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My piece of you [Terminé]

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My piece of you [Terminé] - Dim 18 Fév - 20:55
Varri Bjurman
sorciers
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Varri Bjurman
EFFIGIE : Charlize Theron
BAFOUILLES : 10946
PACTE : 04/01/2017
My piece of you [Terminé] - Page 2 53-53d0036

OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
CREDIT : Carnavage
LARS
&
VARRI
MY PIECE OF YOU
Je ne vais pas te demander de m’épouser tu sais, qu’il lui a dit. Et c’est bien dommage, a-t-elle pensé dans le souvenir honteux de la requête qu’elle a balayée avec virulence il y a quelques temps. Avec un peu de crainte et de folie. Dans un trouble assourdissant et dans un délire de l’encéphale qu’elle-même peine à comprendre avec le recul.
Dans cet échange sincère, elle se l’est faite cette promesse, noyée dans les yeux qui la rassurent. Ce sera moi qui te le demandai, un jour, Lars. De l’épouser. Pour sceller leur amour et leur possessivité mutuelle. Pour amorcer leur nouvelle vie – faire deuil de leur errance et mettre toutes les chances de leur côté pour se construire un avenir en commun. Ses pensées sont un peu mièvres mais inéluctables. Parce qu’ils ont prêté serment de faire l’effort de se convenir. Parce que c’est ce qu’elle désire maintenant, plus que tout.

Dans une pirouette enthousiaste, Blondie passe à la suite. Voudrait éluder cet instant de connivence pour ne pas se répandre en larmes émotives qui auraient tôt fait de gâcher la soirée. Parce qu’il pourrait ne pas réellement comprendre pourquoi elle est autant à fleur de peau, Lars. Des disneys, un bon repas et du pop-corn, c’est un programme bien plus plaisant que les chutes du Niagara à ses yeux et des mots d’amour pleins la bouche. Varri interroge le mâle du regard pour qu’il daigne enfin faire son choix sur le premier film à regarder mais elle le sent distrait sur le coup. Devine de quoi il s’agit dans un battement de cœur manqué avant même qu’il n’ouvre la bouche pour lui faire remarquer que sa nuisette est trop petite. Tu es putain de culotté, Lars Hjelm. Blondie baisse la truffe vers son décolleté pigeonnant – se fait la remarque silencieuse qu’en plus du tissu moulé, la grossesse ajoute une couche à la volupté de sa poitrine. Grimace brièvement dans un malaise palpable lorsque Lars s’assied sur le rebord du lit pour la reluquer ostensiblement et mettre le doigt sur ce changement d’envergure. Bordel. Ramenant un bras contre ses seins, Varri danse d’un pied sur l’autre avant de se tourner pour se soustraire à son regard attentif. « T’as qu’à dire que j’ai pris du poids… Non, mais. Lars. » Râle-t-elle. « T’hallucines complètement. Mes seins n’ont pas grossi. C’pas de ma faute si t’es bigleux… » Elle chasse la remarque d’un geste de la main, avec sa plus grande mauvaise foi – trifouillant machinalement les paquets sur la table pour espérer faire passer la gêne dans l’agitation du moment. Mais Lars la rejoint bien vite, convaincu par ce qu’il avance – une lueur d’amusement sincère dans les callots quand il lui demande d’enlever sa tenue dans l’allusion d’un examen soutenu. Blondie s’offusque un peu, tendant l’échine dans une tentative d’intimidation peu crédible. « C’est prêt. On va manger. Je ne vais pas me foutre à poil, Lars. » Elle darde ses prunelles téméraires dans les siennes, une petite moue vissée aux lèvres dans une mine caricaturalement accusatrice. « D’ailleurs… Rends-moi ça. » Elle dérobe son regard le temps de repérer le tanga qu’il tient toujours en main et tente de lui subtiliser dans un geste rapide. Mais ce dernier se détourne, dressant le bras bien assez haut pour qu’elle ne puisse mettre la main sur la dentelle noire. « Tu es… » Râle-t-elle dans un soupir, les poings serrés contre ses hanches avant que la légèreté ne s’éclipse du faciès masculin quand il lui ordonne de se déshabiller. Blondie s’indigne, les bras croisés contre sa poitrine avant de se rendre compte que ça les remonte plus encore pour donner crédit à ce débat futile. Ramène ses mains le long de ses flancs dans un hochement de tête à la négative. « Non, Lars. » Roule des yeux en se rendant compte ô combien il peut être capricieux, le bougre. – Qu’est-ce que tu as ? « Rien ! » J’ai faim. Et il ne faut pas m’énerver quand j’ai faim ! Elle devine une certaine panique dans le regard de Lars. Moult interrogations aussi. Celles qu’elle redoute tant, Varri. Bien plus sérieux, il lui attrape le poignet et lui demande si elle est sûre que ça va. Va jusqu’à palper d’un doigt l’un de ses seins comme si c’était clairement venu d’ailleurs. Blondie pivote un peu le buste, se mordant la lèvre inférieure dans une culpabilité un peu farouche. Avec bien plus de clémence et de compréhension, elle étreint les paluches de Lars dans les siennes et se rapproche d’un pas pour pouvoir plonger son regard dans le sien. « Lars… Je vais bien, ne t’en fais pas. » Elle lui sourit tendrement, touchée par l’inquiétude qu’il témoigne même si elle la met dans une situation inconfortable. « Il y a des choses dont une femme ne parle pas vraiment à son homme tu sais. Par exemple, le fait qu’elle soit en symptômes prémenstruels et que de ce fait, elle est un peu irritable, qu’elle a un peu mal partout et qu’elle a… Les seins gonflés et douloureux. » Elle lui décoche un petit sourire tout en réduisant encore la distance, jusqu’à sentir son souffle contre son visage. L’embrasse du bout des lèvres dans une langueur un peu tentatrice. « Est-ce que tu les aimes, comme ça ? » Lui demande-t-elle en remarquant son regard qui y plonge une nouvelle fois, dans son décolleté. « Je peux te laisser les toucher si tu fais doucement... » Ronron espiègle, baiser ponctuant la proposition. C’est qu’elle se vautre dans ce mensonge, Blondie – incapable de le lui annoncer, là, ce soir. Pas après le tumulte sentimental qu’ils viennent de vivre. « Mais j’aime porter quelque chose dans ces moments là. Parce que mes seins sont lourds et que ça me fait mal. »

Dans une accalmie de murmures, Varri fait glisser les bretelles pour en sortir les bras, de sa nuisette. Dévoile en silence sa poitrine tendue aux yeux du mâle tout en gardant le tissu replié contre son ventre. D’un regard intense, elle mène l’une de ses mains contre ses rondeurs et les lui fait caresser dans un soupir profond. Puis elle tâte la température de son excitation en faisant dégringoler ses yeux jusqu’à sa virilité dans une invitation coquine. « Cela dit... Etant donné que j’ai faim de toi, mes règles ne seront pas un frein à certaines pratiques. Notamment au plaisir que j’ai envie de te donner. » Et par là, elle veut dire là, maintenant. Alors elle plante ses yeux dans les siens, Varri. Plaque ses mains contre ses abdominaux pour le repousser un peu vers l’arrière jusqu’à le faire asseoir au bord du lit. Elle lui laisse quelques secondes pour admirer les courbes qui ont l’air de littéralement le passionner avant de lui écarter les genoux dans un geste autoritaire pour pouvoir se glisser entre ses cuisses et réveiller son ardeur en y frottant sa poitrine. Varri l’a bien compris, qu’un homme comblé ne pose pas de questions. T’auras tout le temps de te fustiger pour cette ruse un peu plus tard. Qu’elle se dit. Puis d’une main ferme, elle l’incite à se renverser un peu vers l’arrière pour pouvoir venir le taquiner de ses lèvres, dans un plaisir non feint – celui d’avoir le pouvoir sur lui. D’être celle qui lui confère tous ces frémissements irrépressibles. D’être capable de le faire dresser alors que son dernier orgasme date de moins de vingt minutes. Dans un gémissement torride, Blondie remonte pour lui mordre le ventre, fait courir ses doigts jusqu’à ses pectoraux avant de le caresser de son buste. Puis elle capte ses mirettes fiévreuses et redescend pour l’avaler. D’abord avec lenteur, dans une série d’égards subtils puis avec plus de fougue quand elle le sent se crisper d’un plaisir vif. Elle cherche à le faire céder aux grognements, aimerait lui faire murmurer son nom. Qu’il la supplie un peu alors qu’elle le dirige vers la jouissance. Le lape, le mordille, l’honore. Puis quand elle le sent venir, elle se redresse légèrement pour qu’il le fasse sur ses seins – ses yeux rivés dans les siens dans une complainte amoureuse résolument mutique.

L’homme s’écroule. Victoire assurée.

Varri se redresse et attrape de quoi essuyer sa poitrine distraitement. Elle se penche sur lui pour venir l’embrasser dans un sourire conquis. « Et là, est-ce que tu as un peu plus faim ? » L’interroge-t-elle en sourcillant. Elle se relève, s’applique à remettre en place sa nuisette – tâchant de ne pas faire déborder ses seins dans une énième provocation puis attrape une culotte noire en coton qu’elle enfile en se dandinant vers la table de victuailles. Là elle attrape les deux assiettes qu’elle ramène sur le lit et glisse le dvd de Peter Pan dans le lecteur. Dans un élan guilleret, Blondie vient rejoindre Lars sur le plumard, s’installant contre lui – assise en tailleur pour accueillir l’assiette sur une cuisse. Brandissant fourchette et couteau en plastique, elle commence à manger son poulet, chips, mayonnaise – grande cuisine ! – avant de laisser tomber pour y aller avec les doigts. « Lars… Il faut qu’on se trouve un chez nous. Jamais j’aurais cru ça un jour mais j’ai vraiment envie de cuisiner des plats chauds, là. » Lui confie-t-elle en louchant dans sa direction dans un soupir sincère.  

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My piece of you [Terminé] - Lun 19 Fév - 0:19
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HJELM Lars
&
BJURMAN Varri
MY PIECE OF YOU

Rien de grave, me dis-je alors qu’elle m’embrasse, en penchant légèrement ma tête sur le côté pour accueillir ses lèvres. Tu t’attendais à quoi Lars, une maladie incurable qui fait gonfler les seins ? Quelque chose de plus grave qu’un simple désordre hormonal ? Tu es trop pessimiste. Une œillade coule sur le décolleté. Le revers de mon index s’y invite à l’instant où Varri me demande si tout ça me plait. Si sa poitrine me plait. Sa poitrine tendue et pincée par la dentelle transparente de sa nuisette. J’acquiesce. Bêtement – hypnotisé par son corps et les mirettes qui me fixent aussi intensément que si elles avaient un message à me livrer. Je suis pourtant certain que tu me plairais même sans sein – me fait remarquer que c’est quasiment certain parce que je ne suis pas un fanatique de grosses poitrines. Tu es parfaite, qu’importe la taille de tes bonnets. Ses bretelles me surprennent à glisser sur ses bras. Happe mon attention quand je continue à hocher la tête – plus de question mais toujours plus de réponses. L’une de mes paluches est ramenée contre un sein, que j’aimerais palper bien plus fort que ce que je ne le palpe en réalité – un gentleman. Je la taquine du museau. Frissonne face à la tirade qu’elle me sert et m’imagine déjà le meilleur de la semaine menstruation qui nous attends – il est, de fait, hors de question qu’on arrête quoi que ce soit durant ce laps de temps, le sang ne m’a jamais dégouté et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Visiblement c’est pareil pour Varri. Et puis tu as des arguments chocs pour ne pas me donner envie de passer à côté de quelque chose.

Je suis repoussé jusqu’au lit. Obligé de m’y assoir. Vais pour l’épargner de trop d’effets de styles ; veux lui dire que j’ai bien compris, pour tout ça, que je me suis inquiété pour rien, une nouvelle fois. Que ça ne sert à rien qu’elle me torture. Mais elle passe entre mes cuisses, impétueuse. Me laisse coi. Me fait râler. D’un râlement encourageant. C’est qu’elle se frotte à moi, Varri. C’est qu’elle réveille mes envies, Varri. Qu’elle me fait remuer sur le matelas en mousse comme si nous étions sur un océan capricieux. Mes doigts l’encouragent de pincement sur ses flancs. De quelques coups de bassin. J’essai de penser, sans même savoir pourquoi j’en aurais besoin. Sans même savoir pourquoi ça serait mieux qu’en la laissant faire – qu’en me laissant simplement aller entre ses doigts. Entre ses lèvres. Et qu’est-ce que je grogne dès qu’elle se joue de moi ; qu’elle provoque, qu’elle stimule l’ardeur. Qu’elle m’avale. Que mon cœur s’emballe, que mon sang bat mes tempes – pulse contre sa langue qui s’enroule autour de mon hampe. Et qu’est-ce que je gémis dès qu’elle amorce des mouvements de va et vient. Je me bouffe la gueule. Bascule mon bas ventre d’avant en arrière dans un réflex un peu primaire. Lui caresse les cheveux. Tente de lui agripper une main – en vain. Lui demande de me regarder – parce que j’aime qu’on se regarde dans ces moments là, quand elle me tient en bouche. D’y aller plus vite. D’y aller plus fort. Et je soupire son nom quand je me sens me tendre d’avantage contre l’intérieur de ses joues. Je vais venir. Ce qu’elle doit sentir aussi parce qu’elle me lâche. Non sans m’amener jusqu’à la jouissante – sur ces seins qui ont été au centre d’un débat un peu bizarre.

