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« A qualcuno piace caldo »

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« A qualcuno piace caldo » - Mar 27 Juin - 23:58
Gabriele di Vezzano
sorciers
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Gabriele di Vezzano
EFFIGIE : Dom' Sherwood
BAFOUILLES : 300
PACTE : 18/06/2017
OSSATURE : Tu brilles sous ta jouvence. La fontaine coule allègrement. Tes années sont semblables à une plume, virevoltant au gré du vent, porté par une légèreté accommodante.
CONTRAT : Une jolie Dame a volé ton cœur, et il paraît qu'elle refuse de le rendre.
BESOGNE : Ton poignet est ferme. D'un geste épuré, tu deviens une légende. Un artiste. Un Créateur. Tes doigts brillent. Tu deviens un démon. Un critique. Un faiseur de pluie.
ÉCHINE : Diablotin. Divinité. Tu te joues des lois de Dame Nature. Tu es un sorcier.
PRESTIGE : Petit diable aux cornes d'espérance. De tes doigts crépitants, tu fais du sorcier un roi. Sous ton tableau, il devient invincible.
GANG : Douce famille. Nul autre ne mérite ton allégeance.
CREDIT : all-the-poppies


« The Sound of Silence »

« Some Like It Hot »

Des couleurs vives. Primaires. Abstraites. Tu voyais de la férocité. De la peur. Peut-être de la violence gratuite. La toile n'était pas belle. De bonne qualité, néanmoins. Tu la fixais avec un regard doux, à la limite de la candeur. Chaque œuvre d'art te donnait cette même impression. De la torture. Tous les artistes étaient-ils des pauvres âmes suppliciées ? Ta main caressait la table en bois dans un mouvement épuré, rythmé. Ton regard, lui, ne pouvait se dégager de la toile. Il était évident que ce n'était pas la besogne d'un maître artiste, mais son auteur avait une technique qui t'avait piqué au vif. Une belle maîtrise. Pas parfaite, parce que la perfection t'ennuie mais agréable, gracieuse. Vivante.

Exposer ici était un gâchis. Le bar était miteux. Ancien. Abominable. Tu aimais bien cette idée. C'est comme si tu confiais des pigments hors de prix à un enfant de trois ans. Était-ce peut-être là la véritable force d'un artiste. Sublimer une pièce. Un local. Un bar. Merveille pour les yeux. Tu ne pouvais t'en détacher. Ton regard fixe, tes mains joueuses. Tu l'observais. La toile n'était peut-être pas la merveille. Elle était la cerise. Le bistrot était un simple gâteaux, touché par la grâce d'un fruit aussi simple que complexe. Et finalement, il y avait un mot que tu n'osais utiliser : magnifique.

Les couleurs te transportaient. Vives. Puissantes. Féroces. Elles te rappelaient à ton enfance, sauvage et stricte. Tu ne t'en souvenais pas et cette pièce, cette simple peinture t'évoquait une nostalgie extraordinaire, une amertume et une mélancolie que tu pensais perdu dans un océan âpre. Et avec cette œuvre, tu n'avais touché à ton verre. La débauche de l'alcool, ce n'était pas toi. Jeune et sauvage, tu n'avais besoin qu'une liqueur vienne t'émoustiller. Ton regard se posa sur le liquide morose. Il était bien trop tôt pour goûter au nectar de satan. Tu le savais. Que dirait Démetria si elle savait que tu t'adonnais à quelques plaisirs sans elle. Et Esperanza ? Elles t'étrangleraient de leurs mains fermes, assurément. Toujours est-il que le seul plaisir que tu t'accordais, dans cet endroit si miteux, était le plaisir des yeux. Observant cette toile si particulière, tu sombrais.. doucement dans un univers candide, mélodieux et ténébreux.

Les minutes passèrent, et la peinture faisait toujours effet. Un bel effet. Comme une douce mélodie, elle te donnait cette envie pressante de t'essayer à ton tour à l'art. Ta main, jouant toujours avec le bois taillé de la table où tu étais assis, s'empara dans un mouvement délicat de ton havre de paix. Ton carnet. Il quaderno di schizzi. Le carnet d'esquisse. Tu le feuilletas rapidement. De nombreux dessins, certains à peine esquissés. D'autres étaient magnifiques, du moins à tes yeux. Tu mis du temps avant d'arriver à une page vierge, blanche de dessin. Crayon en main, tu tapotas celui-ci contre le bois. Tu percevais ce que tu devais faire. Une simple esquisse. Une simple passion. Comme toujours. Tu devais te laisser emporter par tes sentiments, par tes émotions. Dessiner avec passion, était-ce le vrai secret de l'artiste ? Tu tapotais le bois encore plus vite avec ton stylo.

La feuille blanche n'inspirait rien d'autres que ton syndrome, ô commun dans la ville miséreuse de Rémus. Tu ne pensais plus qu'à la passion que t'avait inspirait cette toile chaotique, fondu avec parcimonie dans un endroit miteux que le public avait déserté. Tu levas la tête. Il n'y avait pas un bruit, que des murmures. L'endroit était vide. Quelques personnes s’attablaient au comptoir. Quelques discussions t'étaient susurré à l'oreille, sans que tu ne puisses comprendre. L'après-midi venait à peine de commencer, et avec elle, tu te lanças dans une des esquisses dont tu avais le secret. Violente. Puissante. Belle. Tu ne dessinais rien. Tu dessinais tout. De la maigre ambiance de ce lieu de vie au balbutiement de ton âme, tu dessinais tout. Avec passion.

Ton crayon griffait avec sauvagesse la douce feuille. La plume glissait sur la lueur blanche du papier. Tes mouvements étaient fermes et sauvages. Brillant avais-tu envie de dire. Tes yeux étaient fixés, tel l'objectif d'une caméra sur un oiseau rare. Ils brillaient d'une lueur rare, belle comme animés d'un feu qui ne pouvait être dompté. Tu portas finalement ta boisson à tes lèvres asséchés par la passion à laquelle tu t’adonnas tout en discrétion.
(c)wanheda - ne pas reproduire
Gabriele di Vezzano
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« A qualcuno piace caldo » - Jeu 29 Juin - 9:39
Anonymous
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J’étais en ville depuis quelques semaines, quelques mois tout au plus… Mais j’avais besoin de savoir si j’étais sur la bonne voie, si j’avais fait le bon choix. J’étais douée, même plus que douée dans ce que je faisais en Angleterre. Jouer de mon corps, enivrer les sens des hommes, réaliser leurs fantasmes, même les plus inavouables… C’était un jeu, et j’excellais en la matière.
Mais aujourd’hui j’optais pour une autre vie, plus saine, plus discrète… Et bien que le jeu m’appelle parfois à m’offrir les plaisirs d’un amant de passage, j’ai besoin d’autre chose, j’ai besoin que ma passion, celle que j’ai longtemps réfréné, m’emporte à son tour dans un tourbillon.

