Elle accepte. En même temps, je ne m’attendais pas à ce qu’elle refuse. C’est moi qui devrais avoir le courage de dire « je vais vous ramener à votre frère ! ». Sauf que c’est là qu’elle me parle justement de lui. Elle ne veut pas rentrer tout de suite ! Ok, j’en prends note, savourant toute la signification de ces paroles autant que de ce que je serais sensé décider… Sensé, la raison a ses limites ! Surtout quand elle vient une fois de plus m’embrasser, se penchant par-dessus la poignée de vitesse et, …me voilà incapable d’y résister. Ses lèvres ont la douceur du miel, et la fraîcheur d’un fruit en été, et sa langue, bon sang, elle met mon sang froid formidablement à mal. Mon corps réagit malgré moi, je me tends vers elle, mon bras, remonte à son visage, ma main se pose sur sa joue, et quand elle conclut ce baiser par cette terrible déclaration, la réaction est immédiate et je me sens soudain fort à l’étroit dans mon jean. Cette fille est diabolique !!
Ok, il faut que je me calme, sinon je sens qu’au lieu d’aller chez Vasco, je vais m’arrêter dans un coin quelque part, à l’abri des regards, et m’occuper de son cas, ici même dans cette voiture. Idée qui ne fait rien pour calmer mes envies. Ok, la voiture c’est pas une bonne idée, manque de place, surtout pour moi. Je réalise alors que je n’envisage déjà plus autre chose que la ramener chez moi. Je m’en sens tout simplement incapable. Je lâche un soupire résigné…. De toute façon nous sommes tous les deux majeurs et vaccinés non ? Et à la voir, elle en a autant envie que moi, oui bien sûr, elle me l’a dit. Son attitude m’arrache un sourire, me déconcentre quelque peu de la conduite de cette voiture.
Mais je crois que je me suis mis en mode pilote automatique, mon regard revenant régulièrement caresser son visage, ses lèvres, doucement envoûté par la musique qu’elle choisit, tout en me disant que c’est un fait exprès ! Vous savez, le karma, quand même les astres vous poussent à céder à cette terrible tentation. Alors pourquoi lutter ?
Quoique le pilotage automatique se débranche brusquement à sa question. La voiture se déporte dangereusement sur la droite et je donne presque aussitôt un coup de volant qui nous fait faire une belle embardée.
- Bon sang ! Je jure en anglais entre mes dents serrées. Je viens de nous éviter l’accident !
J’arrête la musique, et je la regarde d’un air de reproche.
- Louisa, vous êtes une diablesse, gronde-je mais mon regard brille de la même lueur qui se reflète dans ses grands yeux verts. Sauf qu’allez, je dois me concentrer sur la route et pas sur cette petite malicieuse à mes côtés. Je m’agite un peu sur mon siège parce que ma situation ne s’est qu’un peu arrangée, à peine.
Je reste donc le regard fixé sur la route. Encore quelques rues et nous y sommes. Alors dans l’intention de lui faire payer sa provocation, je lui réponds finalement :
- Et peu importe la musique du moment que l’envie est là, et Louisa, laissez-moi au moins le temps d’arriver à la maison, parce que là ça devient compliqué.
D’un clin d’œil je lui laisse constater mon état, et enfin après quelques derniers contours, nous remontons l’allée qui mène au palace de Vasco, c’est une maison ancienne, genre de haut manoir qui a été complètement rénovée il y a quelques années, mettant en valeur la si merveilleuse architecture italienne. Les couleurs sont à l’ocre et au rose corail, couleurs du sud, les arcades et autres piliers des terrasses couvertes, rappellent le charme de la Toscane, ainsi que les nombreux cyprès qui ornent le jardin, sans parler de tous les lauriers hélas pas encore en fleur à cette période de l’année, mais en était, c’est absolument magnifique. Sur le devant il y a bien sûr la vaste piscine et son jacuzzi, le bar, les transats, et tout le luxe nécessaire. Sauf que bon là tout de suite, pas le temps pour une visite.
Je la regarde descendre de la voiture une fois descendu moi-même, referme grâce à la commande le portail de la propriété. Un instant plus tard, je la guide à l’intérieur après avoir déverrouillé la grande porte en chêne massive, et sachant qu’il n’y a que nous pour le moment, n’ayant pas vu la voiture d’Eleonora, je la pousse contre un mur, sans brusquerie, mais avec impatience et je reprends sa bouche pour un baiser fougueux, sans retenir une plainte d’envie. Mes mains remontent de ses hanches à ses seins que je presse malgré l’étoffe du jean, ma langue se faisant exigeante, avant de reprendre mon souffle.
- Je vous offrirai bien un verre, ma jolie, mais….. je crois que ça va devoir attendre.
Je lui souris, puis l’entraîne par la main, d’un pas rapide, traversant longs couloirs, une superbe cour intérieur, et son jardin, pour atteindre l’aile que Vasco destine à ses invités, et donc moi. Nouvelle clef, je pousse la porte, et nous nous trouvons chez moi. J’ai ma propre cuisine ouverte qui donne sur un salon agréable, puis l’escalier qui mène à l’étage, avec de l’autre côté un couloir d’accès et sa porte close qui donne sur le reste de la maison. Mais tout ce qui m’intéresse pour le moment c’est Louisa, et ma chambre. Je referme derrière moi à clef, et lui fait à nouveau face, pour un autre baiser aussi impatient et exigeant que les autres, mais cette fois mes mains s’appliquent à retirer ces maudits vêtements. Je ne sais pas si on aura le temps de nous rendre dans ma chambre.
Justayne