu'il s'applique, prend son temps. Si je réplique maintenant, qui sait ce qu'il se passera ? Un faux mouvement et il me taille au mauvais endroit. Une fureur de plus et il met à feu le restaurant : je ne peux pas risquer cela. Je dois tenir, parce que je n'ai clairement pas l'avantage.

    Il laisse choir le couteau ensanglanté sur le plan de travail en énonçant son ultimatum. La main fermée sur mon poignet, je l'écoute, attrapant le premier torchon qui me vient pour entourer la plaie et stopper le sang. Je tremble mais me redresse, lui faisant face. J'ai percuté, il peut disposer, mais n'attend en rien que je le précise pour se barrer de la même façon qu'il est entré. Une fois la porte fermée, je soupire, pressant le bandage de fortune en grimaçant à nouveau. Seigneur...dans quel pétrin s'est fourré mon frère ?
    ________________________

    Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, me repassant en boucle les dernières recommandations de cet enfoiré. Je me sens acculé, pris au piège, contraint de trouver un moyen de répondre à ses demandes si je ne veux pas que les ennuis s'amoncèlent. En me rendant au travail, j'envoie un message à Dumitru, l'informant que je ne pourrai pas le voir ce soir. J'invente une soirée que j'avais oublié et pour laquelle je m'étais engagé, j'essaye de faire court. Je fais un crochet par la banque pour demander un rendez-vous : pas de disponibilités avant le lendemain. J'insiste et parviens à un compromis pour cet après midi. En arrivant au Forno, je serre les dents : il est là. Je m'avance dans sa direction mais il tourne les talons, reprenant son petit bonhomme de chemin comme si de rien n'était. Il veille, surveille, me fait comprendre qu'il ne lâchera pas le morceau tant qu'il n'aura pas eu ce qu'il est venu réclamer. J'attends avec impatience la fin du service pour me rendre à la banque. J'ai rassemblé plusieurs documents, attestations, fiches de paie avec l'intention d'obtenir un financement. Bien sûr, le montant ne sera pas débloqué aussi rapidement que je le voudrais. Pour ce faire, j'aurais besoin d'une intervention divine...d'une intervention tout court. Je n'aurais qu'un coup de fil à passer et je suis sûr que si je le lui demandais, il ferait le nécessaire. Mais hors de question de mêler Dumitru à cette merde.

    J'ai monté de toutes pièces une histoire d'investisseurs étrangers, une opération délicate qui ne pourrait se faire qu'avec l'assurance d'un transfert de fonds sur un nouveau compte. J'ai travaillé mon texte comme un acteur pourrait le faire avant une scène périlleuse. Pas de corde sensible ni de transpiration à grosses gouttes, rien que du concret manipulé d'une voix calme et assurée. Il faut que ça marche, il le faut... Après plus de deux heures, je sors, vidé. Ereinté. J'ai fait de mon mieux pour les convaincre mais rien n'a été signé. Je rentre au Forno et m'enferme dans mon bureau, tendu. Encore un peu de patience, me dis-je, avalant d'une traite mon premier verre de vodka avant d'en remplir un deuxième. Je repose ma tête, lourde, sur le fauteuil de cuir en fermant les yeux.

    En quittant le restaurant, ce soir-là, j'ai un peu trop bu. J'appelle un taxi et lui donne sans réfléchir l'adresse du domaine Vulpesco. A peine descendis-je de voiture que Dumitru m'accueille, d'abord surpris puis inquiet en constatant mon état. Je veux juste être avec lui, lui dis-je, ajoutant que j'avais eu une journée difficile. Il remarque le bandage à ma main et me pose des questions que j'esquive. Je veux juste être avec lui, répétai-je en l'enlaçant.

    Jour Deux. Je suis arrivé avant tout le monde au Forno, mais il était déjà là. Encore là. Flanqué de ce rictus satisfait en découvrant l'expression sur mon visage. Je n'ai pas cherché à joindre Tiziano. Je ne le ferai pas. A quoi ça servirait, maintenant ? Il est sûrement en train de dépenser ce pognon et une fois à sec, c'est lui qui me contactera. J'essaye de me concentrer sur les stocks, les évènements des prochaines semaines, les nouveautés à la carte...je ne pense qu'à la banque et scrute mon téléphone dans l'attente d'une manifestation sonore. Quand elle arrive enfin, juste avant le service du soir, je fais tout mon possible pour garder mon calme. Ils acceptent ma demande. Ils acceptent le versement. Ils acceptent...à condition... Tout cela aurait été trop beau, trop simple...et je suis trop con d'y avoir cru ! Une fois la conversation terminée, j'enrage et balance mon téléphone je ne sais où dans la pièce. Je suis à cran. Je prends un verre, deux, trois. Je passe la nuit dans mon bureau.