Aujourd’hui c’est le test, le premier, l’unique ?… Si ça fonctionne, je continuerai sur cette voie, tentant d’oublier les voix qui me portent, me poussent à vendre à nouveau mon corps, à me servir de lui pour tout obtenir.
J’hésite, j’ai vu ici mieux que ce que j’ai connu…

J’ai pris possession des lieux… un petit bar du coin est de la ville. Il y fait frais, légèrement humide, mais l’ambiance me plait. C’est un bar unique en son genre, et c’est pour cela que j’ai décidé de proposer mes œuvres à l’exposition uniquement en ce lieu. Un refus m’aurait fait machine arrière, mes toiles auraient fini brûlées, ou éclatées contre un mur. Je ne supporte pas le refus, c’est pour ça que généralement je ne cherche à rien obtenir de plus que ce que je suis sûre d’avoir. Je ne manque pourtant d’aucune ambition à proprement parler et encore moins de confiance en moi mais… c’est ainsi.

J’ai apporté qu’une petite demi douzaine de tableaux, tous assez sombres… Un paysage d’arbres morts dans un dégradé de noir et gris, le lac de mon enfance, de nuit, à la pleine lune dans des tons bleutés et noirs, un loup hurlant au pied d’une tombe, un abstrait noir et rouge sang et deux portraits de mon ange noir, un abstrait et un réaliste des trait d’un visage qui ne semble jamais s’être effacé de ma mémoire. Toutes ses toiles sont le reflet de ma vie passée, ou plutôt juste d’une nuit, cette nuit d’Avril qui me brisa et me changea en la créature que je suis aujourd’hui, cette femme froide, et pourtant si chaleureuse, cette garce usant de ses charmes pour abuser quiconque s’approcherait de trop près, mais ne retenant finalement personne. Mais je suis bien incapable de reconnaître à quel point cette nuit influence mon art, combien la noirceur qui en ressort est le résultat de ce que j’ai vu, combien mon attirance, autant que mon dégout pour les loups me vient de ceux qui ont fait ça. J’ai également une fascination dévorante pour le sang, pour la couleur rouge… Même si celle-ci n’apparait qu’une fois dans mes œuvres aujourd’hui présentées… Les psys ont tenté de me le faire comprendre, plus jeunes, lors de l’étude de mes dessins… Mais j’ai l’impression parfois que mon esprit se blinde, se protège en me faisant oublier les détails de ce qui s’est passé, et je ne le revis qu’en rêve, dans mes cauchemars, modifiant toujours plusieurs détails sauf le dernier… Le visage de mon sauveur, l’unique élément dont je sois vraiment sûre, et que pourtant, toute ma vie, on a voulu me faire oublier. « Il n’existe pas, c’est un moyen de défense… » Ce moyen de défense m’aide depuis toujours à garder la tête hors de l’eau, et je peux peindre son visage sous toutes les formes avec le même plaisir à chaque fois…

C’est un des serveurs/barman du pub qui m’aide à accrocher mes quelques œuvres au mur, peu de temps avant l’heure d’ouverture. Peu de flyers ont été distribué, je n’ai pas forcé la communication… Mes œuvres resteront là pour la semaine, munie d’une note « à vendre, s’adresser à l’artiste »

Je termine en m’installant à une table, dans un coin, un verre de whisky en main. Boisson masculine s’il en est… Peu m’importe, seule l’ivresse compte…

J’ai regardé chaque personne s’était un tant soit peu arrêter devant mes œuvres… Peu y ont compris quelque chose, et rares étaient les commentaires. Au final, seul un jeune homme semble y avoir vu quelque chose. Je l’ai observée en silence, sans user de mon regard de prédatrice cette fois… Je ne parviens à lui donner un âge, tant son visage semble changer à chacune de ces réflexions… Jeune, plus mur… Il m’intrigue car je ne le saisis pas. Il m’intrigue car je vois en lui ce que je suis, une partie de moi tout au moins. L’art transpire en lui…

Le rythme de son crayon sur la table rythme mes battements de cœur alors qu’il se concentre sur son calepin. Je l’inspire au travers de mes toiles. Qu’en serait-il s’il m’avait face à lui ? Sa muse… je sais être une muse pour les hommes, mais je n’ai jamais cherché à l’être pour un artiste.

Je termine mon verre que j’ai fait durer. Il est rare que j’agisse ainsi, préférant l’ivresse rapide, l’euphorie des drogues. Mais aujourd’hui je suis Jade, l’unique, la rare, l’artiste. Je me lève et vais à sa rencontre, pas directement, car je veux voir ce que son crayon a crée.

Je porte une longue robe crème, tranchant totalement avec le style de mes toiles. Mes cheveux sont lâchés, légèrement ondulés, et mon maquillage est sombre, appuyé autour des yeux, rendant mon regard bleu plus intense. Un châle écru couvre mes épaules et à mes pieds, des sandales fines, dévoilant une pédicure parfaite, des ongles vernis d’un rose pâle presque enfantin.

Arrivée à sa hauteur, je l’interpelle.

« Mes toiles vous inspirent ou êtes vous l’un de ces artistes en manque d’inspiration venus plagier le travail d’une autre… ? »
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« A qualcuno piace caldo » - Sam 1 Juil - 16:44
Gabriele di Vezzano
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Gabriele di Vezzano
EFFIGIE : Dom' Sherwood
BAFOUILLES : 300
PACTE : 18/06/2017
OSSATURE : Tu brilles sous ta jouvence. La fontaine coule allègrement. Tes années sont semblables à une plume, virevoltant au gré du vent, porté par une légèreté accommodante.
CONTRAT : Une jolie Dame a volé ton cœur, et il paraît qu'elle refuse de le rendre.
BESOGNE : Ton poignet est ferme. D'un geste épuré, tu deviens une légende. Un artiste. Un Créateur. Tes doigts brillent. Tu deviens un démon. Un critique. Un faiseur de pluie.
ÉCHINE : Diablotin. Divinité. Tu te joues des lois de Dame Nature. Tu es un sorcier.
PRESTIGE : Petit diable aux cornes d'espérance. De tes doigts crépitants, tu fais du sorcier un roi. Sous ton tableau, il devient invincible.
GANG : Douce famille. Nul autre ne mérite ton allégeance.
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« Those who do not want imitate anything produce nothing. »

« Some Like It Hot »