Je m’affaisse complètement. Rebondis dans les draps. Dans notre odeur, réconfortante. Vois ce monde psychédélique pour la seconde fois en moins de 30 minutes et trouve ça merveilleux. Les orgasmes me donnent vraiment un vocabulaire trop enthousiaste. Je l’entends bouger, à peine. Causer, à peine. J’ai envie d’une clope. J’ai grave envie d’une putain de clope. Mais je suis tellement crevé que je ne sais même pas si j’arriverais à la fumer. Elle m’embrasse, dans un baiser que je lui rends avec la conviction de l’homme saoul de complaisance. Souris distraitement lorsque je la sens venir se mettre sur le lit, près de moi. Grimace quand je comprends qu’il va, moi aussi, valoir que je me bouge pour qu’on puisse regarder notre dessin animé ensemble et, surtout, manger. Si ça ne tenait qu’à moi je serais resté les bras en croix en attendant que Morphée vienne me cueillir. Le reste aurait pu attendre, le lendemain. Or je fais un effort, tout de même. Récupère mon assiette composée de plats succins mais bourratifs. Me colle contre la tête de lit. Glisse à demi sous les draps. Me plonge dans le générique et les extraits de tous ces vieux Disney qui n’ont jamais bercé mon enfance. Je me souviens que, chez moi, il n’y avait que trois chaînes à la télévision et qu’elles marchaient mal, en plus. Il y avait souvent de la neige sur l’écran qui empêchait de bien voir toutes les images et les visages. Il y aurait eu une alerte enlèvement que mes parents auraient été incapable de reconnaître le prévenu, même avec une photo. Ils auraient pu l’héberger sans même savoir que c’était lui – avec le flash info s’écoulant en temps réel à un mètre de leur mirette. Cependant ils s’en foutaient, mes parents ; ils n’étaient intéressés que par Kiruna et les histoires de Kiruna, et les rennes qu’ils braconnaient et qui ne rapportaient pas assez à mon père. Donc, pas assez au foyer.

Je soupire en croquant dans une chips. En la mâchouillant comme si je n’avais pas faim – par réminiscence agréable et par plénitude. Je remarque à peine que Varri n’a, effectivement, toujours pas quitté sa nuisette. En souri plus qu’autre chose, et esquisse le geste d’une caresse avant qu’elle ne coupe mon élan. Elle manque de me faire m’étouffer. Buguer. Paniquer. La réaction paraît, certes, exagérée mais, vraiment, je ne m’y attendais pas. – Quoi ?, sifflé-je, légèrement penché en avant pour loucher sur elle du coin de l’œil. Un chez nous ? Tu veux rire ? Je ne veux pas dire de conneries mais il me semble que c’est une conversation que nous n’avons pas vraiment terminée. La dernière fois nous nous sommes contenté de nous dire que nous allions y songer, chacun de notre côté, et que nous en reparlerions plus tard. J’avais décidé de parti sur la location d’un nouvel appartement, seul, peu de temps après tout ça, par manque de communication à ce sujet. J’ai rendu le mien, entreposé mes affaires dans un box et ai jeté des œillades un peu paresseuses dans des journaux locaux – pas tous les jours mais assez régulièrement pour commencer à me faire à l’idée. Ils n’y proposaient pas grand-chose, pour moi, mais j’ai toujours imaginé que Varri faisait pareil, pour elle. Même si tu m’as dit vouloir te réveiller tous les matins à mes côtés.Un chez nous ? Je dodeline de la bobine. Me redresse comme si ça pouvait me servir à reprendre contenance. Or je n’ai pas l’air plus malin – louche sur mon assiette digne d’un pique nique. Tu rêves de plats chauds Lars, tout pareil qu’elle. Pourquoi tu fais trois pas en arrière quand les trois qu’elle te propose, un peu gauchement, te conviendraient mieux ? A partir du moment où tu ne les relèves pas ? C’est à cause de la panique insidieuse qui s’immisce dans mes veines. Ce qui n’est pas cohérent parce que, c’est moi qui ait eu cette conne d’idée de vivre ensemble. Ca me paraissait naturel ; jusqu’à ce qu’elle me fasse remarquer que ça ne l’était peut être pas. Que j’empiétais sur sa vie et que je m’y imposais. Vivre séparément lui permettrait de retrouver un genre de liberté, d’indépendance et de normalité. Et je comprends qu’elle puisse en avoir besoin, même si c’est moi qui paie son loyer jusqu’à nouvel ordre. – Un chez toi ça serait probablement plus simple, soufflé-je en venant lui embrasser l’épaule. Ce n’est pas contre toi. Ce n’est pas une punition… Je suis d’ailleurs le plus puni des deux dans l’histoire. Je hausse une épaule. Repars en arrière pour prendre un bout de poulet. – Ce n’est pas grave. De ne pas vouloir vivre avec moi. J’ai un peu peur que tu t’imagines que c’est le cours normal des choses telles que je te les ai exposé et que tu ne penses pas avoir d’autres choix que celui que je te propose. Mais je m’engage à venir te voir tous les jours sans arrêter de t’aimer. Même si tu veux un peu d’air. Parce que ce n’est pas honteux de le vouloir.Ce n’est pas grave de ne pas vivre ensemble de suite. Je lui flatte le bas du dos. – Ce qu’il s’est passé hier soir ne se serait jamais produit, normalement, si on n’avait pas vécu sous le même toit. Tu m’aurais appelé mais… Je ne t’aurais pas cherché des heures avant de te trouver. Ca aurait été moins stressant pour nous. Pas moins important mais... Moins stressant c'est sûr. Parce que je sais que je suis source de stress, pour toi.




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My piece of you [Terminé] - Lun 19 Fév - 22:13
Varri Bjurman
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CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
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LARS
&
VARRI
MY PIECE OF YOU
Le mâle est ailleurs, un peu absent – comme toujours lorsque cette télé tourne et plus encore lorsqu’il s’agit de dessins animés. Dans une vision fugace et un peu floue, Varri le voit flanqué sur un canapé en compagnie de leur môme, obnubilé par les images qui défilent à l’écran et ça la fait sourire un peu bêtement parce que ça lui plait assez. Si la perspective d’élever un enfant seule ne l’a jamais dérangée avant ça, cette fois-ci ça lui semble vital et indispensable qu’il soit là. De faire ce genre de choses à deux - se lever en pleine nuit, changer les couches, faire le tour du pâté de maisons en voiture pour espérer le faire dormir. Mais aussi les premiers pas, les premiers mots, réaliser ce que c’est que d’être une famille. Soudée, unie, malgré les craintes et les engueulades. Voir leur enfant se construire, se chercher et se trouver. Qu’ils puissent se regarder dans les yeux et réaliser que c’est la plus belle chose qui leur soit arrivée – se dire que c’est la meilleure manière de se montrer comment ils s’aiment.

Blondie chasse bien vite ce sursaut de romantisme pour en revenir à la nourriture froide logeant dans son assiette. Si l’homme est vaporeux, c’est surtout parce qu’elle vient de l’épuiser en un temps record – une bonne chose pour lui éviter une nouvelle insistance quant à la voir à poil. Et c’est qu’elle n’est pas peu fière, Varri. Un peu béate de cette soirée qui pourrait lui faire oublier toutes les angoisses substantielles qui ont sévies jusqu’ici. Et elle s’oublie un peu quand il s’agit de formuler haut et fort son désir de changer de piaule - ce projet de vivre à deux qui a été évoqué avant que tout ne dérape.

– Quoi ? L’homme sursaute à ses côtés comme si elle venait de lui sortir qu’elle était en cloque sans même s’en rendre compte. Quoi, quoi ? Alors elle le fixe, Varri, les yeux un peu écarquillés dans un sentiment violent – une sensation nauséeuse aux bords des lèvres quand elle a l’impression qu’un bulldozer est en train de saccager toute la quiétude en elle. Quand elle a l’impression que l’on vient de saboter ses espoirs comme l’on vient de changer une destination de rêve sans qu’il n’y ait plus de retour en arrière possible. Il fixe son assiette, Lars, répétant la formule comme si elle était aberrante. Comme si c’était impossible. Comme si Blondie était crédule et naïve. – Un chez toi ça serait probablement plus simple. Qu’il lui dit, essayant de distiller la brutalité de ses paroles en lui embrassant l’épaule. Elle a envie de se dérober mais n’en fait rien, Varri. Elle ne bouge pas, les yeux dans son assiette pour endiguer le mal de chien que ça lui fait à l’intérieur quand elle réalise que peut-être qu’espérer une famille est une belle illusion. Une parfaite utopie.

Plus simple. Se répète-t-elle, cherchant réellement la signification de cette tournure tandis que Lars lui assure que ce n’est pas grave pour se ranger contre la tête de lit et continuer à manger. Plus simple comme un plan cul ? Et Varri se force à mâcher une nouvelle bouchée dans la volonté de garder tout ça en elle – cette déflagration afflictive. Pour ça, elle lève les yeux vers le dessin animé qui commence et muselle la douleur pulsant dans sa poitrine, préférant la refouler plutôt qu’elle ne vienne perler à ses cils dans une supplique muette. Il. Faut. Vraiment. Que t’arrêtes de chialer, Varri. Elle ne peut pas dire que c’est injuste et c’est ça qui la met hors d’elle. Parce que tout ça, c’est sa faute. Si elle ne lui avait pas sorti ce putain de désir d’indépendance dans une pulsion égotiste complètement stupide, elle n’en serait pas là aujourd’hui. A se heurter une énième fois à cette blessure qu’elle a causé. A cette fracture, entre eux. Peut-être que ce serait sensé, que l’on vive séparément. Comme deux adolescents qui se font la cour. Peut-être que ça nous ferait du bien. Peut-être, peut-être… Mais j’attends ton enfant et j’ai besoin de toi, même si tu ne le sais pas encore. Elle ne peut pas lui dire ça. Pas maintenant alors qu’une boule de rancune lui bloque la gorge. Pas maintenant alors qu’elle a décidé de le lui dire plus tard et qu’elle a tout fait pour que la soirée soit bonne.

Varri sent une paluche s’attarder à la chute de ses reins dans une caresse voulue réconfortante. Il ne lui dit pas que c’est irrévocable – seulement qu’ils ne pourront pas vivre ensemble de suite. Revient à la soirée de la veille, biaisant un reproche dans cet enchaînement qu’elle n’a pas vraiment choisi. Il lui dit qu’il est une source de stress pour elle, même si elle comprend plutôt qu’elle est une source de stress pour lui. Alors quoi, Lars ? Tu vas me reprocher d’être tombée sur la sirène, d’en avoir réchappé et d’être tombée dans les pommes pendant des heures sans avoir pu te donner le moindre coup de fil ? Et ça l’agace, qu’elle doive se sentir coupable de ça. De ce traumatisme qui a ressurgi sans crier gare et qui ne mérite d’après lui pas la moindre foutue compassion. « Je t’aime. C’est normal que les gens que l’on estime soient source de stress parce qu’on a souvent peur de les décevoir. » Et on les déçoit. Putain, ça oui. Un peu malgré nous.

Varri lui coule un regard de biais, venant à son tour s’appuyer contre la tête de lit. Et dans la volonté un peu farouche de ne pas gâcher la soirée et de remettre ce genre de réflexions pénibles à demain, elle se fend d’un sourire à son égard. « On en recausera plus tard. T’as l’air crevé. » Et Blondie se penche vers lui, suspendant le poignet qui tient la cuisse de poulet pour lui voler un baiser au goût de mayonnaise. S’en amuse dans une œillade espiègle avant d’en revenir au dessin animé dans un flottement plus morose qu’il n’y parait.
C’est pas grave.
T’as peut-être raison.

C’est mirifique les dessins animés et ça finit toujours bien. Mais Peter Pan, le vrai Peter Pan, c’est au-delà de l’image naïve de cet enfant rieur et insouciant. C’est un gamin qui porte en lui la douleur de l’abandon de sa mère, c’est la recherche effrénée d’un substitut. Un peu de déni, aussi, sur la vérité plus horrible – car il fantasme l’image d’une mère et s’y se raccroche en la vantant aux autres enfants. Et pourtant, vient l’aveu d’un égoïsme éhonté, parce que si Peter a été abandonné par sa mère, c’est parce qu’il n’était jamais là. Qu’il l’a crue acquise et dévouée à lui.
Varri, c’est un peu Peter dans une vision du monde encore centrée sur lui-même. Alors, accepter les désirs de l’autre, c’est un peu son combat.

A commencer par là.