    Jour Trois. Je suis crevé, j'ai un goût pâteux dans la bouche et je me sens mal. Il faut que je rentre me prendre une douche et me creuser la tête pour trouver une autre alternative. Je ne fais même plus attention à cette odeur de clope en sortant du restaurant. Je reste près d'une heure sous l'eau, à faire le bilan des solutions et de ce qui risque d'arriver demain. Je voudrais disparaître. Faire comme Tiziano et foutre le camp. Mais je ne suis pas lui. Je n'évite pas mes problèmes, je les confronte, les affronte. Et tant pis si cette fois je dois transgresser quelques règles.
Vittorio Sedara
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Mer 14 Fév - 21:30
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Regolamento Di Conti Vittorio, Max & Dum'
La veille :
– Dois-je préparer à dîner pour Monsieur Sedara, Monsieur ?
Je ne réponds pas tout de suite, gardant le coin de mon portable sur ma bouche, hésitant à l’appeler pour qu’il renonce à cette invitation. J’ai envie de le voir…j’ai toujours envie de le voir.
– Non Umberto, ne vous donnez cette peine, Monsieur Sedara ne viendra pas ce soir…hélas.
Après tout il a le droit d’avoir des moments rien que pour lui. Ma soirée fût très studieuse et pleine de chiffres. Un seul grain de sable à tout ceci. Non deux. L’absence de Vitto et cette garce de russe qui me menace subtilement parce que je ne veux pas lui vendre une partie de ma production.

Nuit 1 :
Le lendemain, il devrait être là. Je l’attends avec impatience. Viens au-devant de lui quand le taxi le dépose. J’allais lui dire : “mais pourquoi tu t’obstines à ne pas prendre une des voitures qui trainent au garage.”, mais réflexion faite et vu son état, le taxi était sans doute préférable.
- …dur journée, oui je vois ça ? En jetant un œil sur son pansement maison. Je passe mon bras dans son dos le temps de rentrer à l’intérieur. Viens…tu m’expliqueras si tu en as envie.
Mon stoïcisme ne reflète en rien ce qui me traverse à l’intérieur. Je ne l’ai jamais senti aussi tendu et effondré. Mes questions restent sans réponses, je finis par capituler, lui offrant tout le réconfort que je pouvais lui apporter en le laissant s’endormir dans mes bras. Mais c’est mal me connaitre, s’il ne veut pas me répondre, j’irai chercher moi-même les réponses. Je ne comprends pas son restaurant marche bien, ça ne peut pas être son business qui le tracasse.

Nuit 2 :
Comme je l’avais pressenti, Vitto m’a prévenu qu’il ne pourrait pas passer cette nuit là encore. Ses stocks à faire ou travailler sur sa nouvelle carte, peu importe le prétexte, il ne m’en faut pas davantage pour songer qu’il y a anguille sous roche. Une femme ? Non ça j’en doute fortement. Pour en avoir le cœur net, je décide de planquer non loin de son restaurant. Rien d’inhabituel à mon sens, jusqu’à ce que je me rende compte que plusieurs fois dans la soirée, il a regardé de la fenêtre de son bureau, dans la même direction. C’est à cet instant que je l’ai remarqué. Silhouette épaisse, cigarette aux lèvres et …vampire, le rayonnement de sa température corporelle le trahissant par rapport aux mortels. Vittorio ne semble pas bouger de son restaurant. Par contre ce n’est le cas du type en face du Forno. Tout en gardant ma distance, je lui emboite le pas. Choppe un taxi quand il grimpe dans sa bagnole. Mémorisant sa plaque.

– Suivez cette voiture. Ordonnais-je en tendant de quoi éviter toute protestation.  

La filature se poursuit…Au Boudoir !! Je sais que Masha y travaille. Le monde est petit. Et vraiment petit, quand une fois dedans, je me rends compte que cet enfoiré semble connaitre MA Masha…même très bien.
Ma tête va exploser : est-ce que Masha sait pour moi et Vitto ? Est-ce qu’elle a demandé à ce connard de faire pression ou je ne sais quoi sur Vittorio ? Puis qui s’est ce mec d’abord ?