Tu agresses cette feuille blanche comme personne. Tes mouvements sont parfaits. Courts. Brusques. Maîtrisés. Du bout de ta plume, tu caresses le papier. Tu te nourris de cette émotion, de cette tristesse. Elle est parfaite. Douce. Brave. Ta plume tourne sur elle même. Aucun trait n'est similaire. Et derrière, aucune forme ne ressort. Tu ne fais pas attention. Ce bar est devenu secondaire, absent de ton esprit troublé. Tu es seul. Seul dans un palais morbide, dans ce palais mental. Encore une fois, tu te nourris. Absorbant l'émotion, tu dessines. Ton trait est rempli de défaut. Long. Doux. Sauvage. Il n'est plus question de dessiner. C'est une traduction. Les mots ont laissé place à une vague signification, que seul les esprits initiés pourront lire. Troisième fois. Tu changes encore de style. Cette émotion est trouble, cachée. Tu n'arrives à donner un style précis à ta plume. Tu hésites. Jamais tu n'hésites. Tu n'aimes pas hésiter. Tu aimes l'art quand il est dans sa forme la plus naturelle, la plus sauvage, la moins réfléchis. Tu aimes ce sentiment, tu aimes ce feu sauvage. Le seul qui puisse nager jusqu'à ton cœur.

Tu entends une voix. Tu n'écoutes pas. Ton crayon danse encore. Mais tu perds pieds. Tu entends. Mais tu ne comprends pas. Tu t'en moques. Tu es concentré. Ton esprit ne dispose d'aucune porte, d'aucune fenêtre. Pas d'évasion. Jamais. L'art. Ton art. Uniquement lui. Tu n'as qu'une maîtresse. Toujours une seule maîtresse, et elle réclame toute ton attention. Tu réponds machinalement, sans lever la tête.

« Non merci. »  Brillant esprit. Insultante passion. « Je n'ai pas encore terminé mon verre. » Tu n'as pas écouté. Mais cette voix te fait perdre pied. Ta passion s'enfuit. Ton esquisse en est diminué. Ton crayon perd le rythme. Ta concentration disparaît. Tu hésites. Tu ne sais pas que faire avec ce crayon. Il est devenu immobile. Le résultat est déprimant. Violent. Les traits se mêlent dans un brouhaha sombre, dépassant le registre des couleurs et de leur dégradé. Tu ressens immédiatement une forte tristesse, puis celle-ci t'éjecte loin de ton œuvre. Cette esquisse sera abandonné. L'art est toujours abandonné. Jamais terminé, toujours abandonné. Ces mots d'outre-tombes te font lever les yeux. Tu écoutes. Tu écoutes enfin les mots qui ont été prononcé avant tes vaines paroles, tes insultantes paroles.

Tu comprends.

« Vos toiles ? » Tu tournes la tête. Une seule a attiré ton attention. Tu cherches les autres du regard. Tu ne caches pas ton mouvement. Tu n'es pas discret. Elles sont là. Elles ne te parlent pas, happé par la puissance de la première.  
Tu rebaisses la tête. Observant ton esquisse, tu la juges. Sévérité oblige. Tu ne l'aimes pas. Sauvage, mais pas assez sauvage. Tes émotions manquent de puissance, manque de maturité. Elles n'ont pas de portée. Tu la détaches, proprement. Les bordures de ton carnet laisse voir que ce n'est pas première œuvre que tu détaches, que tu te débarrasse. Ton abandon n'est pas sans risque. La bordure se déchirent légèrement. Peu importe. Ce vulgaire dessin est une bouteille d'eau à la mer. Non signé. Tu n'en revendiques pas la paternité. Tu termines, et tu lèves les yeux vers la dame qui t'as retiré de ton songe artistique.

« Il n'existe pas de chose comme le plagiat. »

Tu hais ce mot. Plagiat. C'est une fable, une histoire destiné à faire peur au peintre. Aucune toile n'est semblable. Chaque œuvre est personnalisé par son artiste. C'est une partie de lui. Plagiat. Tu n'aimes pas l'idée. Tu te moques de l'idée.

« Vous avez une émotion. Vous la communiquez. Ce n'est pas un travail, c'est un style de vie. »

Fils de riche. Gamin des beaux quartiers. Tu ignorais tout du mot travail. Tes parents avaient une fortune dont la simple estimation te semblait être une équation digne de la médaille Fields. Ton propre média auréole ton prénom de succès. L'argent vient, avec cette impression d'infinité, chaque mois. Ton regard enfantin et ton visage candide ne s'accordait pas avec tes mots agressifs. L'art était ta vie, et tu ne faisais preuve d'aucune mansuétude. Vilain garnement.

« Je ressens une émotion devant cette toile. Je dessine cette émotion. » Tu tends, lentement, l'esquisse déchiré à la jeune demoiselle qui te fait face. Tu ne sais quel âge elle a, tu n'y réfléchis pas. Ton regard se plonge dans ses yeux bleus, jusqu'à que finalement, elle plonge ceux-ci sur ce que tu as gribouillé. « Il est impossible de recopier ce qu'un autre artiste ressent. » Ton regard se pose à son tour sur ton odieuse merveille. Des traits, vulgaires et puissants côtoient un dégradé agréable. Une œuvre que tu sais triste. Mais ton émotion n'est pas assez puissante pour en faire autre chose. Une émotion que tu jettes donc volontiers à la poubelle, là où est sa place.

« Votre tableau est puissant, et il a sa place dans une collection. »

Tu es un brave garçon, mais tu es intraitable lorsqu'il s'agit de parler d'art. La faute à ta sœur qui t'as initié, probablement.
(c)wanheda - ne pas reproduire
Gabriele di Vezzano
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« A qualcuno piace caldo » - Mar 4 Juil - 9:02
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Il n’est pas avec moi, et cette transe, je la connais, pour la vivre moi-même régulièrement. C’est l’inspiration, celle qui nous coupe du monde réel pour nous jeter sauvagement dans le bain de notre imagination, celle qui me meurtri à chaque fois pour faire sortir de mon pinceau mon âme et mon sang. Son regard est grave, fermé, ses traits tirés, presque sévères. Je crois qu’il n’est jamais aussi beau que dans ces instants de transe. Je me prends à m’imaginer moi-même, mais n’y parviens…

Sa première réponse est à coté, prouvant à quel point il ne m’a pas écouté. Je souris, amusé de le voir si inspirée. Au fond de moi je sais, je connais la réponse à ma question car son regard ne peut mentir, et sa main, délicatement finie par ce crayon en est la preuve. On ne peut plagier lorsque l’on est artiste. Et il l’est, sans aucun doute.