« Pourquoi Clochette ? » Lui demande-t-elle d’un air songeur lorsque le personnage entre en scène en faisant allusion à ce surnom qu’elle a tant exécré qu’il lui donne à l’époque de leur mésentente. Elle croise son regard, capte l’amusement gouailleur et roule des yeux d’un air froissé quand il le lui dit, pourquoi. Blonde et chiante ?! Elle lui plante son coude dans les côtes pour le bousculer un peu et vient lui mordre l’épaule dans une attitude revancharde. « Heureusement qu’elle est sexy, alors. » Lui glisse-t-elle d’un air entendu avant de délaisser son assiette sur le côté dans un soupir repu. Elle veut se tâter le bide dans un réflexe de satiété mais avorte le geste pour débarrasser leurs assiettes. Se dirige vers la table pour prendre le saladier remplis de fraises et la bombe de chantilly. Puis fait onduler le matelas en revenant près de Lars pour lui présenter le dessert. « C’est de loin la chose la plus saine que l’on va manger depuis un moment. » S’amuse-t-elle avant de renverser la tête pour s’offrir un peu de crème directement dans la bouche. Les joues rondes et les yeux rieurs, elle croise les billes vertes de son homme et réfrène son envie de s’esclaffer pour avaler. « Y a un truc que j’aimerais faire demain... » Lui murmure-t-elle alors avant de prendre une fraise et d’en croquer un morceau dans un réel soupir de satisfaction. Elle redoute un peu la réaction de son interlocuteur, met de la chantilly sur le bout restant pour l’offrir au mâle. « J’aimerais qu’on aille à la fête foraine, tous les deux. » Elle remue un peu sur une fesse puis l’autre pour trouver une posture confortable. Finit par se lover contre son torse en grappillant quelques fraises et en jetant quelques regards distraits vers le film. « Tu en penses quoi ? » Lui demande-t-elle alors en cherchant son regard, espérant ne pas le faire soupirer de résignation. Puis elle le taquine d’une pression de chantilly contre son thorax qu’elle vient laper d’un minois mutin. « On va bien s’amuser... »

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BJURMAN Varri
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Je tique, un peu malgré moi. Me focalise un instant sur la fin de sa phrase, qui relève les aléas de cette déception que nous avons peur d’apporter aux gens que nous aimons. Et elle m’aime. Et tu penses me décevoir. C’est ça que j’entends. Ca que je capte dans le timbre pourtant léger qu’elle emploi pour me le dire – dans le vibrato vibrant d’un reproche. Je ne sais pas à qui elle le destine d’ailleurs, ce fameux reproche – celui que je rêve peut-être. A elle pour avoir l’impression de me décevoir. A moi pour être en train de lui en donner l’impression. A nous dans cette communication biaisée de non-dits que nous ne disons toujours pas dans la peur panique d’une maladresse. Mais elle ne me déçoit pas Varri. Tu es sûr ? qu’il me questionne mon encéphale gorgé d’endorphine, claqué d’avoir trop joui. Est-ce que tu es sûr qu’à un moment donné, elle ne t’a pas fait ressentir une déception si intense que tu as du mal à lui pardonner ? Je cligne des paupières. Compte machinalement – ça calme, de compter, ça recentre, de compter. Jusqu’à un, puis deux, puis trois… Sens Varri remonter, elle aussi, contre la tête de lit. Réalise, dans plusieurs battements de cœur manqués, qu’elle m’a déçu plus de fois que ce qu’il serait raisonnable de le lui dire, à Varri. Qu’elle fait bien d’avoir peur, Varri. Mais que c’est peut-être cette peur qui fait qu’elle a des loupés à conséquences, ces dernières semaines – qu’elle réfléchit moins, qu’elle ne m’inclus pas avec autant de facilité qu’avant, dans sa vie. Qu’elle ne m’élude peut-être pas parce qu’elle est folle, mais seulement parce que je suis con. Que ce n’est peut-être pas qu’elle la responsable – bien que je n’ai jamais été du genre à le penser, force est de constater que ses derniers élans de souplesse à mon égard sont une preuve qu’elle, par contre, doit y croire dur comme fer. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? continué-je dans mes élucubrations en recevant son baiser dans un bouleversement passager un peu exagéré. J’abandonne la cuisse de poulet dans le fond de mon assiette, joue avec des chips en regardant, pour l’une des premières fois de ma vie, un dessin animé plus distrait que concentré. La demande en mariage Lars. Tout a commencé à déconner après ta putain de demande en mariage. L’idée et sa validation me percutent avec la violence d’une balle dum-dum tirée en pleine caboche – une Kurt Cobain du tonnerre comme dirait l’autre. Je m’affaisse sur mon séant. Ramène carrément la couette sur moi quand je n’ai, pourtant, absolument pas froid – avec 40° de température corporelle il faut s’avouer que se peler ça reste complexe. Tu l’as faites paniquer et, depuis, tu ne lui fais pas redescendre la pression. Est-ce que… Est-ce que c’est pour me montrer qu’elle peut être indépendante qu’elle se jette dans la gueule du loup sans filet ? Est-ce que c’est pour ça qu’elle souhaite ne pas en parler ? Parce que ce n’est pas censé me concerner au-delà de ce qu’elle m’a raconté ? Après tout, je ne suis que Lars Hjelm – un homme qui, bientôt, ne partagera sa couche que beaucoup plus sporadiquement.

C’est sa voix qui me ramène au moment présent dans un sursaut presque imperceptible. Je relève le museau vers la télévision. Vois Clochette se dandiner à l’écran et souri, nostalgique. Pourquoi je t’appelais comme elle ?Parce qu’elle est blonde et chiante, répond-je en repensant à une époque où il était beaucoup plus cohérent que maintenant, ce surnom. – Et parce que je savais que ça ne te plaisait pas. Et parce que je n’étais pas foutu de retenir ton prénom. Parce que je n’avais aucune envie de retenir ton prénom – que ça m’aurait fait chier que tu m’en crois capable. Par simple fierté – par simple plaisir de t’énerver. Je n’avais que cette arme minable contre toi – que ça pour te montrer combien ces histoires m’indifféraient dans les poursuites. Que ça pour dédramatiser tes descentes à la réserve pour venir me cueillir. C’est toujours plus drôle de se faire arrêter par Clochette que par Varri Bjurman, officier et spécialiste des affaires tribales. Je lui passe la main dans les cheveux. Ricane silencieusement au pouvoir de séduction de Clochette – sous côté jusque là. Ne la quitte pas des mirettes tandis qu’elle s’anime pour ranger nos assiettes, épousseter les couvertures, aller chercher le dessert et revenir avec. – Il y a de la salade dans les sandwichs que l’on achète… On pourrait presque dire que c’est des sandwichs sains. Mais je ne suis pas sûr que l’argumentaire fonctionne… Ce n’est, de toute façon, pas moi que tu nourrirais qu’avec des fruits et des légumes.

Elle balance sa tête en arrière, Varri. Claque la bombe de chantilly au dessus de sa bouche pour s’en remplir les joues. Je me redresse. Viens lui mordre l’angle de la mâchoire dans un geste spontané. Lape son cou lorsqu’elle me jette une œillade candide. Y enfoui le nez dans une idée franchement salace quand elle enchaîne sur ce qu’elle aimerait faire demain. Tu me dis ça alors que 2 secondes avant tu avais la bouche pleine… C’est me faire frissonner pour que j’accepte tout ce que tu pourrais me proposer après m’avoir nargué.Quoi ?, ronronné-je en repartant doucement en arrière, gobant la fraise qu’elle me donne. Manquant de m’étouffer, pour la seconde fois de la soirée, avec de la bouffe. Faut que j’arrête d’essayer de manger en t’écoutant parler… Ca commence à devenir dangereux. La fête foraine. Elle veut aller à la fête foraine. Je déteste ce genre de rassemblement débile. Payer pour crever des ballons ou vivre des sensations semi-fortes dans des bateaux pirates qui gigotent dans tous les sens c’est des trucs qui me dépassent. Je ne comprends pas le but. Encore moins le concept. Puis ce monde… Le monde, généralement il y en a des masses. Et j’ai toujours eu un réel problème avec la foule – cette proximité déplorable que ça impose. L’odeur des gens, leur incorrection quand ils te bousculent ; la liberté qu’ils s’accordent à mater celle que tu as à ton bras... Parce que tu ne passeras probablement pas inaperçu sauf avec un sac poubelle sur la tête. Je dodeline du chef. Mais plus les jours passent et plus tu la brises, Lars… Est-ce que ça ne serait pas le moment de lui faire plaisir ? D’accepter de faire quelque chose qu’elle trouve agréable qui n’inclus aucun règlement de compte ou jeu de rôle ? Ce n’est donc pas la chantilly sur mon torse et la langue qui vient la cueillir dans un spasme plaisant qui me fait prendre ma décision. – Bien sûr, soufflé-je en glissant une main dans ses cheveux blonds pour amener son visage jusqu’au mien. – On ira où tu veux demain. Je ne suis juste pas sûr qu’on s’amusera aussi bien que ce que tu le prétend. Je l’embrasse. M’enfonce dans les oreillers en piquant dans le saladier de fraises. Reste là, un peu passif, en passant mes phalanges dans la crinière de Varri. Me plonge dans le dessin animé dans l’espoir d’oublier les gaucheries de ce soir – les gaucheries que j’accumule, finalement, moi aussi. Et je reste sage jusqu’à ce que le générique de fin se mette à défiler et que je remarque l’heure, légèrement tardive.

C’est à contre cœur que je me dégage du lit dans une excuse à peine audible pour me trémousser, cul nu, à travers la pièce. Je cherche désespérément mon téléphone. Chope une clope avant le reste. Envoi valser le paquet sur le lit, pour que Varri le réceptionne, quand je m’en vais à la salle de bains pour fouiller mon pantalon. Je reviens le portable visé à l’oreille pour ouvrir en grand la fenêtre et m’y poser devant. J’y appelle Ada. Succinctement. – Ah ! Tu vas mieux !, qu’elle s’exclame, heureuse, probablement, dans sa haine, que je ne me sois pas fait renversé par un 36 tonnes. Mais je lui fais perdre son sourire audible à l’instant où je lui annonce que je ne vendrais rien ce soir – que je me rattraperais le lendemain. Elle me le fait promettre, dans une attitude un peu désespérée. En causant d’une marge qui est assez fluctuante pour que sa propre vie soit précaire et incertaine. Je me contente d’hausser une épaule et de lui affirmer ce qu’elle veut que je lui affirme pourvu qu’elle me lâche un peu la grappe. Tout le monde sait que tu le feras, même pour Ada. T’es incapable de ne pas tenir tes promesses Lars alors…J’espère que tu n’avais pas prévu d’y aller en soirée, à ta fête foraine, murmuré-je en envoyant valser mon mégot pour pianoter sur mon écran. – Pour voir les lumières de la ville… Je ne peux malheureusement pas manquer le travail tous les soirs. Je pose l’engin technologique sur la table. Reviens sur le plumard pour me vautrer sur Varri. Lui intime dans un geste un peu énergique d’écarter les cuisses pour que je m’y glisse. – Encore, dis-je en me pressant contre elle dans une augmentation du désir. – Après on regarde le dernier disney et on dort. Je tends un bras pour récupérer la bombe de chantilly. J’ondule dans un coup de reins énergique. La fait légèrement hoqueter. – Qu’est-ce que tu veux que je fasse, Amour ? Qu’est-ce qui te ferais plaisir ? Court silence. Je suis à toi.

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Je ne sais pas, ce qui me réveille. Le soleil qui perce à travers la fenêtre du salon et qui est surprenant – nous avons eu un temps particulièrement maussade dernièrement, un rayon de clarté semble être un don du ciel. Ou Varri qui semble vouloir sortir du lit avant moi. Je me tends, dans une crispation molle. Tente d’y récupérer le poignet pour la retenir. Dois m’y reprendre à trois fois pour y arriver – ne sais même pas si ce n’est pas elle qui cède à la tentation de rester encore quelques minutes dans mes bras. Je la ramène contre mon torse dans un grognement endormi mais satisfait. Viens coller mes lèvres contre l’une de ses omoplates. Remonte l’une de mes paluches sur l’un de ses seins, que je pelote doucement. – Tu allais où ? demandé-je d’un timbre rauque – aussi brut et naturel que de la matière première arrivée en usine. – Je suis obligé de m’habiller ? râlé-je en battant un peu des jambes, comme un môme. Non Lars, vous allez y aller tout nu à la fête foraine.Il fait même pas beau, murmuré-je tout bas quand je manque de repartir dans les bras de Morphée.