Le soir même, je lance mes recherches via mes contacts et amis bien placés dans le clan Vacaresco. Les informations tombent assez vite sur son identité mais quant à savoir dans quoi il trempe…à part Masha. J’envoie valser le premier truc qui me tombe sur la main. Un mot redondant frappe mon intuition mais peut-être que je me trompe. Casino revient souvent quand ce Max Machin est évoqué par certains de mes contacts. Casino. Jeux ? Paris ? Vittorio aurait-il contracté des dettes ? Je ne vois pas comment nous passons énormément de temps ensemble mais il est vrai que je ne suis pas derrière lui la journée quand il ne travaille pas et je me refuse de l’espionner.

Nuit 3 :
Je planque toujours devant chez Vitto qui ne me laisse que de vagues et courts messages à chaque fois que je l’ai appelé ou envoyé un sms. Il ne veut toujours pas me dire ce qui le tourmente.
Decker est là. Moi aussi, j’allais l’alpaguer quand Vitto sort de son restau. Je reste dans l’ombre, attends de voir si Decker le suit. Ça n’a pas l’air mais je ne vais pas le vérifier alors je m’empresse de réduire la distance entre Decker et moi.

– Excusez-moi ? Vous auriez du feu….je crois bien que j’ai une nouvelle fois perdu mon briquet. Je me rapproche de lui, en me tâtant les poches, sans cigarette nulle part mais je ne lui laisse pas le temps de réfléchir. Sors une dague de l’intérieur de ma veste et la lui pointe contre l’abdomen. Tiens tes mains en vue…Decker. Au cas où tu tenterais quelque chose, sache que la lame a trempé dans du sang de lycan….toi et moi savons ce que cela veut dire. Je me dévoile à lui, canines et pupilles sombres. Tu lui veux quoi à Vittorio ? C’est elle qui t’envoie ? Masha ? Je vois bien qu’il ne comprend pas la dernière ligne. Dans sa tête ça semble dire : Masha ?! Peu importe qu’il pige ou pas. Sache que Vittorio est mien. N’importe quel immortel sait ce que veut dire “mien” mais j’ajoute ce détail supplémentaire. Il est sous la protection Vacaresco….tu piges ? Je lui montre mon ouverture au dialogue en relâchant la lame. Maintenant tu m’expliques pourquoi tu le files comme ça ?

©️ Justayne
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Mer 14 Fév - 21:33
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 Regolamento Di Conti Vittorio, Dumitru et Max Nuit 1 :
C’est la partie que je préfère, leur mettre la pression. Il peut s’estimer parmi les chanceux car je lui ai laissé quatre jours pour rassembler la somme. Ce n’est pas toujours le cas surtout quand je sais qu’ils peuvent raquer tout de suite. Qu’il se démerde Sedara. Hypothèque ou je sais pas moi il met le feu à son restaurant pour toucher l’assurance. Je suis pas certain que ça couvre les 200 000 par contre.

Nuit 2 :
J’ai largement le temps de passer pour lui remettre un coup de pression avant d’aller me finir au Boudoir. Je compte bien dormir encore chez Soya…enfin dormir. Contrairement à d’autres jobs, je ne me fais pas discret. Sedara doit me voir pour comprendre qu’il n’a pas d’autres choix. Je fume tranquillement, textotant de temps en temps avec la belle Soya ainsi qu’Ivo pour l’emmerder. Quand Sedara me mâte, je lui fais un petit signe de la main. Hé salut du con, plus que deux jours, pensais-je.
Maintenant qu’il m’a bien vu, il est temps de me jeter du côté du Boudoir. Soya retire ta culotte, j’arrive.
Un baiser dans son cou quand je la sers contre moi, je parie que je fais des envieux. Je lui glisse au creux de l’oreille toutes les choses que j’ai envie de faire avec elle. Lui claque les fesses quand elle se sauve pour faire son show. C’est là que je grimace quand les autres mecs bavent devant. Jaloux, moi ?