Ma voix, bien que mal écouté, semble avoir finalement coupé court à sa transe. Je le vois presque redescendre, perdant de son intensité, ses épaules se relâchant… Il retombe, comme après un acte sexuel… Cependant je vois qu’il n’est pas parvenu à l’extase. Ma faute, sans nul doute. Une première s’il en est. Son œuvre se retrouve froissée et jetée au sol, comme un vulgaire papier d’emballage… J’aurais aimé la découvrir, mais chaque chose en son temps. Bien qu’il la délaisse, celle-ci tombe dans le domaine public, j’aurai tout le loisir de la découvrir plus tard si j’en éprouve toujours l’envie.

Un sourcil s’arque sur mon visage, accompagné d’un petit sourire en coin. J’aime sa réponse, car il ne se contente de me confirmer ce que je sais déjà. Il parle art, il le vit, comme je le vis. J’inspire l’artiste, ou plutôt, mes toiles l’inspirent… Y’a-t-il véritablement une différence ? Enorme oui… Ce n’est pas la femme qui l’a mis en transe, mais mon œuvre, ce qu’elle dégage, ce qu’elle lui raconte. C’est profond, tellement plus profond qu’un corps, des yeux, ou quelques paroles. Il m’intrigue, car je ne vois rien dans son regard sur moi. M’a-t-il seulement regardée ? Je décroise mes bras pour n’en laisser qu’un contre mon ventre, le second remontant ma main jusqu'à ma bouche. Je suis étonnée, et rares sont ceux qui parviennent à le faire.

Je tire une chaise pour venir à sa table, sans accord. Je n’en ai pas besoin, je sens que nous avons des choses à nous dire. Je m’installe de coté, laissant mes jambes en dehors du dessous de table. J’appuie simplement un bras sur le rebord de la table et fais signe au serveur de me resservir un verre. Je n’en commande pas de second pour mon interlocuteur, le sien n’étant pas fini comme il me l’a indiqué malgré lui.

« Voici un discours plein de sens qu’il m’est agréable d’entendre… Rares sont ceux qui savent véritablement ce qu’est l’art, et je suis ravie de rencontrer un véritable artiste dans l’âme et l’encre. »

Son visage a perdu quelques années en sortant de sa phase artistique. Ses traits sont plus fins, plus doux. Il est amusant de voir à quel point l’art nous change.

« J’aurais aimé savoir ce que mes toiles vous inspirent… »

Je n’ai encore jamais eu l’occasion de partager ce genre de conversation profonde… Mes toiles sont très personnelles et jusqu’alors, je ne m’étais jamais demandé ce qu’on pouvait y lire d’autre que ce que j’y vois moi… Mon ange noir est mon inspiration la plus profonde… Mais cette nuit d’avril l’est tout autant. Le rouge sang, le noir représentent la douleur, la blessure, la mort… Le bleu c’est lui, mon sauveur, ma lueur d’espoir… Les toiles les plus abstraites sont les plus éloquentes en réalité… Elle reflètent ce que je suis depuis cette nuit là. Ma mort, ma renaissance, ma vie meurtrie…

Les moins abstraites sont des élucubrations de mon esprit sous médicaments, des états de transes lors de promenade, ou après une nuit passée avec un(e) amant(e).

Je ne peints presque jamais sobre… Rien ne m’inspire lorsque l’alcool ne coule dans mes veines. Je ne peux entrer en transe comme lui à la simple vue d’une toile anonyme ou non. Je veux savoir, je veux comprendre…

Invité
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« A qualcuno piace caldo » - Mar 4 Juil - 16:31
Gabriele di Vezzano
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Gabriele di Vezzano
EFFIGIE : Dom' Sherwood
BAFOUILLES : 300
PACTE : 18/06/2017
OSSATURE : Tu brilles sous ta jouvence. La fontaine coule allègrement. Tes années sont semblables à une plume, virevoltant au gré du vent, porté par une légèreté accommodante.
CONTRAT : Une jolie Dame a volé ton cœur, et il paraît qu'elle refuse de le rendre.
BESOGNE : Ton poignet est ferme. D'un geste épuré, tu deviens une légende. Un artiste. Un Créateur. Tes doigts brillent. Tu deviens un démon. Un critique. Un faiseur de pluie.
ÉCHINE : Diablotin. Divinité. Tu te joues des lois de Dame Nature. Tu es un sorcier.
PRESTIGE : Petit diable aux cornes d'espérance. De tes doigts crépitants, tu fais du sorcier un roi. Sous ton tableau, il devient invincible.
GANG : Douce famille. Nul autre ne mérite ton allégeance.
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There was a whole magnificent soul burning brightly behing his shy

   
« Some Like It Hot »

   
Tu ne t'y attendais pas.
Rares sont ceux qui prennent bien tes paroles, en particulier lorsqu'il s'agit d'art. Tu le sais. Tu es direct. Tu es franc. Tu es violent. La jeune dame te faisant face apprécie, ou semble apprécier. C'est une surprise. Tu es cru. Alors que tu attrapes ton verre pour goutter ton nectar, tu te plonges à nouveaux dans ses yeux. Ils brillent d'une lueur que tu ignores connaître. Immédiatement, tu remarques la beauté de la jeune femme. Elle t'avait échappé jusqu'alors, et immédiatement un sentiment naît en toi. Vite. Tu dois le dessiner. Ta main tremble. Tu jettes un regard bref à ton stylo. Tu résistes. Tu résistes à cette envie de pratiquer. Tu résistes à ta propre nature. Puis, soudainement, elle s'approche. Tirant une chaise vers toi, le bruit est assourdissant. Le bois crépite. Tu hais ce son. Personne ne bronche. Toi non plus.

Elle te fait un compliment. Douce créature. Tu souris. Tu es gêné. Habituellement, quand tu parles avec ton cœur, tu ne reçois que moquerie. Pire. Les femmes ont tendance à vider leurs verres sur toi, sur ta tête lorsque tu es franc. Tu ne le remarques pas, mais tu apprécies la réaction. Au fond de toi, tu apprécies la jeune femme. Déjà. Elle te pose une question. Tu ne sais quoi répondre. Tu portes ton verre à ta bouche. Le liquide brûle tes lèvres, puis irradie ton gosier. Mais pourquoi les gens aiment tant l'alcool ? Tu te poses la question. Tu refuseras de boire désormais.. jusqu'au prochain verre.