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My piece of you [Terminé] - Mar 20 Fév - 21:49
Varri Bjurman
sorciers
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Varri Bjurman
EFFIGIE : Charlize Theron
BAFOUILLES : 10946
PACTE : 04/01/2017
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OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
CREDIT : Carnavage
LARS
&
VARRI
MY PIECE OF YOU
A en voir la tête que tire Lars, Blondie devine que la fête foraine n’est pas l’idée du siècle pour y faire son annonce. Arriver à l’y traîner relèverait même du miracle. Mais en y réfléchissant, ce n’est pas bien surprenant pour un type qui a vécu en ermite durant dix ans de fuir les lieux publics de ce genre, propices aux rapprochements amoureux, amicaux ou familiaux. Lars, il est comme un étranger dans ce monde – hermétique à la banalité, novice dans le partage et peu coutumier des concessions. Même si Varri n’a rien d’une expérimentée en la matière, tâtonnant depuis toujours avec l’idée du couple et ce que cela implique, elle se sent investie de la nécessité d’initiatives de ce genre en contraste avec lui. Parce que ce serait bien la première fois qu’ils sortiraient tous les deux, qu’ils s’afficheraient aux yeux du monde sans se soucier de sa profession douteuse à lui et de ses bavures à elle. Elle aurait bien fantasmé un week-end dans les montagnes, isolés tout deux dans une cabane avec le crépitement d’un feu et les hurlements nocturnes des animaux pour seule compagnie mais ce n’est pas elle qui tient le porte-monnaie, ce qui limite beaucoup ce genre d’entreprises. Et en ça, elle manque d’indépendance, Varri – parce qu’en lui ôtant sa vie on lui a pris ses possessions. Ça ne lui était pas arrivé depuis sa majorité et c’est une pilule qu’il lui est difficile d’avaler.

Dans une grimace appréhensive, Blondie niche son museau contre le poitrail du mâle. Puis lorsqu’il accepte sans l’ombre d’une protestation, elle cligne des paupières dans une franche surprise. Elle se perd dans ses yeux verts tandis que les épaisses phalanges s’emmêlent dans ses cheveux pour sceller leur accord dans un baiser. Et qu’elle lui sourit, Varri, le cœur gonflé par les efforts qu’il fournit pour être agréable et conciliant. Parce qu’elle se dit un peu bêtement qu’elle pourrait lui faire aimer ça – les moments de légèreté ailleurs qu’ici, même si ça implique qu’il y ait du monde autour d’eux. Lars s’installe plus confortablement et la blondine se repose contre son torse, bercée par les pulsations de son pouls et par la bande sonore du dessin animé.

La vie est faite de moments de répit de ce genre que l’on aimerait suspendre, comme ces boules à neige que l’on collectionne sur nos cheminées. Et le but, c’est souvent d’essayer d’en avoir plus. Saisir davantage de beaux moments pour que ça compte véritablement dans la balance des difficultés et des remises en question.

Le film passe et la musique entêtante reste. Varri pourrait s’endormir, flanquée contre son homme dans une satisfaction enivrée, l’esprit hanté par des mômes chantant et dansant et un crocodile affamé au son d’un tic-tac. Quand Lars remue, elle râle un peu. Consent à le libérer de son étreinte pour qu’il s’arrache au plumard pour la faire profiter de son illustre fessier en mouvement. Et quel fessier. Il farfouille à la hâte dans ses frusques, en récupère son paquet de cigarettes et lui en propose implicitement une en le lui faisant parvenir. Varri se redresse sur un bras et louche sur les clopes avant de regarder filer le mâle en direction de la salle de bain. La cigarette. Autant dire qu’elle peut faire officiellement une croix dessus maintenant. Dans une grimace désappointée, elle dépose le paquet sur la table de chevet et se venge sur le saladier de fraises. En mange quelques unes en croisant les doigts pour que Lars ne s’intéresse pas à cette nouvelle résolution de sa part. Puis quand il revient, Blondie se noie dans son oreiller pour ne pas avoir à sentir les effluves de cigarette flottant dans l’air ambiant bien que la fenêtre soit grande ouverte. Elle l’écoute d’une oreille distraite déblatérer en italien pour faire part de son absence au travail et se mord la lèvre avec culpabilité avant de le voir revenir vers elle. Pas moyen que t’aies quelques jours après ça ? Songe-t-elle vaguement dans le demi-sourire qu’elle lui adresse. Y a pas de congé de paternité pour les dealers ? Elle regrette un peu de ne pas lui annoncer la nouvelle ce soir, histoire qu’il ait un peu de temps pour digérer la nouvelle. Redoute qu’il prenne la fuite plus qu’il ne décide de rester avec elle pour fêter ça. « C’est toujours mieux en soirée, ce genre d’endroits. Plus romantique… Mais en journée, ce sera très bien. » Lui glisse-t-elle dans une œillade malicieuse.

Lars s’étale à moitié sur elle, lui arrachant un gloussement de surprise. Il se fraie un passage jusqu’à ses cuisses et se montre très convaincant pour une pause crapuleuse. Lui expose son programme non sans lui donner un petit avant-goût savoureux. Varri soupire longuement dans un désir tacite, admirant la vigueur qu’est la sienne alors qu’il menaçait de somnoler d’un trop plein de satiété sexuelle au moment du repas. Et quand il lui demande ce qu’elle désire dans une dévotion licencieuse, Blondie se penche vers son oreille pour lui murmurer. « Répète-le, encore. » Gémit-elle en écartant seulement le tissu faisant barrière à la tiédeur jouissive de leur étreinte. « Que tu es à moi. » Dans une oeillade fiévreuse, du bout de ses mains entreprenantes et dans sa possessivité volontaire.


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Les paupières frémissent devant les quelques rayons du soleil qui s’immiscent jusqu’à eux. Varri se complait de cette chaleur réconfortante du cocon de leur lit d’amour en contradiction avec le froid mordant qui les attend hors des draps. Puis l’idée s’installe doucement dans un noyau de nervosité palpable. Il faut qu’elle le lui dise, aujourd’hui – où leurs ébats auront tôt fait de révéler le pot aux roses.
Dans un sursaut matinal, Blondie tente de s’esbigner du lit – s’établit un programme bien précis pour lutter contre l’angoisse grandissant dans le creux de son ventre. Aller chercher de quoi petit-déjeuner, prendre une douche, s’habiller et tirer monsieur jusqu’à la fête foraine où ils pourront passer la journée en toute tranquilité. Pondre la nouvelle sans savoir comment. Songer à l’attacher pour ne pas le voir s’enfuir.

Dans le flot de ses pensées, Varri ne remarque pas le mâle éveillé à ses côtés. Elle sent seulement sa pogne tenter de la retenir dans une gestuelle brumeuse – consent à se laisser faire pour revenir contre lui et se lover de dos à son thorax puissant. « Amour… » Soupire-t-elle dans un entre-deux nébuleux – entre envie et reproche lorsqu’il lui embrasse l’omoplate et taquine l’un de ses seins. Bien moins coopératif que la veille concernant l’activité prévue pour la journée, il proteste un peu – comme l’ours mal léché qu’il est au pied du lit. L’idiome natal est le premier à venir. A sa question, elle laisse échapper un rire léger. « Si t’es obligé de t’habiller ? Un peu que tu l’es ! Pas question que d’autres que moi profitent du spectacle. » Elle pivote un peu pour pouvoir lui couler une œillade. Lève les yeux au ciel quand il lui dit qu’il ne fait pas beau. « Que de mauvaise foi… ça ira mieux après le café. » Ronronne-t-elle. Et pas que… Lovée dans le creux de son abdomen, Varri se tend légèrement pour venir taquiner sa vigueur matinale de sa croupe. « Tu peux déjà oublier l’idée de te rendormir. J’ai d’autres projets pour toi. » Qu’elle provoque dans un plaisir non feint, attisé par le souffle chaud du mâle contre sa nuque. Dans l’étau réconfortant de ses bras, elle remue chaudement avant de le guider en elle dans une crispation intime. Et qu’ils ondulent lascivement dans une tendresse un peu oubliée, colonne vissée au râble dans une mécanique presque parfaite. Elle le noie dans l’odeur de sa crinière, Varri, goûtant à la langueur torride de son bas ventre et la moiteur de leur union. Jusqu’à le crisper dans cet avènement un peu brutal qui la fait venir dans des frémissements à l’intérieur de ses cuisses.

« Hmm… Bonjour, mon amour. » Elle l’embrasse comme si c’était un nouveau départ de journée. S’esquive de lit après être restée une dizaine de minutes à le regarder dans les yeux et à l’embrasser du bout des lèvres dans un silence complice. Puis, elle remue. Commence par s’étirer à la lumière d’un soleil ardent qui rayonne par la fenêtre puis passe par la case douche en premier lieu, parce que c’est vraiment nécessaire avant de mettre un pied dehors pour amorcer quoi que ce soit. Elle s’absente le temps que Lars émerge pour aller à la boulangerie du coin – revient avec deux cafés brûlants et quelques viennoiseries. Le taquine de ses orteils quand elle se calle au fond du lit, contre le rebord en bois pour dévorer sa chocolatine en quelques minutes tandis qu’il est contre la tête de lit à savourer. Capte l’amusement qui louvoie dans les pupilles masculines au constat des fringales qu’elle s’offre. Alors elle lui jette une œillade désinvolte dans ce besoin futile de se justifier. « C’est toujours meilleur après le sexe. »


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Il y a toujours foule en journée à la fête foraine. Même si ce n’est pas les vacances scolaires et que la plupart des gens ont du prendre des congés pour y flâner. Mais ça fait partie du charme de ce genre d’endroits - les gosses qui galopent en tout sens, les couples qui se bécotent et les groupes d’amis qui ricanent avec des défis stupides pleins la tête. Parce qu’une fête foraine sans monde, c’est aussi sordide que des clowns sans blague. Ça fait peur.

Varri louche sur Lars qui marche à ses côtés et le devine tendu de la tête aux pieds, comme un chien sur le qui-vive serait prêt à mordre la première personne qui lui jetterait ne serait-ce qu’un regard de biais. Elle le bouscule un peu en venant contre son flanc, mêlant ses doigts aux siens pour lui prendre la main dans ce geste d’une simplicité enfantine qui n’a jamais été naturel pour eux. Du moins, pas en public. Puis elle cherche dans son regard une miette de réconfort – ce quelque chose qui veut dire, j’irais partout là où tu iras. Comme si elle – simplement elle - pouvait rendre ce genre d’endroit plus plaisant pour lui. Elle penche son museau contre son épaule, contre le cuir rugueux de sa veste qui est comme une seconde peau pour lui. Y effleure les lèvres avant de se perdre dans ses yeux. « Suis-moi. »

Blondie glisse une pièce dans la fente de la machine à babioles qui en crache un petit sachet noir qu’elle s’empresse d’ouvrir. « La première fois que j’ai rejoint la civilisation, mon père m’a emmené dans un endroit comme celui-là. J’ai été stupéfaite par l’existence de toutes ces machines… Cette mécanique. » Elle laisse échapper un petit rire nostalgique avant de secouer la tête, les yeux un peu dans le vague. « J’étais persuadée que dans chaque portique mécanisé, chaque distributeur de billets et porte automatique, il y avait quelqu’un de planqué qui mettait en branle tout le bazar. » Elle croise les callots de Lars et étire une moue boudeuse pour le charrier. « Te moque pas… » Elle se pince les lèvres et exhibe deux bagues du contenant surprise éventré. « Oh, des bagues qui changent de couleur selon l’humeur. » S’amuse-t-elle dans le souvenir d’une enfance lointaine. Autant dire que c’est ce qu’il nous fallait, vu le mal de chien qu’on a pour communiquer. Dans une mine canaille, la blonde s’empare de la paluche du mâle pour la lui glisser au petit doigt – seule phalange assez fine pour accueillir l’anneau trop étroit et sa pierre clairvoyante. Elle glisse la sienne à l’annulaire en se rendant vite compte du malaise que ça puisse évoquer en cherchant un peu plus loin. Puis déplie le carré de papier qui sert de notice pour jeter un œil aux annotations. « Allez, tu vas pas me dire que t’es jamais allé t’amuser avec des pétards dans un endroit pareil étant môme. » Le taquine-t-elle. « La dernière fois que je suis allée à une fête foraine, c’était en service – pour mettre fin à une altercation entre un lanceur de couteaux et sa femme. Femme à barbe. » Elle hausse les sourcils dans un flottement égayé avant de lorgner la couleur empruntée par la pierre de Lars. « Ca dit que tu es… » Jaune, jaune. Elle repère bêtement la ligne, lit sans vraiment relever. « … Inquiet. » Comme quoi, y a probablement une part de vérité là-dedans. Pense-t-elle un peu tristement avant jeter un œil à sa pierre. « Et je suis… » Turquoise. ça lui rappelle vaguement un truc – le genre qui rend peu fier. Amoureuse. Varri froisse le papier dans sa paume et lui décoche un petit sourire. « Cool. Je suis cool. C’est tout moi ça. Idéal contre ton inquiétude. Allez… Laisse toi porter. » Et qu’elle le prend par la main Varri, pour l’entraîner à travers les allées fleurant bon les churros et la barbe à papa.      