Nuit 3 :
Petite routine nocturne. Clope. Acte de présence devant chez Sedara. Hé ouais connard, je suis toujours là. Du peu que je vois de sa personne, c’est qu’il n’a pas bonne mime, le petit chef. Tiens je me demande comment va sa main depuis. Non j’m’en fous. Ha, ça bouge, on dirait bien qu’il va sortir plus tôt de son restau. Allez soyons optimiste, il vient me payer. Perdu. Allez encore un jour. Je le laisse se tirer, moi je vais aller rendre visite à club d’Ivo.
Je tourne la tête.
????
– Ouais. Je fronce les yeux, n’ai pas le temps de me rendre compte qu’il n’a même pas de cigarette de sortie, qu’il me menace d’un couteau. J’écarte juste mes bras pour qu’il ne fasse pas un geste malencontreux. J’ouvre plus grand mes yeux quand il me sort mon nom. Feule au détail qu’il apporte sur sa lame. Ouais je sais, longue, très longue cicatrisation voir pas du tout suivant comment il pourrait se servir de son jouet.  Fais échos à sa révélation et dévoile mes canines. Je le domine en taille c’est clair mais il garde l’avantage puis je ne sais pas un truc me titille, pourquoi un vamp viendrait prendre partie pour un mortel si ce dernier n’en avait pas sous le pied ou …
Hein ! Fis-je silencieusement juste en écarquillant les yeux. Masha ? Qui s’est celle-là ? P’tain je tiens pas un catalogue des nanas que je me tape… Il insiste.

– J’connais pas, qu’est-ce que tu m’emmerdes avec cette gonzesse ? Je souris quand il me sort que Sedara et lui ne font pas qu’enfiler des perles. La suite me fait moins sourire par contre. Je ne suis pas certain que la Sacra souhaite avoir à faire avec les Vacaresco et inversement. Ouais je pige mais toi tu dois comprendre que ton calice a une dette envers mes employeurs. 200 000, c’est pas une somme qu’on peut oublier comme ça. J’écarte sa lame de moi pendant qu’il cogite. Tu tiens à mettre le feu aux poudres avec la Sacra Corona et le clan Vacaresco pour 200 000 ?...pour un calice … ?


©️ Justayne
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Mer 14 Fév - 21:36
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Regolamento Di Conti Vittorio, Max & Dum'
Ha, ha, ha j’en rirais presque quand il me sort qu’il ne connait pas Masha. Elle ne lui a pas donné son nom, je la reconnais bien là, méfiante.
– 200 000, tu dis…Je peux te les donner s’il n’y a que ça. Je suis sûre que ton patron s’en moque de savoir de quelle banque ça sort, non ? Je peux même te les filer dès ce soir à condition que tu lui foutes la paix maintenant et toujours. Il a fait quoi pour avoir s’endetter comme ça ?

Je découvre le poteau rose. Un frère irresponsable.

– Marché conclu ? Je range la dague. Au fait, ça fait longtemps que tu vois Masha ? Elle a le don pour se trouver de parfaits gentlemans. Je vois qu’il n’a pas toujours pas pigé. Soya. Masha, même personne…petite précision, qui a son importance. Masha m’appartient, elle est de mon sang, c’est vraiment pas de chance pour toi. Vittorio. Masha. Tu n’as pas choisi les bonnes personnes. Fais du mal à Masha et je te fais la promesse que tu ne verras plus la nuit se lever Decker.

Je lui fais comprendre qu’il n’a plus intérêt à se pointer chez Vittorio. Quant à Masha, c’est lui qui me fait comprendre que Soya n’appartient qu’à elle-même et qu’il m’emmerde, c’est aussi simple que ça.
Decker hérite des 200 000, je m’assure de sa loyauté avant qu’il se barre.

Demain il me faudra passer voir Vittorio.
©️ Justayne
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Dim 18 Fév - 1:26
Vittorio Sedara
humains
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Vittorio Sedara
EFFIGIE : Luca Argentero
BAFOUILLES : 1410
PACTE : 19/05/2017
OSSATURE : 35 ans
CONTRAT : Célibataire
BESOGNE : Gérant d'un restaurant
FABLE : La vie n'est pas suffisamment compliquée comme ça, il faut maintenant qu'on nous invente des problèmes aux allures de créatures fantastiques ? Allons bon, ce ne sont que des conneries ! Du moins, c'était ce que je croyais...avant qu'elle n'entre dans ma vie et ne foute tout en l'air.
ÉCHINE : Plus humain, tu meurs.
PRESTIGE : J'ai un sens inné pour...rien en fait ! M'attirer des emmerdes ?
GANG : Je me suffis à moi tout seul, en tant que Roi Suprême de la Maladresse et des Autruches
CREDIT : SHADOW DANCER
    A force de tergiverser, d'émettre des hypothèses toutes plus sombres les unes que les autres, je sens que ma tête va exploser. J'ai retourné l'appartement à la recherche de certains contacts, de numéros que je m'étais juré de ne jamais utiliser sans pour autant les faire disparaître...au cas où. Et quelle meilleure occasion que celle-ci ? L'entaille qu'il m'avait laissé à la main n'était pas qu'une intimidation : ce type avait déjà tué. Qui sait s'il n'allait pas m'abattre et ce même si je parvenais à rassembler l'argent ? Je pensais à Micaela, à l'arme qu'elle n'avait pas cherché à me dissimuler et je riais nerveusement de ma bêtise. Décrocher le téléphone et lui dire " Ciao, ça fait un bail ! Dis voir, tu l'as toujours ton flingue ? Nan parce qu'on me cherche des noises et que j'en aurais besoin pour...". Pour quoi, au juste ? Riposter ? Je serais incapable de tirer. Au mieux, je viserais mes casseroles plutôt que son crâne. Au pire, je finirais par me blesser. Cela n'avait aucun sens, j'en avais bien conscience mais...à situation désespérée...