La question sonne creuse dans ton esprit. Tu ne sais quoi lui répondre. Tu veux faire attention à tes mots. Tu as l'impression de pouvoir construire une bonne relation avec cette femme. Elle ne t'a pas giflé, c'est forcément un bon début. Au diable la mondanité. Tu t'énerves toi même. Réfléchir, ce n'est pas ton point fort. En particulier quand il s'agit d'affaire sociale. Tu poses ton verre. Et tu tournes la tête. Encore une fois, tes yeux se fixent sur une seule pièce. La même pièce. Ton doigt vient flirter avec la table. Il caresse le bois, doucement, comme un amant passionné. Les toiles que tu vois ne manquent pas de talent. Tu le perçois. Mais, tu es critique. L'agencement est mauvais, comme si elles avaient été choisi au hasard. Et au final, tu penses qu'afficher une seule toile aurait suffi. Tu n'oses lui avouer. Puis, tu regardes chacune des toiles comme un ensemble. Elles ont tous un point commun. Tu ressens une même émotion dans chacune de ces toiles. De la tristesse. Du chaos. Tu ne sais si tu peux le dire, si tu peux l'avouer. Des doigts tapotent contre la table. Tu vois aussi de l'espoir. Tu prends ton courage à deux mains.

« Je vois le chaos. Quelque chose de sauvage, inarrêtable. Peut-être de violent. » Tu n'oses l'avouer, mais tu aimes cette partie. Tu penses à la magie, à la sorcellerie. Tu penses à ta première fois. Ce jour-là. Ce jour où tu es mort. Tu te souviens que ta première œuvre est naît ce jour là. Puissante. Violente. Chaotique. Esperanza l'avait fait afficher dans sa galerie. Tu souris à cette idée. « Je vois de l’espérance, de la confiance, de l'espoir. » Tu as envie de voir plus. Mais tu as l'impression de violer une intimité. Certains artistes se contente de faire beau, et d'autres aiment mettre une partie d'eux dans leurs œuvres.

Tu penses alors à la réalité du monde artistique. Si tu devais publier un billet sur cette toile, que dirais-tu ? Serait-tu plus violent ? Probablement. La toile souffrait d'une belle maîtrise, d'une technique travaillé. Mais sa véritable puissance était émotionnelle. Néanmoins, tu savais qu'elle ne se vendrait pas auprès des collectionneurs. Elle le méritait, mais en aucun cas elle n'avait la capacité de s'intégrer dans une riche collection.  Tu te refusas à lui avouer. Puis, à nouveau, au diable la mondanité.

« Je pense que vous pouvez vous débarrasser de la plupart des toiles présentes ici. » Tu indiquas une toile, la toile. « Celle-ci mérite d'exister. Elle est puissante. Elle illumine la pièce. Elle est radioactive. Elle a de l'effet sur ce qui l'entourage. Pas les autres. C'est plutôt rare, en fait. »

Ton regard se plongea dans celui de la mystérieuse artiste.

« Mais tous les artistes ne peuvent pas se débarrasser de ce qu'il crée. C'est toujours difficile, c'est comme poignarder une partie de soi-même. Le sentez-vous ? »

   Tu pensas immédiatement à ce problème dont tu n'avais jamais souffert. Tu oubliais tes toiles dès qu'elles étaient terminés, comme si elle étaient un fragment du passé. Tu te focalisais immédiatement sur l'avenir, sans prendre en compte ce que tu avais peint par le passé. Tu avais la chance de n'avoir besoin de vendre, et pourtant ton nom et tes œuvres avaient du succès dans la ville qui ne dort jamais. Ironique, n'est-ce pas ?
   
   
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Gabriele di Vezzano
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« A qualcuno piace caldo » - Jeu 6 Juil - 10:22
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Invité
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Les secondes s’écoulent, je le vois en pleine réflexion, je remarque sa main qui s’impatiente. Quelques tics semblent lui échapper alors que son regard lui reste aussi sévère. J’aime le contraste chez ce jeune homme. Oui il est jeune, son physique me le prouve, mais son âme elle n’est pas aussi jeune. Je lis en lui tellement de choses contradictoires. Il n’est pas un jouvenceau, Il n’est sans aucun doute pas celui que l’on voit de prime abord, et rien que pour ça, je n’ai aucunement envie d’abandonner sa table. De plus, son discours est honnête, et dans l’art, rien n’est plus beau que l’authenticité.

Ma main se lève pour venir sous mon menton, mes doigts caressant mes lèvres alors qu’il reprend la parole. Il semble me comprendre, ou plutôt, il semble comprendre ce que j’ai mis dans ma toile. Je tourne mon regard vers la toile qu’il décrit. Il a choisi parmi celle de cette nuit… Et sa description est vraie. La violence… L’espoir… Je ne sais si j’ai souri, mais mon regard est revenu sur lui, sur ses yeux déchiffrant l’indéchiffrable. Je porte mon verre à mes verres, j’ai besoin de boire. Je revis l’espace d’une seconde dans ses propos l’horreur, la douleur, l’abandon. Un soupir s’échappe de mes lèvres en reposant le verre.

Il termine son analyse d’une étonnante franchise qui elle me fait sourire. Je ne peux qu’être d’accord avec lui… Les autres toiles sont celles qui plaisent au plus grand nombre, et pourtant elles ne sont que rêveries, extase d’un instant. Seules certaines représentent ce que je suis au plus profond de moi, et elles n’en font pas parti.

Voici une analyse intéressante…

Je repose mon verre et regarde l’ensemble de la « collection ». Je déteste voir mes toiles ainsi mises au mur. Il n’y a pas d’histoire cohérente, tout juste une cohérence artistique, mais pas assez profonde, et lui aussi le voit. Je crois qu’il est le seul, et rien que pour ça il m’intéresse.

Elle représente bel et bien la violence, la mort puis la renaissance. La mort est violence, la naissance ne l’est elle pas toute autant ? Eternelle recommencement…

Je me perds dans la contemplation de ma propre toile, les mots s’échappent sans que je ne les réfléchisse.

Le sang… Nous naissons dans le sang, nous mourrons avec lui. Mes doigts glissent sur le bois de la table, dessinant un visage du bout de l’index.Les autres toiles ne sont pas à la hauteur de cet instant là… Elles ne sont qu’élucubrations d’un esprit fou… Le mien…

Je reviens à moi, à lui, à nous… Vous avez totalement raison… Les autres n’ont pas le même gout, la même saveur.
Il est intriguant ce jeune homme…
Il est rare de rencontrer quelqu’un capable d’une analyse aussi fine… Je penche la tête légèrement sur le coté pour l’observer avec plus de détails. Quel age peut-il bien avoir ? Cela n’a pas de réelle importance, mais la question m’effleure malgré moi.

Sa dernière question me fait sourire. Jetant un coup d’œil à la feuille froissée qu’il a jeté au sol quelques minutes plus tôt.