Dialogues:
CODAGE PAR AMIANTE
Varri Bjurman
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My piece of you [Terminé] - Mer 21 Fév - 3:00
Anonymous
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HJELM Lars
&
BJURMAN Varri
MY PIECE OF YOU

Une nappe noirâtre passe sur l’arrière de mes paupières. Mes phalanges relâchent la pression sur le sein. Ma tête se renfonce doucement dans les oreillers pour s’y noyer dans un nouveau sommeil – moins profond que le premier mais tout aussi réparateur. Ca m’apprendra à dormir sur un banc quand il aurait été plus simple de rentrer discuter me fis-je remarquer sans même lutter contre l’envie. Et c’est dans cette pensée un peu vaseuse que je commence à partir – à me laisser trainer dans les bras d’un dieu qui ne fait même pas parti de ma culture. Jusqu’à ce coup de bassin. Celui de Varri. Qui me rattrape avant l’inévitable. Qui me fait grogner et mes réaggriper à elle dans la caresse de sa croupe contre mon membre. Je remue doucement. Sors de cette léthargie exquise. Soupire son prénom dans le creux de son cou. Crache une injure dans une vibration terrible lorsqu’elle se glisse sur moi et que je lui écarte une cuisse. Je dois lui murmurer n’importe quoi, dans le claquement de nos chairs. Des murmures qu’elle doit à peine capter sous ses couinements et ses gémissements. Des merde des putains des qu’est ce que je t’aime des |i]encore[/i] des plus fort dans le désordre inconscient du coït matinal. Jusqu’à ce qu’on jouisse, sans grande considération pour les voisins, encore une fois. Que je m’affaisse dans le songe de cette vie à deux dans un endroit un peu plus isolé. Que j’idéalise autre chose que les bas fonds de la ville – que j’idéalise cette vie à deux que je remets, pourtant, systématiquement à plus tard pour ne pas que nous nous cassions violemment la gueule. Tu es trop prudent.

La respiration irrégulière. La pulpe des doigts entre les jambes de Varri qui la caresse distraitement – mon sexe toujours en elle pour profiter de ces derniers instant d’humidité réconfortante. On s’embrasse. On profite de nous. Du silence du motel endormi qui me fait me questionner sur l’heure réelle que le soleil biaise – chose de laquelle je me désintéresse bien vite lorsque Varri essaie de se soustraire à moi. Je la rattrape d’une paluche entreprenante. Lui empoigne une hanche dans une négation enfantine. Dans la peur stupide et incohérente qu’elle ne revienne pas, aujourd’hui – qu’on ne passe pas la journée ensemble. Mais c’est elle qui te le propose Lars, pourquoi voudrais-tu qu’elle annule au dernier moment ? Alors je la laisse s’éclipser dans la salle de bains – probablement en aurais-je autant besoin qu’elle, d’une douche fraîche. Me laisse bercer par l’eau qui coule en ces clapotis étranges qui indiquent que quelqu’un se trouve sous eux. Aimerais aller la rejoindre – me souvient que c’est toujours une galère monstre d’entrer dans cette cabine à deux sans foutre de la flotte jusqu’au couloir. Il faut que je déménage. Il faut vraiment que je déménage. Elle ressort de là quelques minutes après. M’offre l’un de ses plus beaux sourires. Elle va acheter le petit déjeuner. Je me redresse vivement sur un coude. L’instinct de panique faisant remonter mon cœur dans ma gorge. – Tu vas à la boulangerie du bout de la rue ?, demandé-je en voulant me montrer plus détacher que ce que je ne le suis en réalité. Elle acquiesce en enfilant une veste. Si tu veux la suivre tu vas avoir l’air d’un psychopathe Lars. Elle en a pour 10 minutes. Pas plus. Laisse la vivre.Tu me prends un café bien noir, hein ? rajouté-je pour ne pas que ma première interrogation paraisse trop suspecte. Trop folle. Paranoïaque.

Je tombe sur le flanc. La porte se referme dans un cliquetis aussi bruyant qu’un Boeing qui atterri à 10m de mes esgourdes. Et j’attends. Ne prend même pas la peine d’aller à la douche. Foutrement bien réveillé, cette fois. Les billes grandes ouvertes et fixées sur l’angle du couloir. J’écoute. D’une patience relative – celle qui fait paraître une seconde aussi longue qu’une putain d’heure. J’ai la sensation désagréable que ça fait des jours, qu’elle n’est plus avec moi quand je me lève enfin pour aller récupérer mon téléphone portable. Je note mentalement l’heure. Retourne sous la couette. Refuse d’aller dans la salle de bains au cas où je raterais l’un de ses appels. Et si sa sirène l’a retrouvé ? que je me dis, un peu naïvement – parce que la logique ne compte plus quand la peur ronge les entrailles. En pleine journée ? Devant témoin ?Mais qu’est ce qu’elle fait ? fulminé-je. Une minute. Une minute à peine depuis la dernière fois que tu as regardé ton téléphone. Calme toi. Le conseil est sans succès. Tombe dans l’encéphale d’un sourd qui est à deux doigts d’abandonner ses bonnes résolutions pour aller rejoindre la femme qu’il aime… Mais elle revient, Varri. Café et sachet de viennoiseries à la main. Le soulagement que je ressens à voir sa frimousse est indescriptible. Mes muscles se détendent. Mon plexus daigne enfin me faire respirer normalement. – Tu en as mis, du temps, soufflé-je en m’asseyant contre la tête du lit. Elle se met en face de moi, ne prête pas vraiment attention au vibrato d’inquiétude que je me félicite d’avoir si bien voilé. Déballe ce qu’elle a ramené pour croquer à pleine dents dans une chocolatine croustillante. L’excuse qu’elle me sort, dans ma contemplation silencieuse me fait légèrement pouffer – oublier ce pour quoi j’ai eu un peu peur et ce pour quoi c’était beaucoup plus facile de vivre avec Eija. Eija était bloquée dans notre appartement. Varri est plus indépendante que ce qu’un homme comme moi peut l’espérer. J’élude ces pensées d’un hochement de tête rêveur. Trempe les lippes dans le café – noir et trop chaud – pioche au hasard pour me retrouver avec un croissant tiède. Le déguste sagement avant de me lever – un peu à contre cœur et sous la recommandation de Varri qui aimerait faire autre chose que zoner dans cette pièce qui semble la rendre dingue. M’en parle pas…

Douche – Dents – Chignon – Habillage.
Je mets plus de temps que celui qu’elle m’avait imparti pour me presser un peu, au vu de la motivation relative que je me traînais… Mais quand même, je suis prêt presque dans les temps. Tourne une fois sur moi-même pour qu’elle constate que je suis homme présentable. M’affuble de mon plus beau sourire pour retirer de mes traits l’ennui profond que m’inspire cette fête foraine – je ne savais même pas qu’il y en avait une dans les parages jusqu’à ce qu’elle m’en parle d’ailleurs. Viens la prendre dans mes bras juste avant de s’en aller. – J’espère que j’aurais un excellent lot de consolation pour l’effort fourni…

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C’est une fin de matinée heureuse. Confortable. La lueur de lumière du parc, tamisée par la journée bien entamée, le reflet des manèges, haut dans le ciel, le soleil qui martèle les bicoques des nomades, sur la droite. Le haut des arbres tangue et se bouscule avec un bruit mousseux - comme le bouillonnement d’une eau gazeuse dans un verre – dans une brise fraiche et humide. D’une douceur sauvage et ensorcelante. Elle ramène à nos narines les fragrances si particulières de ces lieux atypiques – le parfum des barbes à papa, des churros, des gaufres, des crêpes et de l’amour qui se mange en pomme. Et plus on s’enfonce dans la masse grouillante d’individus anonymes, ceux qui nous ignorent autant qu’ils nous épient, et plus on capte le bruit assourdissant des manèges. Le tintamarre de la musique et des voix puissantes qui crachent des recommandations si proche des micros que ça en grésille. Approchez ! Approchez mesdames et messieurs et venez tenter votre chance ! Des rires des enfants et des cris des adultes sur les manèges à sensations – ceux qui mettent l’estomac à l’envers. J’aimerais que ça me rappelle mon enfance… Mais ça ne me rappelle rien. Et ça m’angoisse. Je jette un coup d’œil à Varri qui s’écrase contre mon flanc. Elle a l’air d’excellente humeur. Détendue, alerte, le rire facile, la répartie aisée. Elle est une vision captivante. Rassurante et familière, dans son jean moulant et son débardeur uni qui découvre deux charmantes clavicules et deux jolies vertèbres en bas de sa nuque. Son blouson les voile sauf quand elle fait un mouvement un peu brusque. Et malgré le classique de sa tenue – cette régularité qu’elle a à porter toujours les mêmes choses comme si ce n’était pas important, ou très peu – elle souligne la grâce inconsciente et légère de son attitude. Je t’aime, me dis-je lorsqu’elle nous arrête devant une machine où elle glisse une pièce. Cette dernière se met à vomir un sachet que la blonde s’empresse d’ouvrir. J’aime la façon délicieuse et fluide que tu as de raconter les histoires. La façon dont tu clignes des yeux lorsque tu les racontes… La façon dont tu tiens les choses, au milieu de tes doigts fins aux ongles coupés.

Deux bagues sont extraites sous fond de souvenirs familial. J’ai du mal à m’imaginer Varri gamine et heureuse d’être dans ce genre d’endroit avec son père – j’ai même du mal à lui imaginer une famille et une vie, en Suède, tant ce temps me parait loin. J’ai du mal à l’imaginer jeune, alors que je l’ai connu jeune – avec cette naïveté d’enfant et cette innocence merveilleuse dans le fond du cœur. J’ai du mal à me dire qu’un jour, Varri a été une enfant, tout simplement. Avec des rêves d’enfants. Qu’elle s’est tenue loin des problèmes de la vie – ceux qui lui pourrissent actuellement la sienne. – Je ne me moque pas, soufflé-je dans un sourire tendre. Je la laisse me passer l’anneau à l’auriculaire – non sans une certaine difficulté et l’obligation t’écarter légèrement les bords du bijou de mauvaise facture. – Tu ne te doutes pas à quel point j’ai été un gamin sage. Puis terriblement terrible. Les pétards, ça aurait été bien trop soft pour la violence que m’impulsait mon encéphale. Elle passe sa propre bague à son annulaire. Me fait frissonner dans un pincement au bide quand je caresse distraitement le revers de sa main. Reviens à la réalité Lars. C’est des bagues nulles qui donnent simplement une humeur aléatoire. Personne n’épouse personne là. Mais elle s’empare rapidement de la notice, Varri, comme si elle avait senti que le vent était sur le point de tourner – je t’ai dit, Amour, que je ne te le demanderais plus, ne panique pas pour si peu. Elle dépèce la signification de ma couleur jaunâtre et de sa couleur bleuté. Froisse le papier. M’entraine dans le centre du parc, là où les bruits sont encore plus tapageurs, ses phalanges soudées aux miennes. Je lève le museau vers la cime des manèges. Fais presque un tour sur moi-même sans la lâcher pour me rendre compte du joyeux bordel qui m’entoure. Me laisse prendre au jeu, dans un éclat un peu amusé – un peu impressionné. Traine Blondie jusque devant les auto-tamponneuses – y reste à regarder les gosses s’égosiller en appelant leurs parents, pour qu’ils voient, un peu, comme ils conduisent bien. Repars devant une chenille gigantesque qui semble donner la nausée à quiconque s’installe dans ses wagons – parce qu’elle tourne, et qu’elle tourne, et qu’elle tourne… Rase la roulotte d’une diseuse de bonnes aventures pour m’arrêter devant un carrousel et sa musique entêtante. – Qu’est ce que tu veux faire, murmuré-je dans une absence fascinée face à ces chevaux colorés, et ces diligences enluminés. Face à ces peintures pastel et ornées de dorures remarquables. – On est censé tout essayer ? demandé-je en dodelinant de la caboche. – Je suis censé te gagner quelque chose ? continué-je en essayant d’apercevoir, au loin, une connerie qui me le permettrait. Mais qu’est-ce qu’ils font, les gens normaux, ici ? Les gens adultes ?










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My piece of you [Terminé] - Mer 21 Fév - 11:38
Varri Bjurman
sorciers
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Varri Bjurman
EFFIGIE : Charlize Theron
BAFOUILLES : 10946
PACTE : 04/01/2017
My piece of you [Terminé] - Page 2 53-53d0036

OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
CREDIT : Carnavage
LARS
&
VARRI
MY PIECE OF YOU
C’est comme toutes les premières fois. Les premières découvertes. Il faut passer la première impression glaçante – le manque de familiarité qui nous jette hors de notre zone de confort. Puis il faut dompter ce qui nous échappe pour pouvoir en profiter. Et en faire une expérience plaisante. Varri guette les expressions de Lars jusqu’au froncement le plus imperceptible de paupières à mesure qu’ils évoluent dans l’enceinte du parc. Si elle a pris le risque de l’amener ici bien qu’il n’ait pas été emballé, c’est parce qu’elle sait que tout ça s’acoquine à une peur intime et profondément enfouie dans ses tréfonds. Un malaise palpable face à l’inconnu, une crainte cadenassée à la solitude d’une enfance meurtrie. Alors quand elle le regarde, Varri – entre détermination et tendresse – elle espère lui offrir le courage de faire ce pas en plus avec elle vers l’inconnu. Car il n’y a pas de meilleure motivation que d’être deux dans ce genre de tâtonnements.

C’est ça, la vie à deux, tu sais. S’apprendre des choses. Ouvrir des portes à l’autre. Avancer ensemble dans les ténèbres de l’inconnu et se porter, se supporter l’un l’autre pour parvenir au bout. Liés. Entiers. Unis.