    J'ai pris mon temps pour petit-déjeuner, le jour J. Savourant ce repas comme s'il s'agissait du dernier, appréciant la quiétude du lieu et mémorisant chaque petit détail. J'étais convaincu que je ne reviendrais pas ici de si tôt, pour ne pas dire plus du tout. Le pessimisme n'était pas dans ma nature, mais cette fois-ci, je ne pouvais pas m'en sortir autrement que mal. Je me forçais à avaler, en raison de cette boule de nerfs qui obstruait ma gorge. J'en voulais à mon frère, de n'avoir jamais su comment s'en tirer seul, sans personne pour réparer ses erreurs. Je m'en voulais à moi, d'être un sentimental qui ne supportait pas qu'on touche à sa famille. J'en voulais à cet escroc, de vivre dans l'insouciance et ce malgré les choses abominables qu'il avait pu commettre. Qu'il s'apprêtait à commettre. Je rédigeais deux, cinq, treize messages à Dumitru que je n'enverrai jamais. Celui qui était parti ne comportait pas grand chose, rien qu'un bonjour, des banalités, une promesse de se revoir bientôt assorti d'un surnom affectueux. Mio Cuore. Je débarrassai la table, rangeai ce qu'il y avait à ranger puis quittai mon appartement.

    La journée ne tirait pas en longueur, bien au contraire : les minutes défilaient. J'ai bien essayé de faire comme si, mais juste avant le service du soir, j'ai craqué. Planqué dans la réserve, entre les sacs de farine et les gousses d'ail, je me suis mis à pleurer. Pleurer comme je ne l'avais pas fait depuis la mort de ma Nonna. Pleurer comme si je m'étais retenu de le faire depuis des années. Pleurer...parce que c'était la seule chose à faire désormais, en dehors de prier. J'allais bientôt savoir si mes suppliques étaient parvenues jusqu'à lui.

    J'ai donné de ma personne, plus que d'ordinaire. Jonglant de la salle aux cuisines avec un mot pour chaque employé. Une taquinerie, une remarque agréable. Gino en a profité pour me rendre l'appareil, signalant à tous que j'étais en train de perdre les pédales. Je savais qu'il attendrait que tout le monde soit parti pour me trouver, alors j'ai patienté. Derrière le comptoir, sur une chaise haute puis à une table. Je m'étais joué le film des dizaines de fois, essayant une réplique percutante pour me donner un peu de constance. J'ai entendu la porte s'ouvrir et il m'a fallu quelques secondes avant de relever la tête. En découvrant Dumitru, mon sang n'a fait qu'un tour. " Mais qu'est-ce qu...qu'est-ce que tu fais là ?! Tu ne devrais pas être ici ! " Je me suis levé précipitamment pour le rejoindre, l'attrapant par les bras, l'air ahuri. " Tu ne devrais pas être ici, répétai-je, il faut que tu t'en ailles ! Pars ! ", lui intimai-je en le poussant presque dehors.
Vittorio Sedara
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Regolamento Di Conti [Max Decker] - Mer 21 Fév - 14:16
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Regolamento Di Conti Vittorio, Max & Dum'
Puis-je dire : “affaire réglée” ? Pour moi, elle l’est du point de vue de la dette…quant au reste ? Ce n’est pas la somme qui m’ennuie, je m’en balance même carrément. Non ce qui m’ennuie est bien plus simple que cela. Je ne comprends pas pourquoi Vittorio n’a pas fait appel à mon aide ! Je ne cesse de ressasser ce point, attendant que la nuit se lève pour enfin aller le retrouver. Un seul message de sa part. Banal voir laconique si ce n’est cette petite signature en gage de son amour pour moi. Amour ou affection… ? Dois-je me remettre en question à ce sujet ? Puisqu’il n’a pas jugé bon me mettre dans la confidence alors que je pouvais le tirer de cette merde.
Tant de questions qui restent en suspens. Je n’ai pas fermé l’œil. Je le ferme déjà si peu en temps normal durant la journée. Mais là, tel un lion en cage, je n’ai pas arrêté de tourner et virer, guettant les secondes, les heures bien trop longues à s’égrener. Si j’avais fait de Vitto mon calice au sens propre, jamais tout ceci ne lui serait pas arrivé. Je m’en veux d’être lâche, de n’avoir toujours pas su trouver le courage de lui parler de ma particularité. Voila où cela l’a mené par ma faute. Le lien du sang m’aurait alerté de son stress beaucoup plus tôt. J’ai bien senti que quelque chose ne tournait pas rond lorsqu’il est venu la dernière fois chez moi et heureusement car comment cette histoire aurait fini si je n’avais pas surveillé devant son restaurant ?