Il semblerait que certains artistes n’éprouvent aucune difficulté à se débarrasser de leur création… Je ponctue ma phrase d’un sourire amusé. Mais le mot poignarder est bien choisi, mais pas pour la bonne raison me concernant… Certaines toiles sont une véritables blessures à la création… Elles sont le sang de la blessure d’un poignard planté en plein cœur. Ce sont d’ailleurs ces toiles là qui semblent vous parlez le plus…

Malgré moi je me livre à lui… Certes au travers d’une analyse artistique, mais c’est la mienne que je livre… Pourquoi m’inspire t’il la confidence ?
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« A qualcuno piace caldo » - Lun 17 Juil - 21:05
Gabriele di Vezzano
sorciers
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Gabriele di Vezzano
EFFIGIE : Dom' Sherwood
BAFOUILLES : 300
PACTE : 18/06/2017
OSSATURE : Tu brilles sous ta jouvence. La fontaine coule allègrement. Tes années sont semblables à une plume, virevoltant au gré du vent, porté par une légèreté accommodante.
CONTRAT : Une jolie Dame a volé ton cœur, et il paraît qu'elle refuse de le rendre.
BESOGNE : Ton poignet est ferme. D'un geste épuré, tu deviens une légende. Un artiste. Un Créateur. Tes doigts brillent. Tu deviens un démon. Un critique. Un faiseur de pluie.
ÉCHINE : Diablotin. Divinité. Tu te joues des lois de Dame Nature. Tu es un sorcier.
PRESTIGE : Petit diable aux cornes d'espérance. De tes doigts crépitants, tu fais du sorcier un roi. Sous ton tableau, il devient invincible.
GANG : Douce famille. Nul autre ne mérite ton allégeance.
CREDIT : all-the-poppies

   

   
We're clever,
but we're clueless

   
« Some Like It Hot »

   
Tu es honnête. L'art mérite ton honnêteté. C'est la première chose qu'elle t'a enseigné. Si tu es vrai avec ton tableau, alors nul doute à avoir, ce sera un chef d’œuvre, une pièce de maître. Le beau n'a rien à voir là-dedans. Alors que tu échanges avec cette inconnue, dont tu n'as pas retenue le prénom -te l'a t-elle seulement dit-, tu te remémores les intenses leçons d'Esperanza, ta grande sœur. Oh. Elle était dure, stricte comme il le fallait. Tu pensais, alors, formatage; mais l'idée te déplu. Vite. Tu pensais à autre chose.

Ton attention se porta sur ton verre, toujours coloré de ce liquide Irlandais. Tu appréciais la couleur, teinté par un orange doux et solide. Tu aimais plus voir ce contenu directement dans le récipient qu'en toi, à vrai dire. Tu n'avais jamais aimé boire. Et lors de tes jeunes années, tu te souvins que l'alcool n'était pas ton meilleur ami. Comme beaucoup, tu prétendais l'aimer, puis tu épousais ses effets avec plaisir. Tu étais plus jeune, et tu aimais la liberté qu'il te procurait. Tu pensais que sous son influence, tu pouvais être toi, sans barrière. Avais-tu vraiment tord ? Mais la liberté avait un prix, fut-elle éphémère.

A mesure de ces mots, tu sens une petite douleur jouer avec ton cœur. Tu ne l'expliques pas. Tu l'imagines. Tu imagines l'organe se plaire à te rappeler ta propre histoire, dans son pan le plus douloureux. Ce jour-là, tu avais aussi été authentique. Tu échappes un sourire lorsque la jeune femme, dont tu ignores le nom, n vient à se confier. Tu hésites. Dois-tu t'abandonner à parler de ton passé ? Toi, aussi ? Puis, derrière ces souvenirs enfouis, tu te perds dans les mots de la jeune femme. Un regard discret sur la collection. Tu es presque triste d'être honnête. Puis, tu la regardes, elle. Tu te plonges dans son regard, encore. Ses yeux sont ridiculement beaux, parfaitement souligné par un maquillage de qualité. Puis, tu détournes les yeux. Tu observes la table, le bar, les toiles. Tu es gêné par cette hésitation, cette envie de te confier sur ton art et par cette retenu. On te l'a enseigné. Toujours être celui qui mène la danse. Ton père apparaît derrière elle. Ton regard se perd dans son costume parfaitement ajusté. Tu entends presque ces mots t'ordonner ta tenue. Tu respires, haletant l'air présent. Intérieurement, tu laisses échapper un sourire violent. L'image devient flou, puis disparaît. Tu empêches ta main de bouger, l'amenant à réconforter ton genoux.

Finalement, tu lèves les yeux après quelques instants. Tu la vois. Elle jette un regard, discret, à ton détritus. Tu tends ton regard à cette esquisse, cœur d'une émotion révolue. Le voir ainsi t'offre une inspiration délicieuse, et celle ci te fait sourire intérieurement. La situation est magnifique, et tu regrettes presque de ne pouvoir capturer l'instant sur une toile, comme tu le fais habituellement. Mais, à nouveau, les mots de ton interlocutrice trouve un bon auditeur.

« Ma sœur m'a enseigné l'art.. » Tu t'arrêtes quelques secondes, le temps de poser une main sur la table. Tu laissas échapper un sourire carnassier lorsque tu employas le mot enseigner. Tu n'aimais pas ce mot, et pourtant il était sorti si naturellement. « Elle m'a dit que chaque artiste était attaché à ses toiles, mais ce qui les distinguaient, c'était ce qu'il décidait de faire avec ce lien.. » Une image d'Esperanza te vint en tête. C'était elle qui t'avait amené à devenir l'artiste que tu étais, et les leçons d'hier te semblaient désormais prendre tout leur sens. « Certains choisissent d'être libre, et d'autres préfèrent s'y enchaîner. »

Tu pensas, un instant, parler d'amour. L'image te fit sourire, et tu laissas échapper un rire doux, que tu étouffas immédiatement en buvant une gorgée de cet alcool Irlandais qui te tendait les bras. Mauvaise idée. Le nectar te brûla le gosier. Tu laissas voler une grimace disgracieuse, avant de poser ton verre. A nouveau, tu observes celle qui n'a jeté de l'eau -ou pire- à la figure. Ses regards en direction de ton esquisse manquent de discrétion, et tapotant sur ton carnet, tu la regardas avec insistance.

« J'ai vu ce que vous faîtes. » Tu t'arrêtes, laissant encore échapper un sourire, témoin du bon moment que tu passes . « Vous pouvez en faire de même. »

Ta main tapote ton carnet d'esquisse, laissant un choix à la charmante inconnue. Ton carnet ou l'esquisse.