Tandis qu’elle marche à ses côtés un bras coincé contre le sien, Blondie se surprend à jeter quelques coups d’œil à cette bague excentrique ornant sa phalange. Celle qui lui offre quelques reflets chatoyants à la lueur d’un soleil plein. J’aime ça… Se dit-elle véritablement dans un sentiment un peu douloureux pour cette peur panique qui l’a étreinte et détruite. Trahie. J’aime l’idée de s’offrir l’un à l’autre, pour maintenant et à jamais. Mais comment ? Comment y revenir maintenant qu’elle a dédaigné cette idée dans toute sa brutalité orgueilleuse ? Comme rattraper ça maintenant qu’elle s’est emparée du cœur de Lars pour le jeter au fond d’un puits. Dans la morosité de cette pensée, Varri fait traîner un regard à ses pieds l’espace de quelques secondes avant de sentir Lars la guider comme un voilier prendrait le vent. Il tourne sur lui-même, la fait chavirer un peu dans la mouvance contemplative qu’il leur offre. Et Blondie lève son museau pour se perdre dans de ciel bleu qui les surplombe et vers les gens qui les narguent à tourner virer jusqu’aux nuages dans leurs nacelles colorées. Elle savoure l’instant de satisfaction admiratif, fascinée par l’étincelle mordorée embrasant la pupille d’un Lars ébahis. Le trouve beau dans cette candeur juvénile qu’il garde au coin de ses lippes. Ne se rappelle pas avoir été touchée par quiconque de cette manière avant aujourd’hui.

Lars, il est un peu comme un vieux coffre-fort oublié dans l’arrière pièce d’une boutique. Une fois passé l’idée totalement stupide et contrefaite de son obsolescence, il semble inaccessible, impressionnant – et de ce fait, foutument intrigant. Et plus on tente de l’ouvrir, plus on devine la valeur du trésor qu’il renferme. Et l’idée un peu brouillon au départ de l’ouvrir, juste pour voir, devient alors une obsession intrusive – une soif quasi inintelligible qui tourbillonne encore et encore dans l’encéphale. A vous en faire perdre raison.

Il se bâfre, Lars. Comme un enfant faisant ses premiers pas vers l’inconnu, il finit par se détacher de son appréhension pour admirer chaque manège que le parc a à lui offrir. Des auto-tamponneuses, à la chenille – de l’ensorcelante voyante au carrousel exhibant sa cavalcade de chevaux en bois peints. Il observe, il écoute et il sourit. Dans un sourire conquis, Blondie reste à ses côtés et réfrène cette envie féroce qu’elle a de le prendre dans ses bras pour l’embrasser. Juste le tenir contre elle, mêler son souffle au sien et se hisser pour effleurer son visage dans la promesse mutique d’une loyauté sans borne. Se tenir contre lui, un pied suspendu comme ces étreintes romantiques de cinéma – leur silhouette se détachant sur les fanions colorés qui impriment le ciel, portés par l’effervescence de cet instant magique.

Dans un battement de cils doux et rêveur, Varri revient à lui quand il lui demande ce qu’elle veut faire, promenant son lot d’interrogations avec lui quant à son rôle dans tout ça. Elle se mord sauvagement la lèvre inférieure avant de lui étreindre le bras pour capter ses mirettes dans les siennes. « On peut essayer ce que tu veux… Tout ce que tu veux. » Lui murmure-t-elle, espiègle avant de se reprendre dans un bref froncement de sourcils. « Enfin… J’aimerais autant éviter les manèges à sensations fortes. » Histoire de ne pas avoir à te dégobiller sur les pompes. Parce que dans son bide, actuellement, c’est un peu les montagnes russes même si elle ne voudrait pas avoir à le reconnaître. Du moins pas maintenant. « Ah ! Je sais par quoi commencer ! » S’enquiert-elle en l’entraînant un peu plus loin par le bras, se hissant sur la pointe des pieds pour tenter de repérer une bicoque qui puisse ressembler à celle de ses souvenirs. Elle se réjouit de voir les peluches énormes flamber de leurs couleurs criardes sur les étagères et guigne les carabines à plomb tout en le défiant d’un sourire. « Allez, amour. » Varri fouille dans le fond de sa poche pour en sortir de la monnaie qu’elle rabat sur le comptoir, acquiesce vaguement aux explications de l’homme qui leur explique les cibles et leurs difficultés avant de loucher en direction de l’épreuve la plus difficile. Six petits bonhommes de la taille de cotons tiges sont dressés dans une boîte vers le fond de l’échoppe. « Vous remportez le gros Sully si vous touchez tous les bonhommes. » Les informe le tenancier en plantant son coude contre le comptoir tout en désignant d’un geste de tête bref l’énorme peluche bleue violette à cornes, effigie de Monstres & Compagnie. « Allez, on la tente ! » Aguiche-t-elle Lars dans un large sourire avant de lui mettre la carabine dans les mains. Le vendeur se noie dans des explications vaseuses, pseudo professionnelles sur la manière de tenir l’arme et viser au mieux – louables intentions face à un novice, inutile face à un tueur patenté. Blondie se place dans le dos du mâle pour venir lui murmurer à l’oreille avant qu’il n’appuie sur la gâchette. « Si tu la gagnes celle-là, je ne te refuse aucune de mes culottes pour le mois à venir. » Et ça, je me doute que c’est une récompense à hauteur de tes espérances. Elle lui pince les flancs dans un rire franc avant de s’écarter pour le laisser se concentrer, bras croisés contre sa poitrine dans une impatience contenue. Puis elle glousse, Varri, avec enthousiasme lorsque le Kvène étale tous les petits bonhommes sans la moindre bavure. Elle glisse une main à ses hanches pour se serrer contre lui dans un sourire amusé et l’encourage à passer un bras autour de ses épaules dans une gestuelle de couple plus assumée. Après avoir marchandé pour récupérer la peluche encombrante plus tard, Blondie entraîne Lars en direction de la grande roue – attraction tranquille pour ceux qui ne souffrent pas du vertige.

« On fait ça ? » Lui demande-t-elle, non sans avoir regardé le panneau d’interdits dans une œillade succincte avant. C’est qu’il n’y en a pas beaucoup, des attractions « pour grands » autorisées aux femmes enceintes dans le coin. « Je sais que c’est pas folichon mais je suis bien curieuse de voir à quoi ça ressemble Rome vue d’en haut. » Lars est partant et ils attendent une poignée de minutes avant de s’asseoir dans une cabine pour deux. Varri descend la barre de sécurité sur eux et se coule contre le râble masculin pour profiter de sa chaleur réconfortante et de ce moment intimiste qu’ils s’offrent tous deux dans le parc surpeuplé. La nacelle s’élève assez rapidement et Blondie jette quelques coups d’œil par-dessus bord dans un soupir admiratif de gamine ébahie. « Tout est si petit vu d’en haut. » Murmure-t-elle, bras croisés contre la rambarde, museau plongeant en contrebas. Une réflexion lui embrume alors l’esprit, assez pour lui faire chercher les yeux de Lars dans une réflexion pensive. « Lars… » Murmure qu’elle vient faire perdre à son tympan alors qu’elle se blottit à nouveau contre lui. « Parle-moi du gamin sage que tu étais. Parle-moi de toi. » Et qu’elle se laisse bercer Varri, par le dodelinement de la cabine – dans cette impression doucereuse de flotter sur un nuage, repoussant ses préoccupations à plus tard. « Tu me montreras des photos, un jour ? Je veux voir des photos de toi. » Le taquine-t-elle en remuant le nez à la manière d’une sorcière bien aimée espiègle.    
         

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Varri Bjurman
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My piece of you [Terminé] - Jeu 22 Fév - 1:34
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HJELM Lars
&
BJURMAN Varri
MY PIECE OF YOU

Si j’avais le choix – véritablement le choix – je resterai là à regarder le carrousel tourner sur lui-même. Je rêvasserai, assis dans un coin, la clope au bec, hypnotisé par toutes ces couleurs tourbillonnantes, ces chevaux se hissant sur leur cylindre d’acier et ces carrosses statiques sans diligence. Je me focaliserai sur cette allure régulière. Lente. Souple en tentant de ne penser à rien d’autre qu’à ça. Qu’à la rythmique parfaite et la symphonie typique. Dans un moment de calme. De paix et d’aisance. Loin de la ville, de nos problèmes et des conflits noyer dans le déni. Mais Varri a d’autres projets. Si elle refuse fermement les manèges à sensation, elle me tire par la manche dans une illumination. Projette ses mirettes au dessus de la foule. Essaie de capter l’attraction attractive qui lui refait naître son âme d’enfant. On joue des coudes. On passe devant un stand flairant bon la nourriture et le sucre avant de s’arrêter face à un établi boisé où est crachée une lumière bleue néon que la journée ne met franchement pas en valeur. C’est un forain au visage fin et patibulaire qui se plante devant nous sans mot dire, sans un sourire. Il faut que Varri écrase les pièces de la séance pour qu’il se montre plus bavard sur le concept du jeu – des plus basiques. Et si je suis persuadé, dans un premier temps, qu’on est ici pour lui faire plaisir, je comprends dans un second qu’elle mise plus sur mes facultés de tueur que sur ses facultés de flic surentraîné pour gagner cette partie. J’arque un sourcil quand on me file la carabine à plomb – verte, parce que je suis un garçon,. Coule une œillade plaintive à Varri qui se campe derrière moi dans les dernières explications du taulier. Je jauge la mire – complètement biaisée – dévie légèrement le canon pour voir si c’est au moins possible de la gagner, sa peluche qui lui fait envie, et me dit que vu le matériel défectueux, cette entreprise est une véritable arnaque. Mais ce n’est pas ça, qui me fait tiquer le plus fort. Je me détourne une seconde, dans un hoquet complice. – Parce que normalement tu me les refuse, tes culottes ? questionné-je dans le souvenir manquant de Varri qui se refuse à moi. Elle s’éloigne. Je vise dans une expiration certainement trop profonde pour l’occasion. Presse l’index sur la détente. Dégomme un, deux… Trois… Tous les soldats de carton sous la mine ennuyée d’un homme qui n’avait visiblement pas envie de lâcher son Sully. L’enthousiasme rend la blonde affectueuse et tactile. Tant et si bien que je me demande si on ne me l’a pas échangé contre quelqu’un d’autre – une fille qui lui ressemblerait en tout point, jusqu’à son odeur mais qui ne serait pas elle. Parce qu’elle se colle à moi, Blondie. Me prend la main. M’incite dans frisson espiègle à lui passer un bras par-dessus les épaules. Tu vas m’annoncer que quelqu’un de proche va crever finis-je par songé quand elle persuade le forain de garder encore un peu la peluche, manière que nous puissions faire le tour du parc sans être complètement encombré.

Je la suis. Intéressé par son profil. Curieux de savoir ce qui anime ses humeurs. Me réjoui de ses traits détendus et ses prunelles qui pétillent chaque fois qu’elle les pose sur un manège. J’acquiesce à celui qu’elle me propose de prendre. Ne me rend compte, vraiment, que c’est la grand roue qu’à partir du moment où la nacelle se met à monter dans un ronflement caverneux et peu rassurant. Varri se coule contre ma charpente. Je me coule contre la sienne en lui embrassant tendrement le front. Me dit qu’ici, c’est un peu comme en bas à fixer les chevaux du carrousel. Sauf que nous regardons Rome et son immensité infinie. Respire. Ma tête part légèrement en arrière dans un relâchement appréciable. Profite.