L’alcool direct au goulot me serait bénéfique, je me serais mis la tête à l’envers pour ne pas avoir à m’infliger ce temps qui passe à saut de puces. Le peu de temps passé en présence d’Umberto ne m’a pas été d’un grand confort. Du reste il sait qu’il vaut mieux pour lui me laisser ruminer quand je suis dans cet état d’impatience. Enervé ? Non je suis beaucoup plus agacé à force de ne pas comprendre pourquoi il ne m’a pas mis au courant.  

Je ne me fais pas prier pour quitter le garage dès que le soleil a disparu. La route défile sans que je la voie jusqu’à cette place pour me garer non loin du Forno. Plus que quelques pas mais c’était sans compter la fin de son service. Je suis encore plus remonté si j’y vais maintenant alors qu’il y a encore quelques clients et ses employés, je ne serais pas libre pour lui parler…pour savoir. Abasourdi, qu’il est ouvert son restaurant….qu’il fasse comme si tout était naturel pour lui. Le dernier employé dégagé, la voie est libre, à mon tour de pousser la porte de son restau.

– Qu’est-ce que je fais là ? En voilà une bien étrange question…je ne savais pas que je devais prendre rendez-vous pour te voir. Jouais-je l’étonné. Il est complétement stressé, à deux doigts de craquer. Ses doigts se ferment sur mon bras pour m’enjoindre de prendre la direction de la sortie. Partir ? Mais pourquoi veux-tu que je parte…tu attends quelqu’un ? Je me dégage de sa poigne, le fais reculer des pas qu’il m’a fait faire. Toutes les émotions, par lesquelles il passe, me sont palpables. Je sens. Je sais. Pour le forcer à stabiliser son trop plein de tout, j’attrape sa nuque d’un mouvement sec pour que son regard reste fixé au mien. Vittorio, regarde-moi. Ecoute. Il ne viendra pas. Tu comprends ce que je te dis. Il…..ne …..viendra……pas. Alors calme-toi.

Je relâche sa nuque pour le prendre par le bras et le trainer tel un zombie jusqu’à son bar. Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais je lui sers un verre d’alcool fort, qui glisse devant lui.

– Bois. Inutile de dire que sa descente est rapide. Je suis au courant de tes tourments. Ton problème a été réglé Vittorio…celui de ton cadet dont tu as hérité. Comment je le sais ? J’ai croisé le messager. Il ne me donne pas l’impression de tout saisir. …Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé, Vitto ? Je pouvais t’aider bon sang….la preuve. Qu’aurais-tu fait si je ne m’étais pas rendu compte dans quoi tu étais tombé ? …toi et moi, Vitto…ce n’est pas que pour s’envoyer en l’air… Du moins je l’espère. …je suis là pour toi même les jours sombres.

J’ai envie d’hurler : Putain, je suis quoi pour toi ?, mais tout reste dedans, étouffé, contenu parce que je comprends par quoi il est passé. Et si c’est un orgueil mal placé, qui l’a poussé à ne pas chercher mon aide, je pourrais bien lui coller mon poing dans la tronche pour cette stupidité qui a bien failli lui coûter la vie et me priver de lui.

– Je te promets de répondre à toutes tes questions mais promets-moi que tu feras plus la même erreur si tu devais un jour te retrouver dans une situation similaire.

©️ Justayne
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