   
   
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Gabriele di Vezzano
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« A qualcuno piace caldo » - Mar 25 Juil - 20:52
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Je n’ai pas rencontré grand monde à Rome encore… et même dans mes autres vies, je n’ai jamais rencontré quelqu’un avec qui parler Art. Beaucoup n’y entendent rien, ne voient que de la peinture, des coups de pinceaux ou de crayons. Rares sont ceux qui y entendent vraiment quelque chose de profond comme je l’entends moi-même.
Cet homme lui sait de quoi il parle et son analyse me plait. J’aurais pu mal prendre certaines de ses réflexions, mais elles sont vraies et ne peux qu’être de son avis.

Je l’écoute me parler de sa vie, de sa sœur, non sans intérêt. Il m’interpelle, m’attire d’une certaine manière, bien qu’il n’y ait aucune séduction entre nous. C’est plus profond et j’apprécie cela.

De mon côté personne ne m’a jamais appris… Mes parents, décédés bien trop tôt, ont à peine eu le temps de découvrir mon talent… Mes parents adoptifs ne s’y sont jamais vraiment attardés, et j’ai fini par me faire toute seule, m’inspirant de cette nuit qui a tout fait basculé. Elle est ma première inspiration, ma muse, tout comme cet inconnu dont le visage n’est plus que traits de pinceaux et souvenirs nuageux. Il est ma muse. Cependant, contrairement à mon interlocuteur, je n’entrerais pas dans les explications de ce qui fait ce que je suis en tant qu’artiste. Je garde cette part de mystère, et n’ai d’ailleurs jamais parlé de tout cela à personne jusqu’aujourd’hui.

Un sourire s’affiche à nouveau sur mes lèves à sa proposition. Mon regard passe de son carnet à cette esquisse qu’il a jeté au sol quelques temps auparavant… Cruel dilemme… Voir ce qu’il considère comme bon, ou découvrir ce qui l’a inspiré puis déçu. Ma curiosité est à son comble. Je sais déjà que je verrais les deux, car quel que soit mon choix, j’aurais tout loisir de venir voir ce qui se cachait de l’autre côté.

Ma Main se tend vers son carnet d’esquisse, frôlant de mes doigts les siens. Un petit éclair claque entre nous, coup de foudre, ou simple coup de jus. Mes doigts sursautent avant de se poser sur le carnet.

« Vous n’avez vu qu’une infime partie de mes créations…

Je prends son carnet et découvre son univers. Des esquisses abstraites d’où se dégagent beaucoup de savoir-faire. Un coup de crayon sûr. J’ai vu son poignet en action, l’intensité de son regard, sa transe…. Je penche la tête en découvrant certaines, musicales, architecturales, plus abstraites encore. J’aime, bien que nos styles soient très différents, j’y retrouve une émotion commune. J’ai une sensation étrange dans la poitrine, comme si mon cœur était un peu compressé… Je souris un peu plus en reposant son carnet.

« Peut-être vous inviterais-je un jour à en découvrir d’avantage à mon sujet… Monsieur… ? »

Je réalise soudainement que nous ne savons rien de nous en réalité… Quel prénom peut porter un tel artiste, au talent si exacerbé ?
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« A qualcuno piace caldo » - Mer 26 Juil - 12:45
Gabriele di Vezzano
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OSSATURE : Tu brilles sous ta jouvence. La fontaine coule allègrement. Tes années sont semblables à une plume, virevoltant au gré du vent, porté par une légèreté accommodante.
CONTRAT : Une jolie Dame a volé ton cœur, et il paraît qu'elle refuse de le rendre.
BESOGNE : Ton poignet est ferme. D'un geste épuré, tu deviens une légende. Un artiste. Un Créateur. Tes doigts brillent. Tu deviens un démon. Un critique. Un faiseur de pluie.
ÉCHINE : Diablotin. Divinité. Tu te joues des lois de Dame Nature. Tu es un sorcier.
PRESTIGE : Petit diable aux cornes d'espérance. De tes doigts crépitants, tu fais du sorcier un roi. Sous ton tableau, il devient invincible.
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« You're not weak because just because your heart feels so heavy »

   
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Un murmure, une proposition indécente. Tu offres un choix cornélien à une bien douce créature. Un croquis échoué sur le sol mal-lavé d'un bar funeste ou le trésor de ton cœur, un carnet précieux dont tu prends le plus grand soin. Tu aurais rapidement choisit, toi. Mais tu observes, l’œil hagard, la jeune femme. Rome était décidément une ville des plus intéressantes. Tu souris. Sa main bouge, et tu te questionnes. Attraperas t'elle le croquis, ou le carnet ? La réponse tarde à venir à mesure que sa main se déplace. C'est le croquis, infâme livre de souvenir sagement gardé. Le regard centré sur la jeune artiste, dont les traits du visage semblent plus ancien que les tiens, tu lèves la main. Tu cesses de tapoter ton carnet, et tu laisses échapper un bien onctueux sourire. Ses doigts virevoltent avec ta main dans un contact simpliste et apaisant. La patte posé sur ton cœur de page et d'encre, tu es comme électrifié. Une partie de toi ne voulait pas lever cette main solide, mur protecteur d'une invasion de ton esprit sobre. Mais, tu transiges, laissant la délicate interlocutrice prendre possession des méandres de ton âme dans une capitulation carmine.

Tu attends. Le livre glisse sur l'épais bois de la table. Ton cœur s'emballe. Qu'est-ce donc cette sensation étrange, lumière clairvoyante à travers ton âme ? Tu détournes le regard, ne pouvant observer la scène, fragile créature que tu es. A mesure que ses yeux maquillés se posent sur tes créations, tu sens ton cœur se contracter. Tu as l'impression qu'on sonde ton âme avec violence. Tu n'aimes pas l'idée, tu n'aimes pas la sensation. D'un geste certain, tu risques le liquide carmin à gorge. Violente réaction. Il brûle ton gosier avec virulence. Tu reposes le verre dans un fracas, levant le bras pour en commander un autre. Un homme, en fin de trentaine, l’opulence débordant de la ceinture, remplace le doux liquide. Une main dans le dos, à l'image des grands serveurs mondains, il renverse la bouteille jusqu'à atteindre la ménisque souhaité. D'un geste de la tête, il disparaît dans les méandres chaotiques de son bar, où les divers clients réclament leur pitance liquide du jour avec gourmandise.