La blonde m’interpelle lorsque nous sommes presque en haut. Me gêne dans l’interrogation qui passe ses lèvres. Je soupire en dégageant une poussière invisible de sur la barre de sécurité. Les yeux perdus sur les reflets métalliques qui scintillent sous le soleil frais. Je t’ai déjà parlé de moi. J’ai l’impression que je te parle de moi tout le temps. Je hausse une épaule. – Je crois que mon enfance se résume à ce que je t’en ai déjà dit. Un gosse sage avec une certaine appréhension du monde. De l’école. Des gens en général et de ce qu’on essayait de lui apprendre. Rien de plus. Rien de moins. J’étais le plus basique des gamins, sans grande histoire, ni grande péripétie. Pas triste. Pas heureux. Avec une mère aimante et un père absent – pas violent ni méchant, juste absent. Je sais que tu aurais préféré quelque chose de plus tragique qui justifierait une partie des actes horribles que j’ai commis. Parce que c’est plus simple et plus facile de trouver une justification à l’homme qu’on aime, pas juste se dire que c’est comme ça et que c’est pas autrement ; mais je n’ai rien de mieux à te fournir. Rien. Nada. Tu peux me poser la question autant de fois que tu veux la réponse sera indubitablement la même. Mon enfance sera toujours basique et je serais toujours ce gamin qui n’avait pas de texte aux spectacles de fin d’année. C’est l’autre question, la fatidique, que me fait dodeliner du chef en rabattant mon râble contre le dossier dans un couinement rouillé. Je me mords l’intérieur d’une joue dans une contemplation lointaine du paysage romain – très urbain, blanc et circulaire. Des photos de moi quand j’étais un enfant… On me l’avait jamais faites celle là. Parce que, même si je ne m’en vante pas, tout le monde était au courant, à Kiruna. Les flics les premiers.20 ans. Je fronce les sourcils dans le souvenir de l’année que j’ai prise, depuis. – 21. Ca fait 21 ans que je ne parle plus à mes parents. Dans un geste lent, mesuré et distant, je me retourne légèrement vers Varri. 21 ans que mon père m’a mit dehors dans la peur que je tue ma mère de mes frasques. Qu’elle ne s’en remette jamais de me voir sombrer et que je lui prenne cette femme pour qui il aurait tout fait. 21 ans qu’il ne m’a pas laissé passer le pas de la porte et, très probablement, 21 ans qu’il n’a pas retouché à une goutte d’alcool. 21 ans qu’il m’a adressé la parole comme jamais avant ça – pour me dire que je n’étais pas le bienvenu chez lui et qu’il souhaitait que je m’en aille. Et ça fait donc plus de 21 ans que je n’ai pas pu remonter dans ma chambre d’adolescent pour récupérer les trois ou quatre affaires que je n’avais pas pu prendre en cure. Alors, imagine comme ça aurait été compliqué de proposer à un homme qui essayait de me crever les yeux, de me laisser prendre quelques souvenirs avant de ficher le camp.Et quand je suis parti de chez eux, à 17 ans, je n’ai pas forcément pensé à voler les albums photos. Tu me vois, aujourd’hui, frapper à leur porte pour les leur demander, ces albums ? Par curiosité ? Ils seraient foutus de ne pas me reconnaître qui plus est.Tu m’excuseras donc mais, les seules photos de moi qui tu pourrais voir, seraient assez récentes pour ne pas t’intéresser. D’autant que les dernières en date sont dans un carton qui est lui-même dans un box à l’autre bout de la ville… Et c’est des photos du couple que nous formions avec Eija et de la complicité que je pouvais avoir avec mon coven. Si nous pouvions nous épargner de s’intéresser à ça avant de faire semblant de trouver ça agréable de ressasser cette période… Ca m’arrangerait.

On amorce la descente. Bascule d’avant en arrière dans une brise légère. Nous rapprochons petit à petit du sol ferme et de la populace. – Ca t’as fait quoi ? soufflé-je en me redressant pour m’appuyer à mon tour contre la barre – peut être avec moins d’aisance qu’elle. – Ca fait quoi de revenir à la civilisation, quand on est gosse ? Ca t’as fait quoi toi, Lars ? Je me passe le revers de la main devant la bouche. Moi je l’ai choisi. Moi je me suis jeté dans la nouveauté et j’ai essayé les substances les plus terribles qu’elle me proposait. Jusqu’en en devenir dingue de corps et d’esprit. Jusqu’à disparaître un an… Jusqu'à me reconnecter avec tout ce que j’avais perdu pendant 10 ans. Maintenant, chaque fois, la ville et la foule me donne des angoisses.Je sais… Je sais que tu as eu du mal avec les autres gamins de ton âge mais… Ton père… Il avait une nouvelle famille déjà, à cette période ? C’est bientôt terminé.Pourquoi il a quitté ta mère ? Pourquoi ne pas être resté avec elle ou pourquoi ne pas l’avoir prise avec lui ? Qu’est-ce que tu veux qu’elle le sache, Lars, c’était une gamine qui n’avait pas autant de questions existentielles. La nacelle se stabilise faisant arrêter la grand roue complètement pour nous libérer de la carcasse métallique.







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My piece of you [Terminé] - Jeu 22 Fév - 21:39
Varri Bjurman
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PACTE : 04/01/2017
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OSSATURE : 37 ans
CONTRAT : Kiffe se soumettre à un certain mâle alpha et a du mal à l'admettre. A le palpitant qui déconne en sa présence. En couple donc, toujours fourrée dans les bras d'Irénée.
BESOGNE : Ancien officier de police. Morte aux yeux du monde dans l'asile dont elle s'est échappée.
FABLE : Elle a des doutes, surtout depuis qu'elle a perdu le bébé difforme qui grandissait en son sein. Celui qui a bien failli la rendre folle
ÉCHINE : Tout porte à croire qu'elle est la chair faible. Une humaine. Et pourtant, ses rêves ont toujours été peuplés de visions indéchiffrables à la symbolique poignante. Maintenant qu'elle est à Rome, elle rêve éveillée - sur le passé des gens. Elle est sorcière mais ignore encore tout de la vraisemblance de cette situation.
PRESTIGE : Clairvoyance empathique. Varri peut vivre les souvenirs des autres.
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LARS
&
VARRI
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Les petits détails qui comptent. Les petites anecdotes un peu stupides quand elles sont racontées avec ce recul d’adulte. Ces petites hontes négligeables qui peuplent une enfance autocentrée avec son lot de naïvetés et de paradoxes. Varri, elle pense à tout ça quand elle la lui pose, la question. Quand elle replonge sciemment Lars près de trente cinq ans en arrière pour qu’il lui évoque l’essence même de son rire d’enfant. Même si il était timide, isolé et sans histoire. Même s’il n’avait pas grand-chose, concrètement, parce que ses parents n’avaient pas les moyens. Il y avait toujours le ciel, les flaques, la neige, le bois et les feuilles mortes – les jeux qu’il s’inventait et les histoires qu’il se racontait. Pour étouffer la solitude et pour se construire en tant qu’homme. Elle se permet de l’imaginer, Blondie, sous le prisme de cette admiration secrète, gosse pas bien grand avec son crin dépeigné. Minois mutin planqué sous le couvert de la broussaille, brandissant un arc artisanal composé d’un bout de bois souple plié et d’une corde tendue entre deux extrémités. Digne des enfants perdus du Pays Imaginaire, avec des rêves plein la tête et des espoirs plein le cœur. Mais au lieu de susciter en lui toutes les réminiscences plaisantes de ces évocations lointaines, Varri distingue l’ombre chalouper dans les prunelles mordorées qu’elle affectionne tant. Comme un soupir ennuyé mettrait fin à tout échange, Lars prend de la distance – s’envole hors de portée de ce besoin d’anecdotes intimes qui l’accapare à elle. Et elle se rend compte dans le regard qu’il porte sur le paysage que la légèreté amusante censée être évoquée par la perspective de se voir l’un l’autre dans la vulnérabilité de l’enfance, n’est autre qu’une énième blessure qu’elle ravive malgré elle.

L’étau glacial du remord lui enserre le ventre quand elle se noie une nouvelle fois dans la plèbe minuscule qui grouille dans la fourmilière démentielle de Rome. Vingt-et-un ans. Qu’il dit, Lars. Voici vingt-et-un ans qu’il n’a pas parlé à ses parents. Un peu saisie par l’évidente souffrance qui comprime la mémoire, la blondine regrette immédiatement sa curiosité folle – son insistance méphitique à l’égard d’un passé trouble que Lars n’a jamais vraiment eu désir d’évoquer. Alors elle se sent stupide, d’un coup, avec ses envies frivoles de photos, Varri. Parce que jamais elle ne le connaîtra, l’enfant qu’il a été. Jamais elle n’en caressera l’esquisse plus précise en contemplant le papier glacé d’un polaroid. Jamais.

– Et quand je suis parti de chez eux, à 17 ans, je n’ai pas forcément pensé à voler les albums photos. Elle secoue un peu la tête, Blondie – pour acquiescer à cette certitude. Refuse de faire l’erreur de plonger plus en dedans de la blessure ouverte pour y remuer le couteau. Et elle commence à comprendre, aussi, pourquoi Lars est sans cesse écartelé dans le désir de fuir et celui de revenir. Dans un schéma entêtant qui le ramène toujours au même point – celui du jour où il est parti, parti du domicile familial après y avoir été poussé. Un chez lui où il n’a jamais pu revenir par la suite.

Oublie ce que je viens de dire.
Enième pincement à son cœur tandis qu’elle niche son menton contre ses bras croisés sur la rambarde, ses yeux se portant un peu plus loin – à ce soleil qui lui brûlerait presque les rétines. Le passé, c’est le passé, Varri. Se contient-elle dans le désir de chasser cette pénible manie de vouloir tout savoir et tout comprendre de lui. Déplorant un peu l’estime qu’il semble avoir de ce lui-même d’avant.

Alors elle ferme les paupières pour se laisser porter par la sensation de la nacelle suspendue dans les airs. S’amourache du flottement bienheureux que ça suscite et de la chaleur des rayons de l’astre diurne qui caresse son visage. Avant qu’ils ne redescendent et que le monde, les autres, ne reviennent à eux dans cette frénésie éreintante. La nacelle embraye le chemin de retour et l’angoisse de l’annonce se trouve supplantée par la réflexion appuyée que suscite Lars de par sa franche interrogation. Sur elle, sur ce que ça lui a fait – réellement, au-delà de la folle découverte de la technologie et des autres enfants un peu étranges. Ce que ça lui a fait de revenir à la civilisation. D’être arrachée à sa mère par son père.

Pourquoi ? Un sourire un peu triste lui étire les lippes à Varri. Et l’esprit plonge dans un parallèle dérangeant entre son passé à elle et ce qui risquerait de se reproduire. Si lui, décidait de partir et qu’elle devait élever son enfant seule. Ou pire, si il décidait de lui enlever. Blondie passe une main sur son visage, désordonnant sa chevelure dans la gestuelle visant à combler le vide. « J’étais en colère. » Se souvient-elle. « Cet homme… Mon père. Je le connaissais à peine quand il est venu me chercher. Je l’aimais bien car il sentait bizarre et il m’offrait toujours des bonbons. Il me ramenait toujours des nouveaux crayons de couleur et des carnets pour dessiner. Depuis ma naissance, il venait régulièrement mais je ne le connaissais pas vraiment. » L’image du père a toujours été obscure pour elle avant qu’elle ne rencontre les autres enfants. Les autres enfants et leur famille idéale, tout sourire sur les photos placardées dans toute leur maison. « Je n’ai pas compris quand il est venu et que ma mère l’a laissé me prendre. » Sourcils froncés dans le souvenir de cette déception profonde, Varri finit par se redresser quand la cabine proteste dans un grincement une fois le sol atteint. Elle s’échappe de l’habitacle, entraînant Lars un peu plus loin dans les venelles fréquentées du parc pour atteindre les abords plus calmes, le long de la jetée s’ouvrant sur le Tibre. Là, les mains dans ses poches, elle inhale les embruns marins, tentant d’oublier la pointe pernicieuse d’un traumatisme de noyade qui y est apparenté.

« Je crois qu’ils ne se sont jamais vraiment aimés. » Revient-elle sur la situation de ses parents dans une résignation un peu plate. « Elle était noaidi, il était procureur. Son cœur à elle était dédié à Sàpmi quand lui, avait des préoccupations plus terre à terre. Leur monde respectif semblait impossible à marier. » Probablement qu’elle est le fruit d’une curiosité, Varri. Le bref coup d’essai de deux personnes balbutiant aux frontières de leurs différences. « Ils n’ont jamais vécu ensemble. Et j’ai toujours eu l’impression d’avoir à choisir entre l’un ou l’autre. » Et un enfant ne devrait pas avoir à choisir ça. Car quand l’un des deux finit par disparaître de privation, la culpabilité érode et demeure. « Mon père n’avait pas d’autre famille à l’époque. Il s’est plié en quatre pour faire ça de la meilleure des façons avec moi. Je ne lui ai pas rendu la tâche facile. » Elle sourit dans le souvenir attachant de la première pizza qu’ils ont partagé devant la télévision. Des encouragements à manger tandis que la mâchoire de la gamine qu’elle était se décrochait devant les images qui remuaient sous ses yeux ébahis. Puis pour bouter toutes notes fatalistes de leur échange, Varri vient chercher la main de Lars en articulant ses phalanges autour des siennes, y faisant même dégringoler un regard contemplatif. Balançant légèrement leur menotte jointe dans l’air ambiant, le sourire attendri s’éclipse au coin de ses lèvres quand elle juche ses prunelles dans les siennes dans une gravité plus palpable.

« Lars... » Murmure qu’elle lui offre dans la sensation dérangeante d’une gorge sèche tandis qu’elle cherche ses mots pour aller aux devants de l’inéluctable. Elle arrête leur progression pour se tourner vers lui et lui faire face, ses mains toujours jointes aux siennes. « Je sais que l’un comme l’autre, nous avons souffert de notre passé. De nos familles. Moi, je me suis toujours confortée dans l’idée que ce n’était pas si grave de ne pas avoir ma propre famille. J’ai toujours tenté de m’en convaincre pour ne pas avoir à penser à mon désir intime d’avoir un enfant. » Confidence livrée sur le bout des lèvres quand son regard lui échappe un peu pour s’épargner une émotion qu’elle n’aimerait pas voir dans les yeux du mâle attentif. « Mais nous deux... Même si c’est compliqué et que l’on tâtonne encore pour se trouver et s’épanouir l’un avec l’autre, j’ai envie d’y croire, tu sais. J’ai envie d’essayer. » Elle remue un peu des épaules, les lèvres pincées dans l’appréhension de la suite. « J’ai envie qu’on forme une famille. Maintenant plus que jamais parce que… J’attends ton enfant, Lars. » Elle oublie de respirer, Blondie, quand elle lui dit ça. Terrifiée à l’idée qu’il puisse lui tourner le dos pour s’enfuir. Que la nouvelle vienne à briser le nœud déjà bien fragile de leur union. Dans la panique d’une réaction inconvenante, elle rompt le contact, ramenant ses mains contre son visage dans un soupir cadenassé entre l’envie de détendre l’atmosphère et l’inquiétude sincère qu’il le prenne mal. « Je ne savais pas comment te l’annoncer, hier… Si j’ai grossi des seins et que je mange pour deux, ce n’est pas à cause de mes règles... Je suis enceinte. » Elle décortique. « Je suis enceinte et il fallait que je trouve une manière de te le dire. » Jusqu’à se rendre compte qu’on n’est jamais vraiment prêt pour un truc pareil. Alors il faut juste se jeter à l’eau, serrer les dents et espérer que ça passe dans la maladresse des sentiments. « Tu vas être père... » Lui chuchote-t-elle. Tu vas être père… Tu veux être père ?


Dialogues:
CODAGE PAR AMIANTE

Varri Bjurman
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My piece of you [Terminé] - Lun 26 Fév - 2:30
Anonymous
Invité
Invité
HJELM Lars
&
BJURMAN Varri
MY PIECE OF YOU

La référence à son paternel me fait légèrement sourire. Ne sort jamais de cette conversation de son contexte, Amour, il y a des chances que ton procureur de père se fasse passer pour un grand pervers avec ses bonbons pour amadouer une fillette. Je me laisse entraîner hors de la nacelle. Réfléchi durant une courte période à ces particularités si minimes qui changent une personne. Ces pères trop présent ou pas assez ; trop connus ou inconnus. Puis l’environnement. L’environnement. La ville doit plus forger le caractère que la campagne. Que la réserve calme, loin des turpitudes. Je relève le nez dans un courant d’air frai. Le Tibre ondule doucement dans son lit. Varri entreprend de le longer dans ces questions sans réponse sur sa vie. M’en rajoute de nouvelles – m’intéresse dans sa complexité familiale loin, très loin de ces silences barbares. Pourquoi t’avoir laisser partir ? Sa mère devait penser qu’elle aurait une vie plus dense avec son père. Qu’elle ne manquerait de rien – que l’argent lui ferait oublier qu’elle avait une mère. Je la bouscule d’une épaule quand ma joue se frotte doucement contre ses cheveux. La seule chose vraiment dommage, c’est que tu n’ais pas pu lui parler une dernière fois. Le reste, immuable dans ses décisions d’adultes, ne s’est pas si mal déroulé.

Quelque chose cloche. Quelque chose ne va pas. C’est au murmure de mon prénom que l’évidence me frappe, comme un train lancé à pleine vitesse qui me percuterait. Pas quelque chose de cool. On ne prend pas cette voix pour quelque chose de cool. On ne semble pas si mal pour quelque chose de cool. C’est quelque chose de grave. Quelque chose que je vais pouvoir te reprocher. Ou que tu te reproches toi-même. Il y a là des promesses terribles qui me secouent dans un manquement de battement de cœur. Je songe de suite tragique - mort et dépression, tromperie, duperie, trahison. Le timbre s’y prête, le sourire qui s’évapore soudainement de son visage aussi. Alors j’aimerais la presser, un peu, à Varri, parce que le suspens est insoutenable le temps qu’il dure et que je me perds dans un ramassis de pensées de plus en plus fatales. C’est comme un pansement. Fais ça comme si tu me retirais un pansement, ai-je envie de lui conseiller sans même savoir la thématique qu’elle veut aborder – tu vas me quitter ? Tu as rencontré un autre homme ? Une femme ? Tu veux partir de Rome, sans moi ? Plus ça va, plus ça se multiplie, dans mon crâne. A m’en rompre les tempes. A m’en faire oublier la musique de la fête foraine, au loin. A m’en faire juste entendre mon sang qui bat et ces tristes avis qui jaillissent… Jusqu’au début de son palabre. Quoi ? Il me fait vivement reculer la caboche. Tu me fais flipper, pour ça ? Juste pour ça ? Pour la définition biaisée que ta famille t’aurais donné de la famille ? Je roule des yeux dans un soupir profond, agacé. Perçois dans ses demis mots la demande sous entendue d’une vie commune. La référence à nos enfances respectives ne me motive absolument pas à lui donner l’aval, pour le coup, et me conforte vaguement sur mes positions récentes. Celles qui veulent que nous habitions chacun dans un logement. Bien différent et bien séparément. Allez, et la prochaine fois que je te parlerais de notre couple, je prendrais Théodore Bundy en exemple. Parce que quel homme, quel gentlemen… Le genre qui t’incite à rester avec la même personne toute ta vie. Faut dire qu’elle a une façon déprimante de se rendre éloquente. Je crois que c’est pour ça que je me contente de hocher la tête, tente de ne pas soupirer à chacune de ses maladresses, ni même de lui demander simplement de se taire. Parce que franchement, c’est la meilleure chose que tu pourrais faire. On passait une bonne journée, me semble, avant que tu plombes l’ambiance. Mais je me la ferme, honteux de l’émotion vive qu’elle soulève à pointer tout ce négatif de vécu. On a des familles pourries. On tâtonne. On essai. On est mauvais dans le domaine du couple en ça, elle y passe tous les superlatifs. Ca m’étonne qu’elle n’en face qu’un paragraphe, Varri. Je suis sûr qu’elle pourrait y passer une journée entière, à m’expliquer ce qu’on fait mal en éludant ce qu’on fait bien.

C’est bon. Stop. ai-je l’intention de cracher dans un mouvement de menton sec. On rentre. Mais elle ne m’en laisse pas le temps, Varri. Empêtrée dans son exégèse vaseuse, elle affirme être enceinte. Elle. Affirme. Etre. Enceinte. Ma nuque se rompt sous le point de la déclaration – l’une de celle qu’elle aurait parfaitement pu balancer entre le plat et le dessert, comme elle m’aurait dit qu’il pleuvait, de cette déception sans conséquence. C’est vrai ? Mes mirettes écarquillées soulignent le bas ventre caché – un bas ventre qu’elle ne caresse pas pour étayer ses paroles, ni ne le montre, ni ne couve d’un regard tendre et chaleureux. Putain que c’est triste, la vie, quand c’est toi qui la porte. La froideur avec laquelle elle poursuit me glace jusqu’aux os. Si elle ne m’avait pas lâché les mains, je me serais senti obligé de le faire. Pour essuyer mes paumes maladroitement contre mon jean. Quelle horreur. Quelle erreur. Ma respiration s’emballe. Mes lèvres se pincent et une nausée me renverse l’estomac si brutalement que, pendant un instant, je suis persuadé que je vais finir par vomir. Je me sens pris dans un piège. Je me sens mal. Je me sens privé d’une conditionnelle. Ici ce n’est pas : Est-ce que tu veux être père pour les plus belles raisons du monde. c’est : Tu VAS être père parce que je l’ai décidé pour les plus laides raisons du monde. Ici je comprends que ça l’emmerde juste d’avorter quand je lui offre l’occasion de tester ses propres convictions. Allez, remets-toi doucement à penser à avoir un gosse, puisque l’occasion se présente hein ? Puis tu as bien gardé celui d’un type qui t’avais violé, ça doit être vachement plus simple de garder celui d’un type avec lequel t’étais consentante… Est-ce qu’à un moment t’as pensé à lui demander son avis, à celui là ? Non ? Tu parles, à quoi ça sert ?! Je recule d’un pas. Plaque le revers de ma paluche contre mes lippes. N’arrive pas à décrocher de son bide. Qu’est-ce qu’on a fait ? La déception me terrasse. La connerie stupide de deux adolescents un peu chauds qui ne pensent pas à se protéger. Je n’ai pas besoin de lui demander, si elle la prenait vraiment, sa saloperie de pilule, je comprends rapidement que ce n’était pas le cas. Bordel !Non, c’est la première chose que je dis après une éternité d’un silence crispé. Et je la secoue, ma caboche, de droite et de gauche, avec l’énergie farouche de celui qui est avant tout d’accord avec lui-même. – Non, non. Je ne vais pas être père. Et pas parce que tu n’es pas enceinte, comprend le bien.

Il fut un temps, ça a été un projet de vie, pour moi. De trouver une femme, de préférence une Kvène parce que ça aurait fait plaisir à mes parents, et lui faire de beaux enfants kvènes qui auraient grandit en plein milieu de la réserve. J’aurais eu une belle maison, dans les hauteurs. Sans chien, même si ça fait toujours très classe dans le jardin… J’aurais eu des rêves très basiques, loin de la haine qui m’avait animé jusque là ; j’aurais espéré plus de simplicité, dans ma vie. Plus de plaisirs sans prétention, ni grande ambition. J’aurais souhaité vivre en paix, auprès des miens – de cette famille que je n’aurais pas ignorée, que j’aurais chérie et choisie. Instinctivement j’aurais vu Skuld, à mes côtés. Plus jeune et plus extrême mais pas moins douce et aimante. Moins sauvage et expérimentée que Varri, assurément, mais étonnamment plus posée et optimiste. Et, aussi bête que cela puisse être, j’aurais rêvé qu’elle m’annonce ses grossesses de ces déclarations niaises que l’on voit partout à la télévision. De la simple écriture sur le miroir de la salle de bains, floqué d’un rouge à lèvre presque indélébile, à l’annonce plus spectaculaire à la fin d’une soirée parfaite. Parce que j’ai toujours voulu être père. Et que c’est tragique, que l’on me l’annonce aussi tragiquement. Et que ça me fait mal, quelque part, de me rendre compte dans la bouche de la femme que j’aime que ça n’a pas l’air aussi bien que tout le film que je m’en suis fait tout le long de ma vie. Que je ne le veux plus tant que ça, maintenant et avec elle. Eija. La réminiscence me vient dans un hoquet brisé. Dans le souvenir de ces chaussons pour bambin retrouver dans ses affaires. De ces tests de grossesse et du mot qu’elle voulait que je découvre au moment opportun. Little bird in the Way. C’est qu’elle avait tout bien préparé, Eija. Pendant trois mois.

Avorte. Le couperet tombe. D’une constance dans l’intonation qui détonne face à ce regard vitreux. Paumé. Déçu. Si tu ne veux pas la prendre, cette décision abominable, je le ferais à ta place, alors. Je renifle. Réajuste une mèche de cheveux. – Cette chose n’est pas viable. Tu ne sais même pas de combien elle est enceinte, Lars… Tu étais peut être encore sorcier quand elle a pris. Un frisson secoue mes épaules. Et toi ? Et toi tu le sais depuis quand que tu es enceinte ? Tu le savais quand tu as voulu te venger de ta sirène ? Quand tu as risqué ta vie pour repartir plus meurtrie que guérie ?Débarrasse toi de ça, dis-je avec plus de hargne, en la pointant de l’index dans une grimace colérique. – On ne garde pas ça parce que c’est là, Varri. Ni parce que tant qu’à faire autant en profiter pour former une famille même si on a que de très mauvais exemples et de très mauvais souvenirs. Nous ne sommes même pas capables de nous occuper de nous, fulminé-je soudain dans un geste ample qui nous englobe. Tu le dis toi-même que c’est compliqué, qu’on tâtonne. Et tu veux rajouter un môme au milieu de ça, par lubie ? Par instinct maternel soudain ? En priant pour qu’on ne reproduise pas ce qu’on a déjà vécu ? Dans un motel ou dans deux appartements séparés ? A travers la vérité, perce la lueur d’un mensonge blessé dans la bataille de la raison. Dans l’amour unique que nous nous portons et dans les épreuves que nous avons traversées ; dans notre inconscience maladive, dans notre passion dévorante… Dans cette jeunesse que nous tentons d’oublier pour construire des bases solides, à deux – que tous les deux… J’aurais aimé t’entendre dire que tu étais heureuse, aujourd’hui, avec moi et que tu le serais encore dans les 10 prochaines années, minimum, pas que nous avions souffert, un jour. J’aurais aimé t’entendre dire que tu voulais vivre avec moi tes désirs les plus fous et pas qu’ils n’existaient pas. J’aurais aimé t’entendre dire qu’avoir un enfant était une solution merveilleuse, et pas un problème délicat avec lequel nous devrions manœuvrer. J’aurais aimé t’entendre dire que c’était le plus beau jour de ta vie et pas le plus triste. J’aurais aimé t’entendre dire que tu m’aimais, et pas que c’était compliqué. Mais il y a trop de doutes, Varri, en toi, pour que je t’encourage à garder un enfant.Avorte, dis-je d’une voix tremblante, comme s'il fallait au moins ça pour m'assurer que c'est bien moi qui cause. Je ne veux pas de ça. Ce n’est pas le bon moment. Il faut être raisonnable. Ce n’était pas voulu, je suis désolé que ce soit arrivé mais ce n’est pas négociable. Comme ça c’est clair, on peut passer à autre chose.








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