Avec pénitence, ton regard se pose à nouveau son ta nouvelle amie. Tu penses, un instant, aux commentaires qu'auraient pu faire tes sœurs si elles te savaient là, à discuter avec une inconnue. Mais tu t'en moques. Tu en as marre qu'elles régissent ta vie, et l'indépendance t'observe amoureusement. Tu laisses échapper un sourire, que tu sais destiné à la mère providence. Fort heureusement, en agréable compagnie, l'atteinte irrépressible à ton âme était d'une douceur délicate, comme une peau satinée. Tu sentais ton esprit envahi par ce corps étranger, comme un rapport non voulu; mais tu te souvins que tu l'avais invité, dans ton âpre générosité, à cette invasion. Tu avais l'impression d'être le dindon de la farce, et tu n'appréciais guère, camouflant néanmoins cet esprit derrière un sourire de façade.

Pas un instant, tu ne pensas qu'elle remarque cet état de fait, habilement caché. Elle avait la tête dans les méandres de ton esprit. Tu y vis tes premières esquisses, symbole d'une vie passée à reproduire ce que tu ne pouvais comprendre. Puis, viennent les reproductions des âmes de tes sœurs, dans un style réaliste que tu n'apprécies guère autant que les travaux modernes qui surviennent juste ensuite, dans un fracas aléatoire, travaux de recherches, perles inspirées de l’œuvre d'une vie.

Et enfin, la mystérieuse personne referma l'almanach si précieux à ton cœur. Tu prononças un soupir de soulagement, comme si ton âme était véritablement libéré d'une atteinte féroce.

Avec simplicité, elle demande ton nom.

« Vezzano. » C'est un murmure, doux et délicat. Empli d'une crainte que tu n'assumes pas. Pourquoi as-tu donc peur. Ton nom resplendit à l'étranger. Ta grande sœur est une des plus grandes agents artistiques et propriétaire de galerie au monde. Elle fait la une des journaux consacrés à l'art, et des autres magasines. Toi aussi, tu es connu à New-York. Le jeune frère de la prodigieuse femme d'affaire est un génie. Foutu New-York Times. Foutu journaliste. « Gabriele. Je m'appelle Gabriele. »

Du regard, tu cherches une affiche, un flyers, une signature. Tu ne vois que ce qui te semble être des initiales. Tu souris. Cette fois, le sourire est destiné à l'inconnue, à ton inconnue.

« Et vous, c'est ? »

Tu la regardes. Fixement. Tu souris, parce que tu apprécies cette rencontre fortuite. Un jour, ton ancêtre a décidé de vivre par l'épée. Toi, quelques siècles plus tard, tu as décidé de vivre par le pinceau. Et quand il s'agit d'art, tu ne te défiles jamais. Ta main glisse sous ton veston, lui-même accroché à ta chaise. Tu en ressors un papier, une petite carte rectangulaire. Tu enlèves la première, et tu fais glisser la seconde carte.

« C'est le numéro de ma sœur. Tu attends. Tu sais que dans le monde fermé de l'art, il est rare de s'en sortir sans une puissance qui connaît les artifices de cet univers impitoyable. « C'est une agent artistique, et elle a de l'influence partout où il y a des galeries. Elle vous aidera. Probablement.

La carte est fine, avec des filaments dorées qui lui donnent une teinte artistique. Le numéro renvoie directement vers son téléphone professionnel personnel. Et si la jeune Jade acceptait de lui passer un coup de fil, de demander de l'aide à une pointure du métier, alors les Vezzano imposeraient encore plus leurs influences dans le monde de l'art. Mais ça, tu ne lui diras pas.
   
   
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Gabriele di Vezzano
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« A qualcuno piace caldo » - Mer 26 Juil - 22:09
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Délibérément je n’avais pas donné mon avis sur ses esquisses… Je m’attendais peut-être à le voir me demander, peut-être même avait-il quêté une réaction de ma part… De mon coté, je n’avais pas remarqué ses expressions, trop occupée à découvrir son univers artistique. On en découvre beaucoup sur une personne lorsque celle-ci est un artiste qui vous ouvre son univers, à partir du moment où l’on est capable de lire entre les lignes.

De ce que j’ai vu de son univers c’est qu’il est presque autant torturé que le mien… bien que nos douleurs, nos blessures n’aient finalement sans doute rien en commun… Serait-ce là un trait commun à tous les grands artistes ? Sans nul doute que oui… le malheur est une source d’inspiration intarissable à qui sait l’exploiter… tout autant que la mélancolie, la douleur, l’abandon… tous ces sentiments aussi forts que destructeurs.

Je lui rends son carnet tout en découvrant son nom de famille… Celui-ci ne m’est pas inconnu et j’arque un sourcil… Tout d’abord, je trouve presque impersonnel qu’il choisisse de se présenter par son nom de famille… Son prénom étant bien plus agréable et délicat. Mais ce nom, je le connais. Je n’ai jamais cherché à me faire connaitre dans le milieu artistique, d’autant plus que je préfère voir mon nom rester dans les oublis du fait de mon départ peu orthodoxe auprès de mon précédent employeur… Mais tout artiste connait Esperanza Vezzano…

Si le doute était encore mien, il s’évapore alors qu’il me tend la carte de sa sœur. Je plisse à nouveau les yeux… Léger tic je l’admets, mais j’ignore si j’aime la tournure des choses…

« Jade… » un simple prénom en réponse à sa demande. Je me refuse à en donner. Je réalise alors qu’il me faudra trouver un pseudonyme si je souhaite me présenter plus avant… Davidson est connu de tous, allié à mon ancien pseudonyme d’Harley… Aujourd’hui Harley est morte avec ma fuite, Jade renait de ses cendres, à nouveau, une nouvelle vie, un nouveau nom… Il me faudra y songer plus en détail, et rapidement.
Après avoir regardé la carte un instant, je la tapote sur la table. Mon regard est attiré vers l’esquisse qu’il a jeté quelques instant plus tôt, mais celle-ci ne jonche déjà plus le sol… je plisse à nouveau les yeux, légèrement déçue. Je dois m’avouer que j’avais très envie de voir ce que mes toiles lui avaient inspiré.

Je reporte mon attention sur mon interlocuteur et lui sourit en guise de remerciements, puis range la carte que je tapotais jusqu’à présent dans ma pochette.

« Vous représente t’elle ? » Lui dis-je en parlant de sa sœur. « Vos créations auraient leur place en galerie… Elle ne manque pas d’âme, loin de là. » Je tends le menton vers le carnet qu’il a déjà récupéré. « On sent une source d’inspiration profonde… » un petit sourire en coin s’affiche sur mes lèvres avant que je ne termine. « plus profonde que celle que mes toiles vous ont offert semble t’il… » je souris ouvertement, presque amusée.

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